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*Les Atheniens na

turellement la farivale, * à qui,bien que plus ancienne,la me÷ doux & plus agrea- diocrité de fes forces, ou plutoft fes divifions ttop la vie cffemi- ôterent pendant plufieurs ficcles toute penfée Diogene retournant de domination, & qui non contente alors.

bles,n'aimoient que

née & voluptueuse.

de Lacedemone à A

thènes, dit: qu'il de fe fouftraire au joug, le fit fecouer aurefte dela Grece..

paffoit de l'appartement des hom mes à celuy des femmes. C'est qu'en

Grece ils avoient des

Thucyd. l. 2.
Blutar. in Thef

.

Athênes a dans fa naiffance eut des Rois; appartemens separez. mais ils n'en avoient que le nom. Toute leur puiffance, prefque reftrainte au commandement des Armées, s'évanouiffoit dans la paix.. Chacun vivoit maître chez foi, & dans une entiere indépendance. Originairement & jufqu'à Thefée les Bourgs de l'Attique avoient chacun leur Magiftrat, quiavec les principaux du lieu regloit les differends & les conteftations, fans nullement relever des Rois.. † Its regnerent 487 L'opinion commune en compte dix-feptf;dix depuis Cecrops jufqu'à Thesée;& fept depuis Thefée jufqu'à Codrus. Ce dernier dans la guerre contre les Heraclides fe dévoua pour le falut de fon Peuple; & fur la réponse de l'Oracle, que l'Armée qui perdroit fon Ge-neral demeureroit victorieufe, il chercha la mort avec autant de foin & d'industrie, que les plus lâches la fuient. Ses enfans Medon & Nilée:

*

ans.

Cecrops contemporain de Moife.

Codrus contemporain de Saul.

Vell. Paterc. l. I.

Cette Ville s'appella d'abord Cecropie du nom de Cecrops fon premier Roi," & prit enfuite le nom d'Athênes, lors qu'Amphictyon Ton troifiéme Roi, Feut confacrée à Minerye nommée en Grec Athena.

Nilée difputerent le Roïaume entre eux. Paufan. l. 7à
Les Atheniens en prirent occafion d'abolir la
Roïauté, quoi qu'elle ne les incommodât

,

dans les nuées.

all y cat treize
Archontes perpe-
tuels en 316 ans,
ques à Alemaon.
Eufeb. Chron.
ly cut fept Ar-

depuis Medon juf

Vell. Paterc. l. 1.

chontes decennaux, dot le premier s'ap

pella Charobs & le

dernier Eryx.
Den. d'Halic. l. 1

guere, & declarerent Jupiter seul Roi d'A- Scholiaft.d'Ariftoph. thênes, au même temps que les Juifs ennuyez de la Theocratie, c'est à dire d'avoir le vrai Dieu pour Roi, voulurent abfolument obeir à un homme. Plutarque obferve, qu’Homere dans le denombrement des Vaiffeaux, ne donne le nom de Peuple qu'aux feuls Atheniens. Ce qui montre, non comme pretend cet Hiftorien', que Thefée fe demit de la fouveraineté mais que les Atheniens avoient dés-lors beaucoup de penchant pour la Democratie, & que la principale authorité refidoit déja dans le Peuple. A la place des Rois ils créerent, fous le nom d'Archontes, a des Gouverneurs perpetuels. Medon fils de Codrus exerça le premier cette charge,quefes defcendans poffederent une longue fuite d'années. La Magiftrature perpetuelle parut encore à ce Peuple libre, une image trop vive de la Roïauté, dont il vouloit aneantir jufqu'à l'ombre même. Ainfi de perpetuelle qu'étoit la charge d'Archonte, il en reduifit premierement l'administration à dix ans, & puis à un *; en veûe de reffaifir plus fouvent D

Creon le premier

nuels élû la deuxié

des Archontes anme ou la troisième lympiade. Les Auantig. Rom. 1. 1. Paufan. varient sug,

année de la 24. O

teurs Den. d'Halic.

Eufeb. Chron. &

ce point.

Poll. 1. 8. Harpoc.
Athen. Ciceron 1.
Latin le mot d'Ar-

Sigon l. 4. de Rep.

1. de finibus rend en

A

chon par celui de Prator. Pline 1. 33. c. 7. le traduit Magiftratus.

l'autorité, qu'il ne transferoit qu'à regret à fes Magiftrats. Une puiffance, auffi limitée que celle-là,contenoit mal des efprits fi pointilleux & fi remuants. Les factions & les querelles renaiffoient chaque jour. On ne s'accordoit ni fur la Religion, ni fur le Gouvernement. Tout foulevoit des imprudens, tout armoit des furieux. Athênes ainfi demeura longtemps hors d'état de s'accroître, trop heureuse de se conferver, au milieu des longues & frequentes diffensions qui la déchiroient. Les malheurs inftruifent.Elle apprit enfin, que la veritable liberté confifte, à dépendre de la justice & de la raison.Cet heureux affujettisse▾ ment ne pouvoit s'établir,que par un Legistateur. Elle choisit † Dracon,perfonnage d'une fuffifance & d'une probité reconuë 2. On ne voit point, qu'avant lui la Grece ait eu des Loix écrites. 3 Il en publia, dont l'extrême rigucur, favorable par avance à la doctrine des Stoïciens,puniffoit de mort la plus legere faute,comme le plus énorme forfait. Les Loix de dernier fupplice les Dracon, écrites non avec de l'encre mais avec crimes; c'eft, ré- du fang, felon Demade, eurent le fort des pondit-il, que les chofes violentes ; & dans fautes me paroiffent peu le non-usage dignes de mors, & vint à bout de les abroger. La peur de retom

+39 Olymp.

Clem. Alex. Strom.
1. 1.
Eufeb. Chronic.
Suid.

2 Aul. Gell. l. 11.
c. 18.

3 Fafep. con. Ap.

Suid.

Plutar. in Sol.

Quand on deman

da à Dracon, pour

quoi il puniffoit du

fautes comme les

que pour expier les

crimes, jen imagine ber dans les premiers defordres, fit recourir à

pas de plus grande

peine. Plat. ibid.

† La premiere and

née de la 45. O

lymp

Plutar, ibid,

de nouvelles précautions. On vouloit lâcher le frein de la crainte, non pas le rompre, & pour trouver les adouciffemens qui revalent bien à la Loi ce qu'ils lui coûtent, on jetta les yeux + 26 ans après. sur un des plus vertueux & des plus fages Plutar. ibid. hommes de fon fiecle; je veux dire Solon, à qui fes rares qualitez, & particulierement fa grande douceur, avoient acquis l'affection & la veneration univerfelle. Les fuffrages unanimes l'autoriferent, † à regler comme il l'entendroit, les affemblées, les contributions, les jugemens, les Tribunaux, & tout ce qui lui paroîtroit le plus propre, ou le plus neceffaire pour la meilleure conftitution de l'Etat. La profonde fageffe de Solon, auroit promptement gueri tant de maux compliquez, fi la foibleffe de ceux qu'il avoit à traiter,lui cust permis d'appliquer les grands remedes. Comme on lui demanda, s'il avoit donné de bonnes Loix aux Atheniens; Oui, dit-il, les meilleures qu'ils étoient capables de recevoir. L'ame des Etats populaires, c'eft l'égalité. Il n'ofa, de peur de revolter les riches, propofer celle des biens, par où l'Attique, ainfi que la Laconic, cuft reffemblé à un heritage partagé entre plufieurs freres. Mais il tira de l'esclavage prefque tous les Citoyens,

que

leurs dettes exessives, & des arrerages accumulez avoient reduits à fe vendre au dernier encherisseur. Une Loi expreffe declara quittes tous les debiteurs, au même temps que pour dédommager les riches, on leur affecta les Charges, les Magiftratures, les Dignitez à l'exclufion du Peuple. Cepen dant on eut foin de temperer leur puiffance, & pour confoler le Peuple, on lui continua le droit de la decision. Cet usage renvoyoit *On en prenoit bien au Senat des quatre* cens,le foin de chercher & de proposer ce qui feroit du bien de la Republique ; mais leurs conseils demcuroient foumis au jugement du Peuple, qui ne choififfoit pas toujours le meilleur. C'eft à ce fujet qu'Anacarfis, attiré du fond de la Scythic,par la reputation des Sages de la Grece, difoit un jour à Solon, fadmire, qu'on ne laisse en partage aux Sages que la deliberation, & qu'on referve la decifion aux fous. Car pour le Senat de l'Areopage inftitué fous Cecrops, † & celebre par fon inte

cent dans chaque

Tribu.

Arft. Polit. I. 2.
c. ult.

Pollux l. 8. c. J.
Plutar. ibid.

Eufeb. Chron. Demofthene (dans fa Har. contre Ariftocrate) declare, qu'il ne voit pas clair dans l'origine de l'Areopage, & dit, les Instituteurs de ce Tribunal, quels qu'ils foient, ou Dieux, ou Heros. On ne convient pas non plus de l'étymologie du nom. Les uns prétendent, que l'Areopage, c'eft-à-dire la Colline de Mars, s'appella ainfi, parce qu'il s'affembloit fur le haut de cette Colline, & qu'd y condamna Mars pour adultere. L'Auteur des étymologies,. parce que les Amazones, filles de Mars, camperent là. Æfchile, (Eumenides verf. 690.) parce que les Amazones poftées fur cette Colline, immolerent à Mars un grand nombre de victimes. Ce Poëte (ib.) paroift ignorer & ne pas.

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