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grité, que les Dieux & les hommes, Mars & Neptune, Orefte & Cephale avoient éprouvée ; quoi qu'alors cet augufte Tribunal, compofé des neuf Archontes fortis de charge, cuft une jurifdiction plus étendue,& qu’- Plutar, ibid. elle ne se renfermast point comme autrefois. Pollux l. 8. c. 10 dans les caufes criminelles, il ne faifoit proprement que débrouiller & preparer les matieres d'Etat. Solon , qui s'appercevoit mieux qu'un autre, des inconvenients de la Democratic,s'abstint prudemment d'y remedier. Aprés avoir bien êtudié le naturel de fes Citoyens, il conclut qu'en vain on ôteroit le pouvoir fouverain à la multitude; & que fi Ariftot. Polit, L.2 elle s'en laiffoit dépouiller, elle le reprendroit bien-toft à main armée. Ce Legislateur habile, fit de plus revivre l'amour du travail & de l'agriculture; ouvrit les portes du com merce; mit Athênes en état de s'enrichir, & fceut infenfiblement apprivoiser avec les idées de justice, d'ordre, & de Loi,un Peuple nourri dans la licence, & perfuadé qu'il n'y avoit d'autres preservatifs contre l'oppreffion,

croire tout ce que Paufanias (1.1) Libanius (Orat.22 & 23.) Servius (in Virgil, Georg.l.1.verf.18.) rapportent du procés deMars &de Neptune. Il conte, qu'aprés la guerre de Troie l'Arcopage prononça fon premier Arreft contre Ore-fte. Mais Apollodore (1. 3.) monte plus haut, & veut que cet illuftre Senat ait banni à perpetuité Cephale, pour avoir tué malheureufement fa femme d'un coup de feche.

C. 12.

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que la force & la violence. Athènes reformée, alloit probablement s'aggrandir & s'illuftrer, lorfqu'un Tyran vint recueillir tout le fruit des travaux du reformateur. Pififtrate, malgré l'averfion horrible des Atheniens pour la Roïauté, & les traverses de deux puiffantes factions; * malgré les plaintes ameres & les efforts redoublez de Solon, qui bien que parent † de l'ufurpateur n'obmit rien dans fon extrême vieillesse, pour fauver la liberté de fa Patrie, parvint enfin à fe faire reconnoître Roi dans Athênes. On le dethrona deux fois, & deux fois il fçut remonter fur le Arif. Polit...c.12 Thrône. * Les artifices l'y placerent, la moderation l'y maintint. Une exacte foumission aux loix le distingua de ses semblables, & lạ douceur de fa domination fit honte à plus d'un Souverain legitime. Auffi a-t-il merité, qu'on l'oppofat aux autres Tyrans. Ciceron, dans l'incertitude fur la maniere dont Cesar

* Il y avoit alors trois factions dans Athênes. Les Pediens favorifoient l'Oligarchie, Les Diacriens, ou Hyperaeriens la Democratie. Les Paraliens contraires & à la Democratie, & à l'Oligarchie, vouloient une forme de gouvernement qui tint le milieu entre les deux. La premiere & la troisieme s'oppoferent fort à Pififtrate, il fe mit à la teste de la feconde. Herod, ibid Plut, in Sol,

† Du côté de sa mere (Plut,in Solon.) Quand Pififtrate envoya demander à Solon,fur quoy fondé celui-ci le traverfoit de la forte, Sur ma vieilleffe,répon dit Solon, comme n'ayant plus rien à craindre. Quand le Tyran cut prévaJu, Solon fe retira, difant: Fay au moins la confolation d'avoir feeu prévoir la tempefte, d'avoir osé la prédire. Pififtrate commença à regner la quatriéme année de la 54. Olymp, Marm. Arond.

caux

rimne,an Pififtratum

Epift. ad Attic. 1.7.

Hippias

ufera de la victoire aprés la journée de Pharfale, mande à fon cher Atticus: Nous ne fçavons pas encore, fi le deftin de Rome Incertum eft Phalaveut, ou que nous gemiffions fous un Phala- fit imitaturus. Cic. ris, ou que nous vivions fous un Pififtrate. Ce dernier transmit à fes enfans * la Souverai- * Hipparque & neté qu'il avoit ufurpée. Ils en jouirent paifiblement & affez long-temps.On eût dit,qu'ils avoient l'art d'affoupir l'ardeur naturelle a Atheniens pour la liberté. Mais enfin les follicitations & les fecours de Sparte réveillerent si bien cette ardeur, que les Atheniens briserent leurs chaînes. Ils refolurent de tout fouffrir, plûtoft que de r'ouvrir leurs portes au Tyran Hippias, qui revenoit foûtenu de toutes les forces du Roi de Perfe, * vers le temps Darius Nothas, que les Tarquins chaffez de Rome, faifoient tous leurs efforts, pour y rentrer par la protection du Roi d'Etrurie. Celui de Perfe & ses menaces n'ébranlerent point les Atheniens. Ils recoururent d'abord à la voie de la negotiation; mais aprés l'avoir tentée inutilement, ils oferent paffer en Afie, & entamer les Frontieres de ce Monarque. * Il porta bien-tôt la guerre chez eux par Datis fon General. Eux, loin d'attendre l'ennemi dans l'enceinte de leurs murailles, ils allerent le rece

*

* Ils brûlerent Sar

des capitale de Ly

dic,

cent mille hommes

chevaux Les Athe

par Miltiade, n'a

dix mille hommes.

dans cette Bataille.

refugierent à la

rent à l'entreprise

n'curent pas un mcilleur fort.

voir à Marathon, & remporterent fur lui Les Perfes avoient une victoire plus vraye que vray-semblable. de pied, & dix mille Ce fuccés inefperé redoubla la fierté des niens commandez Atheniens. Cependant ils n'attaquerent pas voient en tout que encore fi-tôt la primauté de Sparte. Car Hippias fut tué bien qu'à la Bataille de Salamine, dix ans Ses enfans, qui fe aprés celle de Marathon, les Vaiffeaux que Cour de Xerxés, & les Atheniens avoient conftruits des ruines de qui le détermine leurs maisons, compofaffent la plus grande de venger fon pere, & la meilleure partie de l'Armée Navale des Grecs fous la conduite de Themistocle, & qu'au contraire les Lacedemoniens n'euffent fourni qu'un petit nombre de Vaiffeaux, on defera aux derniers le commandement de la Flotte. Peu aprés encore à la Bataille de Platée, qui rebuta pour jamais les Perfes de fe commettre avec les Grecs, on voit les Troupes Athenienes avec Ariftide à leur tête, recevoir les ordres de Paufanias Roi de Lacedemone. Ce jour fi glorieux à la Grece lui devint fatal, puisqu'il rompit la fubordination d'Athênes à l'égard de Sparte, & fit naistre entre elles une éternelle jaloufie. Les 'Atheniens fiers du gain de ces Batailles, dont ils fe donnoient le principal honneur, veulent aller de pair avec Lacedemone, & portent même plus loin leurs prétentions. Ils

affectent

affectent le premier rang, attirent de leur côté la plupart des Alliez, tranchent & decident fur tout ce qui concerne le bien general, s’arrogent la prerogative de punir & de recompenfer, ou, pour mieux dire, ils agiffent en veritables Arbitres de la Grece. Sparte leur eût volontiers cedé l'empire de la mer, mais ils vouloient commander par tout, & croyoient, que pour avoir delivré la Grece de l'oppreffion des Barbares, ils avoient acquis le droit de l'opprimer à leur tour. Ils traiterent durement les Villes Grecques, dont ils fe difoient les protecteurs. Pour peu qu'un voifin les cût offenfez, il sentoit tout le poids de leur colere. D'où vint le proverbe rapporté par Ariftote, voisinage Athe- Ariftot. Rhet. 122 nien. Ils ne fe firent pas hair feulement de leurs voifins. Une partie de la Thrace & les Ifles de la mer Egée fujeres à fes Loix, supportoient impatiemment un joug, qui s'appe fantiffoit de plus en plus. Voila de quelle: façon, Athênes fe gouverna prés de cinquante ans, depuis la Bataille de Platée.+Pendant tout † La deuxième an ce temps-là, Sparte ne fe donna que de foibles lymp mouvemens, & ne fit que de legers efforts, pour humilier ou pour reprimer fa Rivale. Mais à la fin, preffée par les plaintes reïterées de plufieurs Villes, contre la vexation d'Athê

E

C. 21.

née de la 751 O

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