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DISSERTATION XXII.
DE LA ROCAMBOLE.

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LA rocambole eft une bulbe disposée, de chose près, comme l'ail, dont nous avons parlé dans notre Differtation IV. de ce volume; elle fe multiplie de même de fes tubercules ou gouffes, qu'on replante au printemps, & qui pouffent une tige de deux pieds ou environ. Les feuilles qui la précédent, font, pour l'ordinaire, au nombre de cinq, figurées comme celles du poireau. Elles enveloppent la tige jufqu'à une certaine hauteur, elles s'en féparent enfuite, fe renverfent vers la terre & exhalent une odeur qui tient un peu de l'ail ordinaire & un peu du poireau. La partie fupérieure de la tige eft nue, verte, liffe; elle fe replie, fait une ou deux fpirales, comme les feopens, & eft terminée par une tête en

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veloppée dans une gaîne blanchâtre. & allongée en maniere de corne, dont l'extrêmité est en forme de bec, laquelle venant à s'ouvrir, laiffe voir des petites bulbes, qu'on nomme, à proprement parler, rocamboles, purpurines dans le commencement enfuite blanchâtres, parmi lesquelles fe trouvent des fleurs femblables à l'ail. La plante, en totalité, a la même odeur que l'ail ordinaire, mais plus forte; ce qui fait qu'on la préfere; d'ailleurs le fruit qu'elle rapporte fait un fecond profit qui n'est pas à négliger.

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Toutes les gouffes qu'on replante ne rapportent pas toujours du fruit, fur-tout lorfqu'elles font petites; & en ce cas les bulbes qu'elles produifent, viennent beaucoup plus groffes & plus tendres que celles qui fruitent.

On ne multiplie pas feulement cette plante de gouffes, mais auffi de graine, qui eft la rocambole. Cette rocambole produit, dans la même année, un petit

oignon rond, de la groffeur d'une noifette, qu'on arrache au mois de juillet, & qui, replanté au printemps fuivant, donne des têtes plus belles même que celles qui fe produisent par la gouffe; la maturité de la bulbe, ainfi que de la rocambole, s'annonce à la tige qui fe deffeche plutôt ou plus tard, fuivant la faifon où les gouffes ont été plantées; & dès-lors il faut les arracher & les laiffer encore quinze jours expofées au foleil ou au grand air, après quoi on fépare les bulbes qui ont leur ufage particulier, & on lie les têtes en paquet pour s'en fervir. Les propriétés de cette plante font les mêmes que celles de l'ail, mais dans un degré inférieur.

On nomme cette plante, en termes de botanique: Allium fativum, alterum, allioprafum caulis fummo circumvoluto. Pin. 73. Allii genus Ophiofcordon dictum quibufdam. J. B. t. 11. p. 559. Scorodo prafum. Cluf. hift. 191.

SATTTTTTTTTTTTAS

DISSERTATION XXIII. DU SATYRION.

LE fatyrion eft une plante dont la

racine eft compofée de bulbes, ordinairement de deux, arrondies en forme de tefticules. Sa tige est haute d'environ un demi-pied, herbacée, ronde, droite, cannelée. Ses feuilles font alternes la préfence ou l'abfence des taches fur ces feuilles ne forment que des variétés; elles font très-entieres, allongées, embraffant la tige en maniere de gaîne, liffes, quelquefois marquées de taches d'un rouge brun. Ses fleurs font au fommet, difpofées en épis, anomales, foutenues par le germe, ayant quelques fpathes épars, cinq pétales, dont trois extérieurs & deux intérieurs, réunis en forme de calque; un nectar d'une feule piece, coloré, attaché au réceptacle entre la divifion

des pétales, compofé d'une levre fupérieure, droite, très-courte; d'une inférieure grande, ouverte, large, avec un tube allongé en deffous, en maniere de corne dans cette efpece la levre inférieure eft divifée en quatre lobes & crenellée; le tube en forme de corne, eft court & obtus; les pétales du dos font recourbés. Son fruit eft une capfule oblongue, uniloculaire, à trois fillons, à trois valvules & s'ouvrant en trois. Ses femences font nombreufes petites, en forme de fciure de bois.

On nomme cette plante : Orchis morio mas. Pin. Orchis major tota purpurea maculofo folio. J. B. Tefticulus morionis mas. Dod. 236. Cynoforchis morio mas. Tab. icon. 66. Orchis bulbis indivifis, nectarii labio quadrilobo crenulato: cornu obtufo, petalis dorfalibus reflexis. Linn. Spec. plant. 1333. Cette plante croît dans les bois, dans les prés, aux lieux élevés, notamment fur la côte Ste. Genevieve vers la Trinité, & fur le chemin qui

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