# Ans Ans du monde avant 1. C. 2820. 1184. Diodore de Sicile, à Un celebre Auteur compare la durée des Peuples à la vie des hommes. On peut, felon cette idée, diftinguer dans les Grecs quatre differens âges marquez par autant d'époques memorables. Le premier comprend prés de fept cens ans depuis la fondation des petits Royaumes de la Grece jufques au Siege de Troie ; le fecond environ huit cens ans depuis la guerre de Troie, jufqu'à la Bataille de P'exemple d'Apol- Marathon; le troifiéme moins de deux fiefa bouffole dans la cles depuis cetteBataille jufqu'à la mort d'Aleépoque fameufe, xandre; le dernier un égal nombre d'années de on ne voit point puis la mort d'Alexandre, où les Grecs commencent à décheoir, jufqu'à ce qu'ils tombent enfin fous la domination des Romains. De ces quatre âges, il n'y a que les trois premiers, qui entrent dans mon deffein, le quatriéme feroit hors d'œuvre. lodore, prend pour Chronologie cette Jufques-là, dit-il, clair, & l'on ne fçait ou affeoir un calcul certain. Diod. Sic. Praf. p.4. Plutar. in Alex. Justin l. 7. c. 2. Je rapporte à l'enfance de la Grece la fonLiv. Vell. Pauf dation d'Athênes, de Lacedemone, de Thebes, d'Argos, de Corinthe, & de Sicyone; (c. 15.) dit que les l'attentat des Danaïdes, les travaux d'Her Suid. Herodote 1.8. c.139.)cotredit cet te opinion-là. Solin vieux Hiftoriens reconnoiffent Per- cule de qui les Rois de Macedoine preten diccas; les moins pour premier Roy anciens, Caranus doient defcendre par Caranus; † les aventures de Macedoine. Quoy tragiques d'Oedipe, l'expedition des Argol'autre fonda cette nautes, celle des fept Capitaines contre Thebes, la guerre de Minosavec Thesée, & ge qu'il en foit,l'un ou Monarchie vers la 22. Olympiade. neralement tous les exploits de ces premiers Heros, à qui la renommée conferve leur rang par une raifon qui ne vieillira jamais. La prééminence d'eftime & de gloire, où cette longue fuite de fiecles les a maintenus jusqu'à nous, ne vient pas tant d'un refpect aveugle pour l'antiquité, que de la veneration naturelle aux hommes pour une valeur bien faifante, qui protege la foibleffe au lieu de s'en prevaloir, & qui loin d'exercer des violences, ne se plaist & ne s'occupe qu'à les repri mer. La Grece parvenue à l'adolescence effaia fes forces unies à ce Siege, où les Achilles les Ajax, les Nestors, & les Ulyffes firent preffentir à l'Afie, qu'elle obeiroit un jour à leur pofterité. Tout le monde fçait la caufe d'une guerre fi fameufe. Mais peut-eftre tout le monde ne fçait-il pas, qu'entre la maison de Priam & celle d'Agamemnon il y avoit une haine hereditaire. Tantale Roi de Phrygie pere de Pelops, & par confequent bifaycul Quelques-uns die d'Agamemnon & de Menelas, enleva Ganymede frere d'Ilus. Celui-ci grand-pere de Priam vange hautement l'injure qui le touchoit de fi prés; dépouille Tantale de fes Etats, & l'oblige de fe refugier en * fent trifayeul, & mettent Plifthene entre Atrée & Aga→ memnon. *Diod. l. mod. 1. 4. clem. Alex. Strom. L. 1. Varron & tous dans Servius. Grece, où s'établirent ainfi les Pelopides. On peut même dire,que Pâris arriere-petit-fils d'Ilus enleva Helene par une espece de reprefaille contre Menelas, arriere-petit-fils du raviffeur de Ganymede. Aufurplus,quoy qu'en difent les Grecs, qui aimoient à regarder leur expedition de Troie comme un prelude de leurs Victoires fur les Barbares, l'Hiftoire nous apprend que les Troyens étoient Grecs d'origine. Car outre que Dardanus leur premier Roi éftoit venu d'Arcadie; outre que * des Aureurs Grecs la plupart de leurs noms, Priam, Anchise, Hector, Andromaque, Aftyanax, font Grecs; la lecture d'Homere prouve non feulement que ces deux peuples adoroient les mêmes divinitez, mais elle donne peut-être lieu de conjeЄturer, qu'ils parloient la même langue. Autrement on auroit peine à concevoir,qu'un Poëte sujet à détailler la moindre petite circonstance avec une exactitude, que perfonne n'a depuis imitée, décrive de fi frequents pourparlers entr'eux, fans mettre jamais de la partic un truchement. Quatre-vingts ans aprés la prise de Troie on voit le retour des Heraclides ou defcendans d'Hercule, qui fe remettent en poffeffion du Peloponnefe, d'où Euryfthée l'implacable ennemi d'Hercule & de Diod. Sic. Praf. & toute fa race les avoit chaffez environ un fie- l'a Ils petit-fils de Deu calion. Strab. l. 8. jufques-là fe divifoient proprement en Achéeens, & en Ioniens. Les premiers poffedoient les terres, que les Heraclides affignerent aux Doriens, & aux autres Peuples qui les avoient accompagnez. Les derniers habitoient la partie du Peloponnefe depuis nommée l'Achaïe. Ceux des Achéens, qui defcen*Fils d'Hellen. & doient d'Eolus, & que l'on chaffa de Lacedemone fe retirerent d'abord en Thrace fous le commandement de Penthile, & aprés fa mort allerent s'établir dans le canton de l'Afie #Herod. l. 1. 6:149 mineure qu'ils appellerent Æolide, où ils fonderent Smyrne & onze autres Colonies. Quant aux Achéeens de Mycenes, & d'Argos *Par les Heracli- comme ils fe voyent contraints ✈ d'abandonner leur païs, ils s'emparent auffi-toft de celui des Ioniens. Ceux-ci fe refugierent premierement à Athênes, d'où quelques années aprés ils partirent fous la conduite de Nelée & d'Androcle tous deux fils de Codrus, pour occuper cette côte de l'Afie mineure,qui prit d'eux le nom d'Ionie. Ils y bâtirent Ephese, Clazomene, Samos, & plufieurs autres Villes. Iphitus Roy d'Elide, & Lycurgue Roy de Lacedemone, trois cens vingt-huit ans aprés le retour des Heraclides, rétablirent les Jeux Olympiques inftituez par Hercule à des encore. Paufan. Achaic.. Herod. I. 1. Plut. in Lyeur. Phlegon. Fragm. Paufan. in Eliac. 1. L. l'honneur |