LIVRE NEUVIE' ME. •Aaronic. 11. Second interrogatoire. 111. Troifiéme interrogatoire de S. Tharaque. IV. Troifiéme interrogatoire de S. Probus. v. Troifiéme interrogatoire de S. Andronic. v1. Dernier combat des martyrs. VII. Sainte Julitte & S. Cyrique. VIII. Martyrs de Paleftine. 1x. S. Didyme & fainte Theodore. x. Diocletien renonce à l'empire. x1. Tyrannie de Maximien Galerius. x11. Martyre de S. Apphien, &c. x111. Concile de Cirthe. XIV. Concile d'Eluire. xv. Suite du mefme concile. xv1. Hiftoire de Boniface & d'Aglaé. xvII. Martyre de S. Boniface. XVIII. Ses reliques. XIX. S. Antoine fort du chateau. xx. Perfecution en Cappadoce. S. Theodore. XXI. Epitre canonique de S. Pierre d'Alexandrie. XXII. De ceux qui fe livroient eux-mefmes. xx111. Mort de Conftantius Chlorus. Conftantin empereur. XXIV. Martyre de S. Agapius. Sainte Domnine, &c. xxv. Herculius reprend la pourpre. Mort de Severe. Licinius empereur. XXVI. Martyrs de Paleftine. xxvII. Mœurs de Maximin & de Maxence. XXVIII. Martyrs de Palestine. S. Pamphile, c. xxix. Autres martyrs, S. Quirin, S. Serenus, &c. xxx. Derniers martyrs de Palestine. XXXI, Mort de Maximien Herculius. XXXII. Maladie de Galerius. XXXIII. Edit en faveur des Chrétiens. XXXIV. Commencement du fchifme des Donatiftes. xxxv. Mort de Galerius. Perfecution de Maximin. xxxv1. S. Apollonius & S. Philemon. XXXVII. Autres martyrs d'Alexandrie. XXXVIII. S. Lucien d'Antioche. XXXIX. Autres martyrs. XL. Famine & pefte. XLI. Tyrannie de Maximin. XLII. Guer Ctes de S. Tharaque, S. Probus && S. An re re de Maxence contre Conftantin. XLIII. Croix miraculcufe. XLIV. Victoire de Conftantin. XLV. Mort de Diocletien. XLVI. Edit de Conftantin de Licinius en faveur des Chrétiens. XLVII. Guerre de Maximin. XLVIII. Victoire de Licinius, & fin de la perfecution. XLIX. Mort de Maximin Dara. Approbation des Docteurs. Rvoir en Prabiflement, les combats des naar Ien n'eft plus glorieux à l'églife que de faire tyrs, & les ouvrages des peres qui ont foutenu fa doctrine. C'eft ce qu'on trouvera dans cette hiftoire des premiers fiecles: où fans faire de longues differtations, ni des reflexions trop frequentes: fans y mêler des faits étrangers, on reprefente les plus precieux monumens de l'antiquité ecclefiaftique. La lecture de cet ouvrage fervira à l'édification de la foy & des mœurs; & les fideles feront animez en voyant les triomphes de leurs peres. A Paris le 13. Septembre 1690. PIROT, D. LEGER. Herod. 3. 'EMPEREUR Sevére ayant fait I. la guerre en Orient contre les rois Perfécuqui avoient pris le parti de Niger, tion de revenoit victorieux la dixiéme an- Sevére. née de fon regne 202. de J. C. lib. Paffant de Syrie en Egypte par la Ann, 202. Palestine, il voulut punir les Juifs, qui s'étoient Spart. encore révoltez, & leur défendit de faire des 70. D. profelytes, ne leur permettant de circoncire que leurs enfans: ce qu'Antonin le pieux avoit déja ordonné fous peine capitale. Sevére défendit auf- Lib. 11. fi de faire des Chrétiens; & donna lieu à la per-ff. ad leg. fecution genérale, qui commença cette année en Corn. de fic Tom. II. A Egyp Euf. in Chron. VI. f. vi. Egypte d'où elle s'étendit aux autres provinces. hift. c. 2. Plusieurs crurent, tant elle fut cruelle, que le de l'Antechrift aprochoit : comme témoitemps hift.c.2. gnoit Judas auteur eccléfiaftique de ce temps-là, Hier. de qui fit un commentaire fur les 70. femaines de Script, in Daniel; où il aportoit l'ordre des temps, jufqu'à cette dixiéme année de Sevére. Origen. Euf. VI. hift. c. 6. II. de S. Léo- f. 1. 2. Letus étoit alors gouverneur d'Egypte, & Demetrius, fucceffeur de Julien, étoit evêque d'AMartyre lexandrie. Il y eut un tres-grand nombre de martyrs en cette ville, parce que l'on y envoyoit les Chrétiens de toute l'Egypte, & mefme de la Thebaïde. Entre-cux fut Leonide pere d'Origene. Il avoit clevé avec grand foin ce fils, qui étoit alors dans fa 17 année. Outre les arts liberaux & les belles lettres, il l'avoit inftruit des faintes écri tures; dont il lui faifoit tous les jours aprendre & reciter quelques fentences, avant les études profanes. Origene s'y apliquoit tellement, qu'il ne fe contentoit pas du fens litteral & facile: mais il vouloit toûjours y trouver des fens cachez jusqu'à fatiguer fon pere par fes queftions. Leonide avec un vifage fevére reprimoit fa curiofité, & l'avertiffoit de ne pas excéder la portée de fon âge: mais en fon coeur il étoit ravi de ce beau naturel, & rendoit à Dieu de grandes actions de gra de lui avoir donné un tel fils. Souvent pendant qu'Origene dormoit, fon pere s'aprochoit du lit, & lui découvrant l'eftomac, le baifoit avec refpect: comme un temple de l'efprit de Dieu. La perfecution étant ouverte, Origene fut touché d'un fi grand defir du martyre, qu'il fe feroit présenté lui-même, fi fa mere ne l'euft retenu par fes prieres & par fa tendreffe. Mais quand il feut que fon pere étoit en prifon, il redoubla fes efforts: & fa mere fut réduite à lui cacher tous fes habits, pour le contraindre à demeurer dans la maifon, Ne pouvant faire autre ces, cho chofe, il écrivit à fon pere une lettre tres-forte, pour l'encourager au martyre où il lui difoit ces mots: Tenez ferme, & ne vous mettez point en peine de nous. Car il avoit fix petits freres plus jeunes que lui. Leonide eut la tefte tranchée: & comme fes biens furent confifqués, il laiffa fa veuve chargée de ces fept enfans dans une extrême pauvreté. Scillitains. En Affrique la perfécution fut violente: & nous trouvons qu'elle y avoit commencé deux ans au- Martyrs paravant, puifque les actes des martyrs Scillitains font dattés du Confulat de Claude fous le proconful Saturnin, ce qui fe rencontre la huitième année de Sevére 200. de J. C. Ce Saturnin fut le Tertull, ad premier de ce temps-là qui employa le glaive en Scap. Affrique contre les Chrétiens. On lui en prefenta douze à Carthage, dont les principaux étoient Sperat, Narzal, Cittin, & trois femmes, Donate, Ada MarSeconde & Veftine. Etant devant le proconful, il tyr.fincera. leur dit à tous: Vous pouvés efperer le pardon des P. 77. Empereurs nos maîtres, fi vous revenés au bon fens en obfervant les cérémonies de nos dieux. Sperat dit: Nous n'avons jamais fait de mal, ni participé à l'injuftice. Nous ne nous fouvenons pas d'avoir injurié perfonne : au contraire étant maltraités, nous avons toujours rendu graces à Dieu. Nous avons même prié pour ceux qui nous perfécutoient injuftement: en quoi nous obéiffons. nôtre empereur, qui nous a preferit cette regle de vie. Le proconful Saturnin dit: Nous avons auffi une religion qui eft fimple. Nous jurons par le génie des empereurs & nous faifons des vœux pour leur fanté. Vous devés en faire autant. Sperat répondit: Si vous voulés m'écouter tranquillement, je vous dirai le myftere de la fimplicité chrétiene. Le proconful Saturnin dit: T'écouteraije dire du mal de nos cérémonies? Jurés plûtôt tous par le génie des empereurs nos maîtres pour A 2 jouir |