Imágenes de páginas
PDF
EPUB

ailleurs, en beau papier & beaux caracteres, con formémeut aux Réglemens de la Librairie ; & notamment à celui du dix avril mil fept eeut vingtcinq, à peine de déchéance du préfent Privilege qu'avant de l'expofer en vente, le manufcrit qui aura fervi de copie à l'impreffion dudit ouvrage," fera remis dans le même état où l'approbation y aura été donnée, ès mains de notre très-cher & féal Chevalier Chancelier Garde des Sceaux de France le fieur de ME Á U PE OU,, & qu'il en fera enfuite remis deux exemplaires dans notre BibliothequeTM publique, un dans celle de notre Château du Louvre, & un dans celle dudit Sieur de ME AU PEOV, le tout à peine de nullité des Préfentes. Du contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir PExpofant ou fes ayans caufe, pleinement & paifiblement, fans fouffrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empêchement. Voulons que la Copie des Préfentes, qui fera imprimée tout au long au commencement ou à la fin dudit Ouvrage, foi soit ajoutée comme à Foriginal. Commandons au premier notre Huiffier ou Sergent fur ce requis, de faire pour l'exécution d'icelles, tous actes requis & néceffaires, fans demander autre permiffion, & nonobftant clameur de Haro, Charte Normande, & Lettres à ce contraires : Car tel eft notre plaifir. Donné à Paris le dix-feptieme jour du mois de Novembre, l'an de grace mil fept cent foixante-huit & de notre Regne le cinquante-quatrieme. Par le Roi en fon Confeil.

Signé LE BEGUE.

Registré far le Regiftre XVII de la Chambre Royale & Syndicale des Libraires & Imprimeurs de Paris, No 1388, fol. 558, conformément aux Rés glemens de 1723. A Paris, le 25 Novembre 1768

Signé BRIASSON, Syndic.

L'approbation eft à la fin du quatrieme volume

1

VARIETÉS

LITTÉRAIRES,

ου

Recueil de pièces tant originales que traduites, concernant la Philofophie, la Littérature &

les Arts.

LETIRE à M. le B.... ďн.... fur l'Opéra (1).

LES idées que j'ai de l'opéra, mon cher B...., font bien différentes de celles qu'on en a en France & en

(1) Cette lettre eft écrite par un poëte philofophe qui ne nous a pas permis de le nommer. Malgré les efforts qu'il a faits pour fe dérober à la réputation que méritent Tome IV.

A

Italie. Je pense qu'il peut devenir un fpectacle délicieux, & qu'il en eft encore bien éloigné, mais en Italie plus qu'en France. Les Italiens ont fur nous l'avantage de la mufique; leurs tragédies-opéras valent mieux que les nôtres. Metaftaze eft affurément un poëte fupérieur à nos poëtes lyriques, même à Quinault; mais je crois que fans avoir les talens de Quinault & de Metastaze, on peut faire mieux qu'eux en prenant une route fort différente de celles qu'ils ont suivies.

:

Les Italiens donnent à leur opéra plus d'unité que nous n'en donnons au nôtre les paroles font mieux faites pour la mufique, & la mufique pour les paroles; mais ce fpectacle n'a pas chez eux affez de variété : il est dénué

fes grands talens, il eft déja connu par des pieces de vers pleines de graces, de fentiment & d'harmonie, & par des effais en profe fortement penfés & élégamment écrits. Nous espérons que le public jouira bientôt d'un poëme qu'il a compofé fur les faifons & où les détails philofophiques & champêtres font relevés, embellis par la nobleffe des idées,la richeffe des images & le charme de l'harmonie.

de danfes, de fêtes & de changemens de décorations : il a quelque chofe de trop auftere; trop fouvent auffi on y facrifie l'enfemble à quelques acceffoires le compofiteur, pour faire briller fon art & celui du chanteur oublie la fituation du héros & le but du poëme; l'opéra eft moins alors une tragédie faite pour intéreffer, & à laquelle la mufique donne une expreffion animée, qu'un affez beau poëme dans lequel on a placé des morceaux plus propres que d'autres à être

mis en chant.

Si d'une part notre opéra eft plus varié, & s'il raffemble un plus grand nombre de talens & de moyens de plaire, il a de l'autre, bien moins d'unité que l'opéra italien. Je crois qu'on n'y a jamais vu le poëme, la mufique, les décorations & les danfes faire un tout deftiné à produire un certain effet.

Je voudrois qu'on ne mît en mufique que des fujets vraiment tragiques; qu'on ne préfentât les acteurs que dans les fituations les plus vives ; qu'ils fuffent prefque toujours dans l'excès de la paffion, & qu'on ne leur fit dire

que les chofes les plus fortes & les plus touchantes. Si le poëte, le mufi cien, le décorateur & le maître de ballets fe pénétroient d'un fujet tel que je viens de le dire, & fi tous concouroient à en affurer l'effet, l'opéra feroit un spectacle à la fois magnifique, intéreffant, merveilleux, vraifemblable.

Je crois que pour fe ménager des décorations & des fêtes, il faut toujours prendre des fujets ou dans la my thologie ou dans la féerie: c'est un merveilleux que la raifon ne fronde point, & une théologie qu'elle adopte pour l'inftant où l'on affifte à la repréTentation d'un opéra. L'efprit philofophique ne fera point de tort à cette efpece de religion. La mythologie & la féerie font une forte de fuperftition qu'on fera fort aife de retrouver quel quefois.

Je pense que les poëtes italiens ont eu tort de prendre prefque toujours dans l'hiftoire les fujets de leurs tragédies, & fe font volontairement privés du merveilleux qu'ils ne remplacent qu'imparfaitement par leurs plans extraordinaires qui amenent des fitua

« AnteriorContinuar »