DE DOM ARMAND-JEAN DE RANCE, ABBE REGULIER ET par M. l'Abbé JACQUES DE MARSOLLIER; Chanoine de l'Eglise Cathedrale d'Uzές. PREMIERE PARTIE. A PARIS, Chez JEAN DE NULLY, ruë S. Jacques M. D. CCIII. AVEC PRIVILEGE DU ROY. 1. herviette de Jesus d'ai AU ROY, IRE, Je viens offrir à VOTRE MAJESTE la Vie d'un Homme illustre par ses grandes qualitez, par tout ce qui peut diftinguer aux yeux des hommes ; mais infiniment plus illustre par sa pietė, par les exemples des Vertus Chrétiennes & Religieuses qu'il a donnez à tou. te l'Eglise sous vostre Regne, & fi je l'ofe dire, par tout ce qui le pouvoit diftinguer aux yeux de Dieu. د Il a toujours mis, SIRE, au nombre des graces que Dieu luy avoit faites celle d'être né Sujet de VOTRE MAJESTE', il en a cheri & rempli les devoirs, & rien n'a furpassé le zele, la fidelité, & l'admiration qu'il a toujours euё pour vostre Personne Sacrée. C'est tout ce qu'il emporta du fiecle en le quittant, & jamais ces fentimens ne furent plus vifs, que depuis qu'il eût tout abandonné pour suivre JESUS-CHRIST. Attentif à fa Doctrine & à ses exemples, il eût cru manquer à ce qu'il devoit à Dieu mème, s'il n'eût pas eu pour le plus grand des Rois, qui en est la plus EPISTR E. vive image, tout le dévouëment que la naissance inspire, & que la Religion ne manque jamais de perfectionner. C'est ainsi qu'une pieté éclairée Sçait rendre à Cefar ce qui appartient à Cefar, & à Dieu, ce qui est à Dieu. Bien loin de rompre, ou mème de relacher ces liens indissolubles qui nous attachent à nos Souverains, elle les ferre, elle les rend plus forts, & en gravant dans nos cœurs cette foumission sans bornes, que nous devons à cette Puissance infinie qui fait regner les Rois, elle y formeen même temps cette fidelitè in. violable que nous devons à ceux qui font les dépositaires de son aurorité, & dont elle se fert pour le Gouver nement du Monde. Mais, SIRE, fi la Religion inspire ces sentimens pour tous les Souverains, tels qu'ils puissent ètre, que ne doit-elle point inspirer pour VOTRE MAJESTE', pour un |