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DISSERTATION V.

L'A

DE L'ALLELUIA.

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Alleluia eft une plante qui ne pouffe point de tige, mais feulement des feuilles portées fur des pédicules grêles; chaque pédicule foutient à fon fommet trois feuilles, d'un goût acide & reffemblant à celles du trefle. Sa fleur eft d'une feule piece en forme de cloche, blanchâtre & divisée en cinq parties; il fort du calice un piftil attaché au fond de la fleur, & qui, dans la suite, devient un fruit membraneux. On y remarque cinq loges qui s'ouvrent extérieurement depuis la bafe du fruit jufqu'à fa pointe. Chaque loge contient plufieurs femences enveloppées d'une membrane élastique, qui, dans le tems de leur maturité, les pouffe, par fa contraction, loin du fruit.

Cette plante fe nomme: Trifolium

acetofum vulgare. Pin. 330. Oxys five trifolium acidum flore albo. J. B. t. II. p. 387.Oxys flore albo. Tourn. 88. Trifolium acetofum. Dod. 578. Acetofella lujula, oxytriphyllon, alleluia. Officin. Panis cuculi. Brunf. Oxalis foliis ternatis, fcapo unifloro. Flor. lapp. 194. On trouve cette plante dans les bois à trois lieues de Vrécourt, & le long de la fontaine PereHilarion au deffus de Pont-à-Mouffon.

L'alleluia fe produit de graines & de rejettons qui fortent de fon pied, & qu'on replante aux mois de mars & d'avril; toute fa culture fe borne à le placer à l'ombre & au Nord.

On emploie toute la plante par poignées dans les tifanes & les infusions lorfqu'il s'agit de diminuer la trop grande effervefcence du fang; elle est préférable à l'ofeille, pour les bouillons des malades, dans les fievres malignes & ardentes, fur-tout lorfqu'il y a une tendance à inflammation dans le cerveau & qu'il y a délire. On la preferit aufsi

lorfque

lorfque la langue eft noire & feche, & lorfque les hémorrhagies fréquentes du nez marquent la diffolution du, fang; elle appaise la foif exceffive des malades & tempere les ardeurs de la fievre: on l'ordonne pour-lors en julep depuis quatre jusqu'à fix onces avec une once de firop de limons; ou bien on met une poignée de feuilles fraîches infufer dans un bouillon de veau. Toute la plante, macéréę dans de l'eau tiede, lui communique une faveur agréable, fi l'on y ajoute un peu de fucre. On en fait un firop & une conferve très-utile dans les mêmes maladies. On attribue encore à cette plante une vertu apéritive & hépatique. On s'en fert avec fuccès, lorfque ces vifceres font menacés d'inflammation & qu'il commence à fe former quelqu'obftruction dans leurs glandes.

Si on en croit Villis, cette plante eft auffi très-bonne dans l'efpece de fcorbut, où les felles font trop âcres & le foufre du fang trop exalté. Simon Pauli Tom. VIII.

C

fa recommande pour les aphtes; on fait ufage auffi pour la même fin du fuc de la plante, de fes feuilles mâchées ou de fon eau diftillée.

Des gens dignes de foi affurent avoir expérimenté que l'alleluia, pilé & appliqué deux fois par jour fur les loupes, les faifoit percer & même fondre.

L'alleluia fait partie de l'onguent

martiatum.

DISSERTATION VI.

DE L'AMBROSIĘ.

L'Ambrofie eft une plante dont la racine eft fibreuse, prefque fufiforme. Sa tige eft herbacée, rameufe, d'un pied & demi de haut. Ses feuilles font alternes, quelquefois oppofées, pétiolées, très-découpées, deux fois aîlées, blanchâtres. Ses fleurs font mâles ou fe melles fur le même pied. Les fleurs mâles font difpofées en épis à Pextrêmité des branches; elles font compofées, hemifphériques. Leur calice eft commun, monophylle, plane de la tongueur des fleurons qui font ftériles, infundibuliformes, droits, leurs bords découpés en cinq. Les fleurs femelles font axillaires, feffiles, raffemblées, placées au deffous des mâles, n'ayant point de corolle, mais un calice entouré de cinq dents & qui renferme un germe

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