avec un corps de troupes confiderable. La G Polian, Strateg. 1. sj Diod. l. 16.Orof.l.3. 17. C. 21, 613. Aul.Gell. l. 1. La deuxième année de fon Regne. Deibid. Orof. l. 3.6.12. mofth. ibid. Diod. de la declarer libre, & de la mettre ainfi aux mains avec fes anciens maîtres. En même. temps il defarme les Peoniens à force de prefents & de promeffes. Cette foupleffe, cette dexterité l'affermirent fur le Trône, & bientoft il fe trouva fans concurrens. Il ferme l'entrée du Roïaume à Paufanias; puis marche contre Argée, l'atteint fur le chemin Demosth. in Ariftoe. d'Ege à Methone, le defait, lui tue bien du monde & fait beaucoup de prifonniers ; negotie & conclut une paix capticufe avec Athênes, attaque cependant les Peoniens & les reduit fous fon obeiffance; tourne enfuite fes armes contre les Illyriens, les taille en pieces, & les oblige de lui relâcher toutes les places qu'ils occupoient en Macedoine. Enhardi par fes premieres profperitez, il affiege. & emporte Amphipolis. Mais alors loin de la rendre aux Atheniens, comme il leur avoit promis, il leur enleve Pydne & Potidée. De là il vient occuper Crenides, que les Thafiens avoient bastie depuis deux ans, & qui deflors s'appella Philippes. † C'eft prés de cette Ville, celebre depuis par la defaite de Brutus & de Caffius, qu'il ouvrit & foüilla des mines, qui chaque année lui rapportoient environ deux millions de livres : fom Fuft. 1. 7. Polian. ibid.. Demofth. ibid. de falf. leg.Ifoc.Orat. ad Phil. rifid. Orat. 1. de Societ. † On peut voir dans Dion. Caflius fituation décrite 1.47. fa † Des Philippeg Hc c funt numerati (dit Plaute in Pœn.) aurei trecenti nummi, pei. Gratus Alexan qui vocantur Philipdro Regi magno, dit Horace 1. 1.Epift. à Augufte, fuit ille charilus, incultis natis retulit accepPhilippos. qui verfibus & male tos regale numifme me tres-considerable pour ce temps-là, où les revenus d'Athênes, qui paffoit pour la plus riche Republique Grecque, ne montoient point fi haut à beaucoup prés. Ainfi l'argent roula bien plus qu'auparavant en Macedoine, & Philippe y fit battre le premier à fon nom la monnoye d'or, † qui dura plus que fa Monarchie. La fuperiorité de Finances donne de grands avantages. Perfonne ne les connut mieux que lui, & ne les negligea moins. Il entretint de ce fonds un puiffant corps de Troupes étrangeres, & s'acquit des creatures prefque dans toutes les Villes de la Grece. On pourroit marquer les autres vingtdeux années de fon Regne par autant de vic- Maxim. Tir. Serm. toires ou de conqueftes en Theffalie, en Thrace,en Epire,en Scythie,en Eubée. Je n'entrerai point dans ce détail. Sa conduite durant la guerre de la Phocide & enfuite à la Bataille de Cheronée, montrera suffisamment, quoi qu'en racourci, quel il fut, foit dans le cabinet, foit à la tefte des Armées. Cette guerre fanglante, dont nous aurons ailleurs occafion d'indiquer l'origine, & de toucher les principaux évenemens, dura dix ans avec beaucoup de chaleur †. Nous nous contente rons ici de dire, que pendant tout ce temps-là, 19. †Depuis la deuxie me année de la 106. troisième année de dore: car Paufanias ajoûte un an d: p'us Olymp. jufqu'à la tholaus tyrans de Pheres. Diod. Juft. 1. 8. A Philippe feul au milieu de la Grece armée en faveur des Phocéens ou des Thebains, demeura neutre. Outre qu'il étoit bien-aife,de laïffer les deux partis s'affoiblir & fe confumer, il crut pouvoir mieux employer fon temps & fes forces. Les Theffaliens imploroient sa protection 5 il marche à leur fecours, défait & Lycophron,& Py chaffe leurs Tyrans,† & par là fe concilie pour jamais l'affection de ces Peuples, dont l'excellente Cavalerie,jointe à la Phalange Macedonienne, eut depuis tant de part à fes victoires & à celles de fon fils. Au retour de cette expedition il attaque & fubjugue les Olynthiens, dont la puiffance avoit jufqu'alors Diod. 1.15. Ifoc. in tenu en échec celle de fes Anceftres, & qui peu auparavant avoient prefque entierement dépouillé fon pere Amyntas. Alors il fe decouvre, mais aprés avoir diffimulé jufqu'au bout, & fi bien caché fa veritable intention, qu'à la veille de tomber fur les Phocéens, il leur persuade qu'il en veut à Thebes, & qu'il va l'humilier. C'est par ce profond & impenetrable fecret, qu'il endort fes ennemis, qu'il feduit fes Alliez, & les aveugle fur leur propre intereft; que fans tirer l'epée il fe rend Diod. Orof. 1.3.c.12. maître de la Phocide, fe fait declarer AmDesenho de falfiles. phictyon, General des Grecs contre les Per- Archid. & Panegyr. Demoft. Oraif. fur la Paix. pro coro. La troifiéme an- née de la cent di Demofth. de Cor. Orof. l. 3. c. 13. reg. 1.3. Diod. l. 16. Arrian. 1. 7. fes, vengeur du Dieu Apollon, & de fon Temple ; & ce qui valoit mieux, qu'il s'empare des Thermopyles, ce paffage fameux, qui lui applanit le chemin de la Grece & lui en ouvrit la porte. La victoire de Cheronée acheva de lui foumettre les Grecs, le vengea pleinement des Atheniens, qui deux ans auparavant lui avoient faitlever le siege de Byfance, & couronna fes autres exploits. Il y parut encore plus Capitaine, que par tout ailleurs. Dés le commencement de la Bataille, où fon fils âgé de dix-neuf ans comman- Panan. 1. 7. doit une des ailes de l'Armée, les Macedoniens vivement preffez s'ébranloient & alloient fuir. A ce mouvement déja Stratocles un des Generaux d'Athênes s'écrioit, Allons Camarades, poursuivons-les jufqu'en Macedoine ; lorfque Philippe qui juge, que par trop d'ardeur les ennemis quitteroient bientoft leurs rangs, & se mettroient eux-mêmes en defordre, dit froidement, les Atheniens ne fçavent pas vaincre. En même temps il ferre fa Phalange, & fe retire en bon ordre, pour gagner une hauteur, d'où il revient fondre fur eux, les rompt, & les defait entierement. Ce font les deux endroits, † qui † La guerre de la brillent le plus dans la vie de Philippe, & les Phocide, & la ba Polian. Strateg. 45. taille de Cheronée.. |