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pat des fourures precieufes, & d'autres prefens Temblables, n'ont pas voulu confentir à cette AN. 1103: élection: quoiqu'ils ne puiffent alleguer aucune caufe canonique. Ils fe font adreffez au roi, & lui ont fait entendre que Galon eft mon difciple & mon éleve; & que celui feroit un grand adverfaire,fi jamais il étoit évêque dans fon roïaume. Le roi aufli prevenu, ne veut point confentir à l'élection, ni delivrer à l'élu les biens de l'évêché. C'est que le roi étoit en poffeffion de ces biens pendant la vacance du fiege. Ives continue Les électeurs auroient déjà eu r cours à votre fainteté, fi leur metropolitain ne les retenoft leur aïant donné jour avec les oppofans pour les accorder, à ce que l'on dit : mais peut être veut-il adroitement empêcher la chofe fuivant l'intention du roi. C'eft à vous, faint pere, à emploïer votre autorité pour foûtenir ces clercs fuivant la juftice de leurs demandes, & continuer avec fermeté comme Vous avez commencé. Dans une lettre au pape il ajoûte que le roi avoit fait ferment, que jamais de fon vivant Galon ne feroit évêque epift. 105 de Beauvais. Si un tel ferment, dit-il , peut annuller une élection canonique, il n'y aura plus en France que des intrufions fimoniaques ou violentes.

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Anfelme écrivit auffi au pape en faveur de in. epifi, Galon, à la priere de l'églife de Beauvais, dont 69. il avoit connu le trifte état du tems qu'il étoit au Bec; & il rendit témoignage qu'on ne pouvoit trouver pour ce fiege un meilleur fujet. Galon fut en effet facré évêque de Beauvais, mais le roi trop fidele à fon ferment, ne vou lut jamais l'y fouffrir. Ce prelat alla à Rome comme il paroît par une lettre d'Ives de Chartres au pape Pafcal, où il parle ainfi Il y a des pecheurs qui lorfque nous les voulons cor

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epift. 1107

riger & les tirer de leurs habitudes criminelfes AN. 1103, nous apportent des lettres du S. fiege, furprises par je ne fai quels artifices , pour le défen dre de nous obéit, ce qui produit dans l'églife un mepris des commandemens de Dieu, & une corruption des mœurs qui ne fe peut exprimer. Et ce qui eft de plus trifte, c'est que ces hommes corrompus font écoutez favorablement par les colomnes mêmes de l'églife quand ils veulent calomnier les gens de bien. Ainfi defefperant prefque de faire aucun fruit. nous penfons fouvent à nous decharger de l'épifcopat; & dans le deflein de vous entretenir fur ce fujet & für plufieurs autres nous fommes venus quafi jufqu'aux Alpes. Mais fachant qu'on nous y dreffoit des embuches nous avons furfis notre voïage, & nous vous envoyons notre confrere l'évêque Galon, qui eft plus propre à fe cacher dans les lieux dan gereux. Nous avons mis nos paroles en fa bouche, afin qu'après l'avoir écouté tant fur fes befoins fur les nôtres, vous ordonniez ce que que vous jugerez convenable.

Longin. an. 1104

lib. 4.

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Galon fit quelque fejour à Rome, & l'hiftoire de Pologne porte que le pape Pafcal l'y envoya en qualité de legat: que foutenu par l'autorité du duc Boleffas, il y condamna & depofa deux évêques ; & que Ladiftas fils du duc étant né pendant le tems de fa legation il le leva des fonts avec des évêques du pais dans l'églife de Cracovie.

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Cependant l'églife de Paris étant vacante par le decès de Guillaume de Montfort rivé comme on croit en II O I une partie du clergé élut Foulques doïen du chapitre, ce qui produifit une divifion fcandaleufe ; & Ives de Chartres confulté par deux archidiac res, répondit qu'il ne donneroit fon confentement ni

peu

AN. 1104.

à cette election ni à aucune autre, fi elle n'étoit faite d'un commun accord du clergé & du ple, avec l'approbation du metropolitain & de epift. 138. fes fuffragans, après un examen legitime. Ives epift. 13.90 étant invité à cet examen par le roi Philippe,

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attendit qu'il y fût appellé canoniquement par Daimbert archevêque de Sens; & lui en écri vit ainfi Si le roi me donne le fauf-conduit qu'il m'a promis, je ferai en forte de m'y ren dre: fi je ne puis y venir, ou fi nos confreres n'y viennent pas en nombre fuffifans, pour terminer une affaire de cette importance: ou remettez la à un autre tenis, ou permettez aux deux parties d'aller à Rome. Auffi-bien Foulques eft refolu d'y aller, foit que fon election foit confirmée ou non. Il y alla en effet avec le temoignage de l'archevêque & de fes fuffragans, & à la requête de l'églife de Paris porté par fes deputez. Sur quoi le pape ayant égard à la Pafch, epi maturité de fon age, à la gravité de fes mœurs, 33 & au befoin de cette églife, le facra évêque fans prejudice des droits de la metropole : comme il paroît par fa lettre adreffée à l'archevêque de Sens. Foulques ne tint le fiege de Paris que Parif. ap: Necrolog. deux ans ou environ & mourut le huitiéme Dubois x1. d'Avril l'an 1104.

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XXX.

4.

hift. c. Alors le clergé & le peuple de Paris élut tout p. 7. d'une voix Galon deja évêque de Beauvais Galon comme Ives de Chartres le temoigne dans une transferé lettre à Daimbert archevêque de Sens, où il à Paris. ajoûte: Mais parce que les tranflations d'évê- epift. 1464 ques, quand elles font neceffaires, fe doivent faire par F'autorité du metropolitain & la difpenfe du pape : nous vous confeillons de demander au pape qu'il ordonne que cet évêque foit transfere par vos mains, puifqu'il ne peut garder le fiege auquel il étoit deftiné. Galon tant à Rome, obtint du pape Pafcal, que le

roi Philippe feroit abfous de l'excommunication AN. 104. à certaines conditions; & le roi confentit qu'il Ivol ep.144. fût transferé à l'évêché de Paris. Il revint à RoEadmer. 4. me en 1104. & paffant à Lion il vit faint Anfelme Nov. p. 70. de Cantorberi. En même tems le pape envoya Richard évêque d'Albane legat en France pour l'abfolution du roi.

Troyes. sp. 141.

XXXI. Il indiqua un concile de Troyes, où Ives Concile de de Chartres étant invité lui écrivit Autant que j'ai été affligé de l'excommunication du roi, autant me réjouirois-je de fon abfolution, fi elle fe pouvoit faire à l'honneur de Dieu & du S. fiege. Si Dieu lui touche le cœur, je fuis d'avis que vous la lui donniez folemnellement en prefence du plus d'évêques qu'il fera poffible: afin que fa converfion foit auffi connuë que fa faute. Au refte je defire d'aller au concile marqué : mais je ne fai par où je pourrai arriver à Troyes contre la volonté du roi, dont je fouffre l'indignation deSup. liv. puis dix ans. Toutefois il trouva moyen d'y

1xiv. n. 6. venir.

P. 794,

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Ce concile fut nombreux : on y voit l'archeto. x. conc. vêque de Reims Manaffés avec Manaffés évêque de Soiffons & Hugues de Chaalons: Darmbert de Sens avec Ives de Chartres, Jean d'Orleans, Humbaud d'Auxerre Hervé do Nevers & Milon, autrement Philippe de Troyes ; Raoul de Tours avec Marbode de Rennes de la province de Lion Robert de Langres & Norgaud d'Autun; & plufieurs autres qui ne font pas nommés.. Ce concile fe tint Tv. ep. 258. au commencement d'Avril l'an 104. indiction douzième. Hubert évêque de Senlis ayant accufé de vendre les ordres facrés : les évêques ne jugerent pas la preuve fuffifante, & il fc purgea par ferment. En ce même concile vinrent Sur.8. Nou, des deputez de l'églife d'Amiens pour faire conb. 1. c. 30. firmer l'élection qu'elle avoit faite de Godefroi

Vita Godefr. ap

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abbé de Nogent pour être leur évêque, avec l'agrément du roi. Tous ceux qui connoiffoient AN 1104. Godefroi loüerent Dieu d'un fi bon choix : mais

il s'y attendoit fi peu, qu'il s'étoit chargé de demander au concile la confirmation d'une autre élection pour le fiege d'Amiens faite en faveur d'un archidiacre. Il fongeoit à s'enfuir, quand on l'arrêta; on l'amena au milieu de l'assemblée par ordre du legat & des évêques; & fon élection fut confirmée avec l'applaudiffement de tout le monde.

S. Godefro

Godefroi étoit de la nobleffe du païs, & fut XXXII. offert à Dieu dès l'âge de cinq ans au monaste- évêque re du mont S. Quentin près de Perone: pour d'Amiens. être élevé par l'abbé Godefroi fon parain: par Vita. lib. 1. les prieres duquel fes parens crofoient l'avoir c. 120. Obi obtenu de Dieu. Quand il eut vingt-cinq ans, . 17. l'abbé le fit ordonner prêtre par Ratbod évêque de Noyon: enfuite de l'avis du feigneur de 6. 18, Couci, de l'évêque de Laon, de l'archevêque de Reims & des évêques de la province, il fut choifi pour être abbé de Nogent fous Couci. Le roi même approuva ce choix, & donna fes lettres pour tirer Godefroi du mont S. Quentin au grand regret de l'abbé, qui le regardoit comme le baron de fa vieilleffe, & le deftinoit à être fon fucceffeur. Godefroi refiftoit tout le premier, alleguant fa jeuneffe & fon incapacité toutefois fon abbé le conduifit à Laon, où l'évêque Helinand lui donna la benediction abbatiale.

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Il trouva la communauté de Nogent réduite â fix moines & les bâtimens en ruïne: mais il les releva, & établit une fi bonne difcipline, qu'il attira bien-tôt un grand nombre de fujets, & que deux abbez quitterent leurs mo- Novig. 11, nafteres pour vivre fous fa conduite. Il n'en- de vita S, sendoit pas moins les affaires du dehors, que “22,

Guibert

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