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fa révolte contre Valens. Quoique Ricimer fût détefté, il étoit trop puiffant en Italie, pour qu'il fût pof fible d'y établir malgré lui un Empereur. Mais il fut le premier à favorifer Anthémius, & fit avec lui une convention particuliere. Anthémius avoit trois fils, Marcien, Romule, Procope & une fille. Ricimer la demanda en mariage, & le défir de régner y fit confentir Anthémius. Celui-ci commandoit alors la flotte que l'Empire entretenoit dans l'Hellefpont: il vint à Conftantinople, reçut de Leon le titre de Céfar, & fans craindre la pefte qui défoloit alors l'Italie, il partit à la tête d'un cortége fi nombreux, qu'Idace l'appelle une armée. Il étoit accompagné de plufieurs comtes, & entre autres de Marcellin, qui s'étoit établi une fouveraineté en Dalmatie. Leon ayant befoin de Marcellin pour la guerre qu'il fe propofoit de faire à Genféric, l'avoit attiré à fa cour, & le ménageoit avec beaucoup de complaisance. Anthémius approchant de Rome, trouva

LEON.
ANTHÉ-

MIUS.
An. 467.

LEON.

MIUS.

*An. 467.

le fénat & le peuple affemblé à trois milles de la ville, où il fut procla

ANTHÉ- mé Augufte le douziéme d'Avril. L'image du nouveau Monarque d'Occident fut reçue en grande pompe à Conftantinople, & portée par Férence préfet de cette ville. Avant que de quitter la cour d'Orient, Anthémius avoit fait de fa maison une Eglife, un hôpital pour les vieillards & un bain public. La premiere de ces difpofitions fuffit pour démentir le témoignage d'un auteur payen, qui prétend qu'il étoit idolâtre dans le cœur, & qu'il avoit deffein de rétablir le culte des dieux. Les auteurs Chrétiens au contraire louent fa piété, dont ils n'ont peutêtre d'autre preuve que la fondation de quelques Eglifes.

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ment d'An

La réputation du nouvel EmpeGouverne reur, faifoit efpérer qu'il alloit réthémius. tablir la gloire de l'Empire d'OcciBaronius. dent. Mais ce grand corps, privé de Fleury Hift. la meilleure partie de fes membres & accablé de langueur, n'étoit plus Till. Anthem, en état d'être foutenu; & ceux qui

Ecclef. l. 29.

C. 27.

art. 3.

fembloient les plus capables de le

relever, tomboient avec lui. Anthémius avoit amené de Conftantinople un hérétique Macédonien nom. mé Philothée, qui s'appuyant de la faveur du Prince, prétendoit introduire dans Rome la tolérance des diverses fectes, & leur faire accorder des Eglifes. Le pape Hilaire, qui avoit fuccédé à faint Leon, s'y oppofa fortement. Il fit à ce fujer des remontrances publiques à l'Empereur dans l'Eglife de faint Pierre & il engagea ce Prince à faire ferment, qu'il ne permettroit jamais cette dangereufe innovation. Le mariage de Ricimer fut célébré avec une pompe digne du fouverain, & d'un fujet plus puiffant que le fouverain même.

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LEON.
ANTHE-

MIUS.

An. 467.

Sidoine pré

Ce fut vers ce tems-là que Sidoine revint à Rome, pour follici- An. 468. ter quelque remife d'impôts en fa- III. veur de l'Auvergne. Au commence- fet de Rome. ment de l'année fuivante, Anthé- Sid.carm. 1. mius ayant pris le confulat, Sidoine Idem. 1. fut encore engagé à prononcer l'é- ep. 16. 1. 9. loge du Prince en présence du fé- ep. 15. nat. C'étoit le troifieme Empereur

1. ep. 9.

I.

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LEON.

MIUS.

An. 468.

en l'honneur duquel il employoit fa mufe demi-barbare, & il devoit être ANTHÉ- rebuté du peu de fuccès de fes magnifiques prédictions. Il fut en récompenfe honoré de la charge de préfet de Rome, & quelque-tems après du titre de patrice. On craignoit à Rome la famine, & le pré, fet appréhendoit encore davantage les emportemens du peuple, que la faim avoit coutume de mettre en fureur contre les magiftrats. Mais l'arrivée de quelques vaiffeaux venus de Brinde & qui apportoient du bled de la Grece, diffiperent les allarmes du peuple & celles du préfet.

IV.

thémius

de Leon.

&

Il nous refte peu de loix d'AnLoix d'An- thémius. Conftantin avoit défendu fous peine de mort les mariages des Cod. Th. nov. femmes avec leurs efclaves: Anthé, Cod. Juft. 1. mius déclara que celles qui épouse1. tit. 4. leg. roient leurs affranchis, feroient pu 11 leg. 8. 9. nies par la confifcation de leurs

1. 3.

14. 15. tit.

20.

biens & par le banniffement perpétuel; que les enfans qui naîtroient de ces alliances, feroient cenfés illé. gitimes & efctaves du domaine

LEON.

ANTHE

MIUS.

Cette loi tendoit à maintenir l'honneur des familles ; il en fit une autre pour en conferver les biens. Celle-ci ne fut promulguée qu'après An. 468. la réponse de l'Empereur Leon, qu'Anthémius fe faifoit un devoir de confulter comme fon pere. Sou vent les biens confifqués & abandonnés enfuite à des perfonnes qui les obtenoient de la libéralité des Empereurs, fe trouvoient appartenir à des maîtres légitimes, qui en avoient été injuftement dépouillés. Conftantin avoit prononcé qu'en ce cas la donation fubfifteroit, & que le Prince dédommageroit les inté reffés comme il le jugeroit à propos. Leon jugeant cette décifion injufte, répondit que les particuliers devoient être reçus à pourfuivre leur droit, nonobftant toute dona-. tion du Prince; ce qu'il appuie de ces belles paroles: Que la juftice étant le plus noble appanage de la majefté fouveraine, les Princes ne dož vent fe croire permis, que ce qui l'est aux particuliers. Leon, fit auffi cette année deux loix remarquables: l'une

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