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Une partie de ces faints habitans du defert de la Trappe, a emporté ces fentimens dans le Ciel, l'autre conferve fur la terre une reconnoiffance infinie pour VOTRE MAJESTE, & je puis dire, SIRE, qu'il n'y a peut-être point de lieu dans le monde, où l'on prie pour elle avec plus de pureté, plus de perfeverance, & plus de ferveur. Aujourd'huy même ces faints Solitaires emprun tent ma plume, pour renouveller à VOTRE MAJESTE' les affurances du plus refpectueux attachement qui fut jamais; C'est pour en donner des marques publiques qu'ils ont fouhaité que la Vie de leur illuftre reformateur luy fut dedite, & ils ont reffenti vivement la grace que vous avez bien voulu me faire en me permettant de vous l'offrir en leur

nom.

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Nous devons efperer, SIRE que cette vertu fi pure dont on a fait Profeffion dans cette celebre Abbaye,

ne diminuëra point dans la fuite des temps l'éclat de la gloire de voftre Regne, & que comme la penitence Chrétienne qu'on y pratique avec tant de benediction, aura fans doute une place honorable dans les Annales de l'Eglife; la pofterité la comptera auffi parmi les merveilles du Regne de LOUIS LE GRAND; Je fuis avec le plus profond refpect, & la foumilion la plus parfaite,

SIRE,

DE VOTRE MAJESTE,

Le tres-humble, tres-obéïllant, & tres-fidele Sujet & ferviteur. MARSOLLIER.

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茶茶茶

AVERTISSEMENT.

L eût été à fouhaiter que la

Vie d'un auffi grand Homme que Doм ARMAND-JEAN LE BOUTHILLIER DE RANCE', Abbé Reformateur de la Trappe, fût tombée dans de meilleures mains que les miennes. J'ay été le premier à me rendre juftice. On fçait qu'il n'a pas temu à moy que cette belle Hiftoirc n'ait été confiée à un plus habile Ecrivain que je ne fuis, & qu'il n'a pas moins fallu que l'autorité du feu Roy d'Angleterre de glorieufe memoire, & de la Reine fon Epoufe, pour m'obliger à l'entreprendre.

Le refpect infini dont j'ay toujours fait profeffion pour leurs Majeftez Britanniques, la gloire de leur obéïr, & l'honneur dont leur choix me combloit, ont diffipé toutes les difficultez que je pouvois faire. C'eft ce qui m'a porté à

au

entreprendre un Ouvrage autant deffus de mes forces, que celuy que je donne au Public.

Dés qu'on eût appris à la Trappe que le Roy & la Reine de la Grande Bretagne m'avoient fait l'honneur de jetter les yeux fur moy pour écrire la Vie de cet illuftre Abbé qui a rendu ce faint Defert fi celebre, on m'envoya tous les Memoires qui pouvoient fervir à la compofition de cet Ouvrage. Deux perfonnes qui avoient eu le plus de part à l'eftime & à la confiance de l'Abbé de Rancé, avoient été commifes pour y travailler, & ils l'avoient fait avec tant d'exactitude qu'aucune de fes actions, & pour ainfi dire, de fes paroles, ne leur avoit échappé qu'ils avoient même des copies des moindres Lettres que ce grand Homme avoit écrites.

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&

J'examinai ces Memoires avec toute l'attention poffible; mais quoiqu'ils fuffent fort amples, & fort éxacts, comme perfonne n'entre auffi-bien dans le deffein d'un Ouvrage que celuy qui le doir compofer, je m'apperçus qu'il quelques vuides & quelques qui avoient befoin de preu

ves. Je ne doutai point que je ne trouvaffe à la Trappe dequoy remplir les uns & dequoy éclaircir les autres cela me fit refoudre à y faire un voya

ge.

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J'avoue qu'il auroit manqué quelque chofe à l'idée que je devois avoir de l'excellent Homme qui l'a reformée, fi je n'euffe n'euffe pas été témoin moi-même de tout ce qui s'y paffe de grand, de faint, & d'édifiant, & je n'exagererai point quand je dirai que c'eft le plus grand fpectacle de pieté qui foit dans l'Eglife, & le plus digne d'une Religion auffi pure, & auffi fainte que la nôtre. J'ay donc vû de mes yeux tout ce que je raconte de la Vie.que l'on mene dans cette Maison.

Je ne me contentay pas d'y examiner toutes chofes avec cette exactitude fcrupuleufe, que demandoit le compte que j'en devois rendre au Public; j'employai environ quinze jours à ramaffer tous les papiers dont je pouvois avoir befoin. Je fus aidé dans cette recherche par le Secretaire de l'Abbé, dont je devois écrire la Vie, & par trois Religieux des mieux inftruits de tout ce qui s'étoit paffé, que le Reverend

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