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Vita 1. c.

la difcipline interieure, & il fe faifoit tellement AN. 1104. aimer qu'il augmenta confiderablement les biens du monaftere par les bienfaits de divers particuliers: ainfi on lui offrit des abbayes plus confiderables qu'il refufa, & enfin on le jugea digne de 3z. n. c. 2. l'epifcopat. Il fut facré à Reims par l'archevêque Manaffés avec les évêques de la province, entre autres Lambert d'Arras & Jean de Terouane, qui lui étoient unis d'une amitié particuliere, & qui l'accompagnerent à son entrée dans Amiens.

XXXIII. Concile de Baugenci.

L'abfolution du roi se fit en un autre concile, que le legat Richard tint la même année 1104. à Baugenci, & dont nous ne favons que ce qu'Ives de Chartres en écrivit au pape en ces termes : Nous faifons favoir à vôtre paternité que le trentiéme de Juillet plufieurs évêques, tant de la province de Reims que de celle de Sens, entre lefquels j'étois, invitez par Richard vôtre legat, fe font affemblez à une ville du diocefe d'Orleans nommée Baugenci pour donner au roi l'abfolution fuivant la teneur de vos lettres. Le roi s'y eft auffi trouvé avec la compagne, & conformement à vôtre ordre ils ont offert de jurer fur les faints évangiles qu'ils renonçoient à tout commerce nuptial, & même à fe parler, finon en prefence de témoins non fufpects, jufqu'à vôtre difpenfe. Mais parce que vos lettres portoient que le legat prendroit le confeil des perfonnes prudenpour donner cette abfolution: il a remis le tout à la difcretion des évêques; & les évêques, nous ne favons par quel motif, difoient toûjours, qu'ils ne devoient que le fuivre, non le conduire en cette affaire. Quelques-uns toutefois d'entre nous croyoient, que l'abfolution pouvoit être donnée à ces conditions ; & qu'elle ne devoit pas être retardée par l'animo

tes

&

fité de quelques particuliers. La chofe demeurant ainfi indecife; le roi crioit qu'il étoit AN. 1104. maltraité, & il vous prie encore de regler fon affaire fuivant le temperament porté par vos lettres, & l'ordre que vous avez donné de bouche à l'évêque Galon. Enfin nous vous prions de condefcendre à la foibleffe de ce prince autant qu'il fe peut fans prejudice de fon falut; & de delivrer le roiaume du peril où il eft exposé par fon excommunication.

Au reste nous vous fupplions d'ordonner, que l'évêque Galon notre confrere foit transferé par l'archevêque de Sens, de l'évêché de Beauvais, qu'il ne peut garder à caufe du ferment du roi, à celui de Paris, que le roi & fon fils lui accordent volontiers pour l'amour de vous. Le porteur des prefentes, chanoine de l'églife de Paris, vous dira comme il a les fuffrages unanimes du clergé & du peuple, afin que vous voïez que fa tranflation eft canonique. Galon fut en effet transferé à l'évêché de Paris en 1104. & Geoffroi pourvû en fa place à celui de Beauvais,

to. x. conc

epift. 35%

En confequence de cette lettre d'Ives de XXXIV.! Chartres, le pape Pascal écrivit aux évêques Concile de des trois provinces de Reims, de Sens & de Paris. Tours, que fi le legat Richard n'étoit plus en France, il commettoit l'affaire de l'abfolution du roi à Lambert évêque d'Arras; pour la terminer avec eux aux conditions du ferment > qui avoit été propofé. La lettre eft du cinquiéme d'Octobre, & fut executée le fecond de Decembre à Paris, où le trouverent Daïmbert archevêque de Sens, Raoul de Tours, Ives évê- 742. de Chartres Jean d'Orleans, Humbaud d'Auxerre, Galon de Paris, Manaffés de Meaux, Baudri de Noyon, Lambert d'Arras, & Hubert de Senlis, dix en tout, & quatre abbez, Adam de faint Denis, Rainald de faint Germain des

que

2

Ibid.

Prez, Olric de faint Magloire & Rainold de AN. 104. la Trinité d'Eftampes avec plufieurs autres clercs & laïques de diftinction.

Epift. 133

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Après avoir lû les lettres du pape, on envoia au roi, Jean évêque d'Orleans, & Galon de Paris fui demander s'il vouloit prêter le ferment à quoi il répondit, qu'il vouloit fatisfaire à Dieu & à l'églife Romaine, à l'ordre du pape & au confeil des évêques. Il vint donc dans l'affemblée nuds pieds & avec de grandes demonftrations d'humilité, & reçut l'abfolution de l'excommunication. Puis aïant touché les évangiles, il fit le ferment, où adressant la parole à l'évêque d'Arras comme delegué du faint fiege, il renonça à tout commerce criminel avec Bertrade, & à fe trouver avec elle, finon en prefence de témoins non fufpects. Bertrade fit le même ferment; & Lambert d'Arras les ayant abfous, envoya au pape la relation de ce qui s'étoit paffé.

Pendant que le legat Richard étoit en France, on lui donna des avis contre Ives de Chartres l'accufant de permettre que l'on exerçât. publiquement la fimonie dans fon églife. Le legat lui en aïant fait une fevere reprimande, il répondit ainfi J'ai toûjours eu horreur de ce crime dès le commencement de ma clericature > & depuis que je fuis venu à l'épifcopat, je l'ai retranché autant qu'il m'a été poffible. Que s'il y a encore quelques droits que le doïen, te chantre & d'autres officiers exigent de ceux qui font reçus chanoines, malgré mes oppofitions: ils fe défendent par l'ufage de l'églife Romaine, où ils difent que les cameriers & les miniftres du palais exigent plufieurs chofes à la confecration des évêques & des abbez; fous pretexte d'offrande ou de benediction; & que l'on n'y donne rien gratis; jufqu'à la plume & au pa

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pier. A quoi je n'ai autre chofe à répondre que cette parole de l'évangile : Faites ce qu'ils di- AN. 1104! fent, & non ce qu'ils font.

οτι

Cependant faint Anfelme étoit à Lion, il demeura feize mois, c'eft à dire toute l'année 1104. & les premiers mois de 1105. Dès le commencement du fejour qu'il y fit, c'eftà-dire quand Guillaume de Varelvaft l'eut quitté, il écrivit au roi d'Angleterre une lettre où après lui avoir rendu compte de ce qui s'é toit paffé à Rome, & de ce que Guillaume lui avoit dit en le quittant, il ajoûte: Je ne puis être avec vous comme mon predecesseur a été avec votre pere; car je n'ofe ni vous rendre hommage, ni communiquer avec ceux qui auront reçu de vous les inveftitures des églifes, à caufe de la défenfe que le pape en a faite en ma prefence. C'eft pourquoi je vous prie de me mander votre volonté, afin que je fache fi je puis retourner en Angleterre. Ayant envoié cette lettre il demeura en repos a Lion en attendant la réponse.

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Matth.
XXIII. 3.
XXXV.
S. Anfelme

encore à
Lion.

Edmer. Nover.

Mais quand Guillaume de Varelvaft fut arri- lib. vé en Angleterre, & eut rendu compte au roi Henri de ce qui s'étoit paffé : le roi fit auffi tôt faifir à fon profit tous les revenus de l'archevêché de Cantorberi; & quelque tems après il écrivit à l'archevêqne, qu'il ne revînt point, s'il ne promettoit auparavant de lui garder tous les ufages de fon pere & de fon frere. Sur quoi Anfelme refolut de demeurer à Lion. Il y reçût plufieurs lettres d'Angleterre, qui lui mar-. quoient, les maux que produifoit fon abfence: ane entre autres qui portoit : On éleve aux dignitez ecclefiaftiques des courtifans indignes on pille les églifes, on opprime les pauvres, on enleve les vierges & on les corrompt; les prê res fe marient, & il fe commet quantité d'au

4. No

tres defordres; que vous auriez pú prevenir, fi AN. 1105 vous aviez bien confideré l'ancienne coûtume & les regles de la condefcendance ecclefiaftique. Vous ne deviez pas vous retirer, quand on auroit dû vous emprifonner & vous arracher les entrailles ; & vous avez fui pour une parole de l'envoyé du roi, laiffant vos brebis expofées aux loups. Vôtre retraite a fait perdre courage à ceux qui auroient pû refifter au mal, & qui fe font trouvez fans chef. Revenez donc promptement il y a encore du remede, & vous trouverez bien des gens prêts à vous foûtenir.

Pafc. epift.

100.

Brunon

archevê-
que de

Treves
Rome.
Hift. Tre-
wir. to. 12.

le

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La feconde année depuis qu'Anfelme fut revenu de Rome à Lion, c'est-à-dire l'an 1105. pape tint un concile au palais de Latran pendant le carême, où il excommunia le comte de Meulan & fes complices, que l'on accufoit d'être caufe que le roi d'Angleterre s'opiniâtroit à foûtenir les inveftitures: il excommunioit auffi ceux qui les avoient reçues. Mais on ne pronon ça point de cenfure contre le roi, parce qu'il devoit envoyer des deputez à Rome après Pâques, qui cette année 1905. fut le neuvième d'Avril. Le pape écrivit à Anfelme ce qui s'étoit passé en ce

concile.

XXXVI. En ce même concile ou en un autre tenu l'année precedente au même mois, Brunon archevêque de Treves fe prefenta au pape, la a troifiéme année de fon ordination › pour lui en demander la confirmation. Le pape le reçut avec honneur, comme metropolitain de la premiere province Belgique mais il lui fit une reprimande fevere, de ce qu'il avoit reçu l'inveftiture par l'anneau & la crofle de la main d'un laïque, c'est-à-dire de l'empereur Henri; & de ce qu'il avoit dedié des églifes & ordonné des clercs avant que d'avoir obtenu le pallium. Brunon, de l'avis des évêques qui compofoient le

Spicil.

#41.

P.

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