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anges.

ils

le livre de Tobie, & ne n. 46. Il le prouve par marque que les Juifs, qui en rejettaffent l'auto- n. 34. rité. Il prouve auffi par l'hiftoire des Macha- 1.Mac. xv. bées, que les faints prient pour nous: & il ajoû-14 te. Car il eft abfurde de croire, que comme les faints ont receu la perfection de la fcience, n'ayent pas auffi la perfection des autres vertus: dont une des principales eft la charité du prochain. Il veut que l'on prie au moins trois fois n. 38. le jour; le matin, à midy, le foir & encore la nuit; ce qu'il prouve par les exemples de l'écriture. Il refute ceux qui difoient que la priere eft n. 14. 15. inutile, puifque Dieu a tout préveu & tout ordonné, & que nos prieres ne changeront rien à fes decrets éternels: il répond, que ces decrets enferment mêmes les prieres, aufquelles Dieu a réfolu d'accorder certaines Il marque graces. n. 59.5.17. pouvoir de remettre les pechez, donné particulierement aux apôtres, par ces paroles: Recevez Joan.xx. le S. Efprit ceux dont vous aurez remis les pe- 23. chez, & le refte. Ce pouvoir, dit-il, a paffé des apôtres à leurs fucceffeurs, & regarde les pechez commis contre Dieu: au lieu que chacun de nous peut & doit remettre les pechez pour ce qui regarde l'offenfe qu'il a reçue. Mais c'eft affez parlé d'Origene & de fes écrits.

le

milien

Comme l'empire cftoit expofé de tous côtez XXI. aux barbares fous le foible gouvernement de Gal- Mort de lus: Emilien, qui commandoit les legions de Gallus. EPannonie, encouragea fes troupes, repouffa les empereur. barbares jufques fur leurs terres, & remporta Puís Valecontr'eux des avantages au deffus de toute efpe- rien. Zofim.p. rance; auffi fes troupes le déclarerent empereur. 645. Il marcha promptement vers l'Italie, pour fur- Eutrop. prendre Gallus: qui de fon côté s'avança avec ce lib. xx. qu'il avoit de troupes; & cependant envoya des Victor, de ordres à Valerien, pour amener les legions de Caf Gaule & de Germanic. Mais quand les deux ar

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mées

mées d'Emilien & de Gallus furent proches: les troupes de Gallus fe voyant beaucoup plus foibles, & connoiffant fa négligence & fa lâcheté, le tuerent avec fon fils Volufien, près d'Interamna en Umbrie, & fe joignirent à l'armée d'Emilien. Dexipp.ap. Gallus & Volufien perirent ainfi, aprés avoir reSyncel. p. gné dix-huit mois. Ils furent tuez l'an de J. C. 253. vers le mois de May: le pere avoit quaranAn. 253. te-fept ans.

376. an. 246,

Extrop.

Cependant Valerien vint en Italie avec les trouZof.p.646. pes qu'il amenoit de Gaule & de Germanie, & qui l'avoient declaré empereur dans le Norique. Il eftoit réfolu de combattre Emilien; mais l'armée de celui-ci voyant qu'il agiffoit plus en foldat qu'en capitaine, le fit mourir, comme peu Victor. epit. propre à regner. Il fut tué près de Spolete, après avoir regné quatre mois & vécu quarantefix ans. Licinius Valerien fut donc reconu empereur, du confentement de tout le monde. eftoit de famille noble, cenfeur & chef du fenat dès le temps de Decius. Auffi-toft fon fils Licinius Gallien, fut déclaré Céfar à Rome par le fenat: & le Tibre inonda extraordinairement au fort de l'été.

Trebell. Valer.

Troifié

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L'empereur Valerien favorifa d'abord les ChréXXII. tiens plus qu'aucuns des empereurs fes prédecefme concile feurs fans en excepter les Philippes: toute fa de S. Cy- maifon eftoit pleine de perfonnes pieufes. Ainfi prien. la perfecution ceffa, & l'églife fut en paix penDionyf. dant plus de trois ans. Les évêques en profiteAlex.ap. Euf.vII. rent, pour tenir des conciles & réparer la difcihift. c. 10. pline de l'églife. Il s'en tint un à Carthage de Cypr.epift. foixante-fix évéques, où entr'autres chofes furent leues des lettres de l'évêque Fidus,contenant deux chefs. Le premier de Victor, qui avoit efté prêtre & eftoit tombé dans la perfecution; à qui l'évêque Therapius avoit donné la paix, avant l'accompliffement de fa penitence. Le fecond chef

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eftoit touchant les enfans nouveaux nez, que Fidus ne croyoit pas que l'on pût baptifer, avant le 8e jour: fuivant la loy de la circoncifion.Quant au premier chef. les évêques trouverent mauvais que Therapius n'eût pas obfervé le decret du Concile précedent, en donnant la paix avant que la penitence fût accomplie; fans qu'il y eût ni maladie preffante, ni perfecution qui obligeat d'ufer d'indulgence. Toutefois après une meure déliberation, ils fe contenterent de faire une réprimande à Therapius, & de l'avertir de n'en pas ufer de même à l'avenir; mais ils ne crurent pas que la paix une fois accordée par un évêque, de quelque maniere que ce fût, dût eftre ôtée.

Quant à la queftion du baptême des enfans, tous les évêques du concile de Carthage déclarerent que Dieu n'a point égard aux âges non plus qu'aux perfones; & que la circoncifion n'eftoit qu'une image du myftere de J. C. ils conclurent donc que les évêques, autant qu'il dépend d'eux, ne doivent exclure perfone du baptême & de la grace de Dieu. S. Cyprien qui préfidoit à ce concile en écrivit les decifions à Fidus en fon nom & au nom de fes confreres; & ces paroles de fa lettre font remarquables: Si les plus grands pecheurs venant à la foi reçoivent la remiffion des pechez & le baptême: combien doit-on moins le refufer à un enfant, qui vient de naître & qui n'a point peché; fi ce n'eft entant qu'il eft né d'Adam felon la chair, & que par fa premiere naiflance il a contracté la contagion de l'ancienne mort? il doit avoir l'accés d'autant plus facile à la remiffion des pechez, que ce ne font pas fes pechez propres, mais ceux d'autrui qui lui font remis. Ceft ainfi que S.Cyprien reconoiffoit le peché originel.

Ce fut peut-eftre à ce même concile que fut

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apor

Cypr.epift. aportée la lettre de l'évêque Rogatien; par la3.Pam, 65. quelle il fe plaignoit d'un de fes diacres, qui l'avoit injurié & maltraité, fans refpecter fa dignité, ni fon grand âge. S. Cyprien lui répondit: Vous nous avez fait honeur & vous avez fuivi les fentimens de vôtre humilité ordinaire, en vous plaignant à nous, plûtoft que d'ufer de la puiffance épifcopale, pour le punir auffi-tôt ; eftant affeure que tous vos confreres l'auroient agréable. Et enfuite: Les diacres fe doivent fouvenir, que le Seigneur a choifi les apôtres, c'est à dire les évêques : & que ce font les apôtres, qui, aprés l'afcenfion du Seigneur, ont établi les diacres. pour eftre les miniftres de leur épiscopat & de l'églife. Si nous pouvons entreprendre quelque chofe contre Dieu, qui fait les évêques, les diacres peuvent auffi entreprendre contre nous, qui faifons les diacres. Ceft pourquoi il faut que le diacre, dont vous écrivez, faffe penitence de fon audace; & fatisfaffe à fon évêque, avec une entiere humilité. Ce mépris des fuperieurs eft le commencement des herefies & des fchifmes.Que s'il continue à vous outrager , vous uferez de vôtre puiffance, pour le dépofer ou l'excommunier avec fes complices. Nous les exhortons neanmoins plûtoft à fe convertir: car nous aimons mieux vaincre les injures par la patience , que de les vanger par l'autorité facerdotale.

Cypr epit. On peut auffi raporter à ce concile la réponse 1. Pam.66. qu'il fit à l'église de Furnes en Afrique, fur ce qu'un Chrétien nommé Geminius Victor avoit par fon teftament nommé tuteur le prêtre Geminius Fauftin. S. Cyprien, les évêques & les prétres qui eftoient avec lui, furent touchez de cette nouvelle, , parce que dans un concile precedent on avoit ordonné, que perfonne ne fift un clerc tuteur ou curateur par fon teftament, pour ne

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Ie pas détourner de la priere & du fervice de l'autel; & que fi quelqu'un l'avoit fait, on n'ofriroit point pour lui, & on ne celebreroit point le facrifice pour fon deceds. Ils conclurent donc, que le decret du concile devoit estre executé, & que l'on ne devoit faire ni oblation, ni aucune priere, pour Geminius Victor. Ces regles ecclefiaftiques n'empêchoient pas les magiftrats payens d'impofer à tous les Chrétiens indiftinctement la charge des tutelles; puifque la diverfi- 1. Spadon. té de religion n'eftoit pas une caufe pour s'en 15.§.6. ff. excufer, & que les Juifs eftoient contraints de de excuf prendre la tutelle, de ceux mêmes qui n'eftoient pas Juifs. Auffi le decret de ce concile ne parle ni des tutelles legitimes qui estoient deferées par droit de parenté ni des tutelles datives, impofées par le magiftrat: mais feulement des tutelles teftamentaires, qui dépendoient de la difpofition des particuliers. Il eft marqué dans cette lettre, que les prêtres eftoient affis dans le concile avec les évêques: & ce qui eft bien plus important, on y void que la priere & le facrifice pour les morts eftoient deflors des pratiques ancienes.

tutor.

tombez.

Dans cet intervalle de repos, plufieurs évêques XXIII.. & plufieurs prêtres tombez dans la perfecution, Evêques faifoient effort pour fe rétablir. En Afrique For- Bafilide & tunatien, évêque d'Affure, vouloit après fa chute Martial. exercer fes fonctions, comme auparavant. S. Cy- Cypr.p.65. prien l'ayant apris en fut fenfiblement affligé, & écrivit à Epictete qui eftoit alors évêque en fa place, & au peuple d'Affure, qu'ils ne le devoient point fouffrir: marquant que ces faux pafteurs nes'empreffoient à redemander leurs places que par des motifs d'intereft, pour les queftes, les oblations & les feftins. Il conclut: que s'ils continuent dans leur aveuglement, on doit feparer d'eux tous les freres; c'est à dire, les excommunier

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