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de fa naiffance, avoit bien voulu fe charger du foin de voir M. le Comte de Maurepas, & de concerter avec lui l'expédition des Lettres Patentes..

Tout le Royaume regarde avec raison M. de Maurepas, comme le Protecteur des Lettres & desi Arts, mais il n'eft point de Ville qui lui ait plus› d'obligations que la Rochelle; elle a reçu en tous les tems des marques éclatantes de fes bontés, & l'Academie encore au berceau, éprouva dans cette occafion les effets de fa bienveillance. Voici la Lettre que M. Gaftumeau, premier Secrétaire fut chargé d'écrire à ce Miniftre.

MONSEIGNEUR,

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L'intérêt que vous avez bien voulu prendre à l'établissement de notre Académie eft une de ces circonftances glorieufes qu'elle relevera avec le plus: de foin dans les Actes publics de fa reconnoiffance; elle fe félicitera fans ceffe de l'approbation d'un grand Miniftre, qui inftruit par lui-même des folides avantages que procurent les Lettres, s'eft bâté de la former dès qu'il la cruë propre à contribuer à leurs progrès.

La joye que nous infpirent vos bontés, Monseigneur, eft avouée de tous nos Concitoyens ; la Rochelle n'eft occupée que de vos bienfaits: elle doit à vo tre heureuse médiation auprès du Roi ces ouvrages immortels qui s'élevent fous nos yeux pour la sûreté & la commodité de fon Commerce. Le Port de la Rochelle rendra également fameux les. Noms de deux grands Miniftres; & ce fera un problême pour la Poftérité, lequel s'eft acquis plus de gloire, ou celui qui força la Nature pour éloi

gner la Mer de fes bords qu celui qui les ouvrit pour y faire entrer les richeffes l'abon

dance.

L'Académie qui bientôt après les Lettres Patentes (a) reçut le Brevet de nomination des Açadémiciens honoraires & titulaires dont vous trouverez la lifte à la fuite de cette Lettre, fe hâta de faire part d'un événement fi flateur à M. l'Evêque, à M. le Commandant, & à M, Bignon Intendant, nommés eux-mêmes Académiciens honoraires. En vous rendant compte des différens difcours qui furent prononcés en cette occafion, je devrois vous parler d'abord du remerciment fait par M. Renaud à MM. du Corps de Ville, qui venoient de nous accorder une Salle dans leur Hôtel, pour y tenir nos Séances ordinaires; mais vous l'aurez lû fans doute dans le Mercure de Mars 1733, où il fut alors in

féré. Je ne dois cependant pas oublier que l'Acadé mie fut reçue par ces MM. avec une pompe à laquelle les Mufes Rocheloifes n'étoient pas accoutumées.

L'accueil gracieux que leur fit M, Bignon, les furprit moins, Ne devoient-elles pas s'attendre à la réception la plus favorable de la part d'un Magiftrar de çe Nom? Voici quelques traits du Difcours prononcé (b) par M, de Moncrif. L'Academie vous a, dit-il, Monfieur, des obligations d'autant plus particulieres, que vous avez voutu vous attacher à elle en quelque forte perfonellement, en fouhaitant que votre nom fut infcrit dans fes Faftes. Par là vous lui faites part de cette gloire litteraire que vos Ayeux ont acquife dans les Siècles paffés & qui ne fut jamais plus éclatante que dans le notre... L'exemple d'un Oncle depuis long-tems l'amour &

(a) Elle font datées du mois d'Avril 1732, le Brever qui nomme les Académiciens eft du 24. (b) Le as Juillet 1732€

ofe

les délices des Mufes Françoifes & Etrangeres, nous est un für garant que vous foutiendrez cette gloire dans tout fon éclat, & que vous la releverez encore dans le pofte brillant qui vous eft deftiné: (a) Les nouvelles marques de l'attention de Sa Majefté fur votre mérite, femblent nous annoncer qu'une Province plus heureufe va bientôt être con fiée à vos foins ; mais nous nous flattons qu'eny retrouvant une Académie des plus anciennes & des plus illuftres du Royaume, vous ne pourrez ou blier que celle de la Rochelle a pris naiffance fous vos aufpices,& que vous avez foutenu fes projets de votre crédit & de votre autorité.

Nous avons reçu de fon Succeffeur les mêmes marques d'attention: M. de Barentin, dont le zèlè pour l'ordre & la juftice caractérise particulierement le Miniftere, embraffe auffi avec ardeur toutes les occasions de décorer cette Ville par des monumens qui porteront fon Nom à la Poftérité. C'eft à cet amour du bien public que nous fommes redevables du fonds annuel que l'Hôtel de Ville vient de nous

accorder.

Quelques jours après la harangue faite à M. Bignon, l'Académie s'étant préfentée chez M. de Chambon, Brigadier des Armées de Sa Majefté, Commandant en l'abfence de M. le Comte de Matignon, il fut complimenté (b) en ces termes par M. de Chaffiron.

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L'honneur que le Roy vient de faire à notre

(a) M. Bignon venoit d'être nommé Bibliotecaire du Roy,& Intendant de Soiffons, & avoit été gratifié d'une pension confidérable.

(b) Le 28 Juillet.

gner la Mer de fes bords, ou celui qui les ouvrit pour y faire entrer les richeffes l'abon dance.

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L'Académie qui bientôt après fes Lettres Patentes (a) reçut le Brevet de nomination des Açadémiciens honoraires & titulaires dont vous trouverez la lifte à la fuite de cette Lettre, fe hâta de faire part d'un événement fi flateur à M. l'Evêque, à M. le Commandant, & à M, Bignon Intendant nommés eux-mêmes Académiciens honoraires. En vous rendant compte des différens difcours qui furent prononcés en cette occafion, je devrois vous parler d'abord du remerciment fait par M. Renaud à MM. du Corps de Ville, qui venoient de nous accorder une Salle dans leur Hôtel, pour y tenir nos Séances ordinaires; mais vous l'aurez lû fans doute. dans le Mercure de Mars 1733, où il fut alors inféré. Je ne dois cependant pas oublier que l'Acadé mie fut reçue par ces MM. avec une pompe à laquelle les Mufes Rocheloifes n'étoient pas accoutumées.

L'accueil gracieux que leur fit M, Bignon, les furprit moins, Ne devoient-elles pas s'attendre à la réception la plus favorable de la part d'un Magis trat de ce Nom? Voici quelques traits du Difcours prononcé (b) par M, de Moncrif. L'Academie vous a, dit-il, Monfieur, des obligations d'autant plus particulieres, que vous avez voulu vous attacher à elle en quelque forte perfonellement, en fouhaitant que votre nom fût infcrit dans fes Faftes. Par là vous lui faites part de cette gloire litteraire que vos Ayeux ont acquife dans les Siècles paffés & qui ne fut jamais plus éclatante que dans le notre.. L'exemple d'un Oncle depuis long-tems l'amour &

(a) Elle font datées du mois d'Avril 1732, le Brever qui nomme les Académiciens eft du 249

(b) Le as Juillet 1732€

les délices des Mufes Françoifes & Etrangeres, nous eft un für garant que vous foutiendrez cette gloire dans tout fon éclat, & que vous la releverez encore dans le pofte brillant qui vous eft deftiné. (a) Les nouvelles marques de l'attention de Sa Majefté fur votre mérite, femblent nous annoncer qu'une Province plus heureufe va bientôt être con fiée à vos foins ; mais nous nous flattons qu'eny retrouvant une Académie des plus anciennes & des plus illuftres du Royaume, vous ne pourrez ou blier que celle de la Rochelle a pris naiffance fous vos aufpices,& que vous avez foutenu ses projets de votre crédit & de votre autorité.

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Nous avons reçu de fon Succeffeur les mêmes marques d'attention: M. de Barentin, dont le zèlè pour l'ordre & la juftice caractérise particulierement le Miniftere, embraffe auffi avec ardeur toutes les occasions de décorer cette Ville par des monumens qui porteront fon Nom à la Poftérité. C'eft à cet amour du bien public que nous fommes redevables du fonds annuel que l'Hôtel de Ville vient de nous accorder.

Quelques jours après la harangue faire à M. Bignon, l'Académie s'étant préfentée chez M. de Chambon, Brigadier des Armées de Sa Majefté, Commandant en l'abfence de M. le Comte de Matignon, il fut complimenté (b) en ces termes par M. de Chaffiron.

MONSIEUR,

L'honneur que le Roy vient de faire à notre

(a) M. Bignon venoit d'être nommé Bibliotecaire du Roy,& Intendant de Soiffons, & avoit été gratifié d'une penfion confidérable.

(b) Le 28 Juillet.

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