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Steph de Urb.

l'honneur de Jupiter; mais qui jufqu'alors n'avoient point eu de temps fixe, & qu'on ne celebroit qu'en certaines occafions. Ces deux Rois établirent la coûtume de les celebrer tous les quatre ans prés de la Ville de Pise, appellée autrement * Olympie. C'est ce qui bla donna le nom d'Olympiade, aux quatre années revoluës depuis une celebration des · Jeux Olympiques jufqu'à l'autre. Cet intervalle preferit & fixé par la Religion parut le plus commode & le plus feur, pour diftinguer les temps. Nous ne voyons pas toutefois, que les Chronologiftes l'ayent fi toft mis à leur usage. Le premier, qui s'en fervit, fut Timée fous Ptolomée Philadelphe. Jufques-là on marquoit d'ordinaire les évenemens par les années des Archontes d'Athênes, & des Rois de Lacedemone. Eratofthenes, fous Ptolomée Evergetes ou le Plin. 4. bienfaicteur, imita Timée; mais de tous les Hiftoriens Grecs qui comptent de la forte & qui nous reftent, le plus ancien c'est Polybe. II faut encore obferver, que l'Ere commune des Olympiades eft pofterieure à Iphitus. Elle ne commence qu'à la premiere année de la vingthuitième, où Corebe remporta le prix de course. L'efprit de Religion, & l'amour des

B

la

Diod. 1.5.
Polyb. calor.

Suid, in Tim.

Dion. Hal. I. ro

Syncellus.

Phlag. Trall, ibid. 1 Varron pofe la promiere Olympiade fepare les temps fa

pour une borne,qui

buleux,& les tempss

Ans

c. 21.

Aus

du monde. avis I. C.

3228.

776.

↑ En la 28. Olym: nias, (bocic. ) fuien la 29. felon Eu

piade felon Paula

vi par Scaliger, &

Lebe. (Chron)

Paufan. ibid.
Strab. l. 9.

hiftoriques. Con- fpectacles n'entrerent point feuls dans l'inftitution de ces jeux. La politique s'en mêla. On voulut de temps en temps raffembler en même lieu, & réunir par des facrifices communs divers Peuples tous indépendans, & la plupart moins éloignez par la distance des lieux, que par la diverfité des interests. La même vue fit depuis inftituer† encore d'autres Jeux; comme les Pythiques, que l'on celebroit auffi tous les quatre ans à l'honneur d'Apollon prés de la Ville de Delphes, & où prefidoient les Amphictyons, c'eft-à-dire les Deputez des principales Villes de la Grece, commis pour décider de ce qui convenoit à fon repos ou à fa reputation. Ces fortes de jeux, fans exciter la haine, entretenoient une noble émulation. Chacun y disputoit le prix avec ardeur,& les vaincus étoient les premiers à couronner le vainqueur & à partager sa gloire. Ce n'eft point fans raison, qu'un Peuple libre croyoit, ne pouvoir pendant la paix s'addonner à des exercices, ni plus honneftes ni plus utiles. Outre qu'ils augmentoient dans les corps l'agilité, la foupleffe, & la force, ils accoûtumoient encore l'efprit au desir de vaincre. C'étoit une espece d'école & d'apprentiffage militaire, pour empefcher que le

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courage ne fe roüillast en aucun temps, & que le repos ne dégradaft la profeffion, qui pourvoit à la fureté de toutes les autres. On avoit donc cu de bonnes & de grandes veuës, lorsqu'à cette image de la guerre l'on attacha une gloire approchante en quelque maniere de celle des Conquerans. Aussi n'estce, que faute d'attention fur l'utilité de pareils exercices, ou par une mauvaise coûtume de rapporter tout à nos mœurs, que nous avons de la peine à imaginer, pourquoi l'on chantoit fi haut & l'on recompenfoit fi magnifiquement, un genre d'adresse qui n'est point à nôtre usage.En quoy nous fommes d'autant plus inexcufables, que la memoire de nos Jouftes & de nos Tournois, qui tenoient le milieu entre le divertissement & le combat, n'est pas tellement abolie, qu'elle ne puiffe encore nous retracer une idée des anciens Jeux de la Grece. Tandis qu'on exerçoit ainfi le corps, on ne cultivoit pas moins l'efprit. La Pocfic** avoit fes Heros, qui ont immortalifé les autres, & confacré leurs veilles à l'honneur de leur Nation. Mais non contents de transfor

mer leurs Guerriers en demi-Dieux, ils entreprirent à l'imitation des Pheniciens & des Egyptiens de s'approprier, pour ainfi dire,

Homere vivoit curgue, qui le prevrages de ce Poëte Cic. Tufc. l. s. Strab.l. 10.

du temps de Ly

mier publia les ou

Plut. in Lycur.

Clem, Alex. Strome

l. I.

Solin
Strab.l. 12

les Dieux mêmes, & de leur donner la Grece pour Patrie, ou du moins ou du moins pour theatre de leurs plus infignes exploits. La tranquillité dont elle jouiffoit alors,ne fut guere troublée que par les longues guerres de Lacedemonė avec Meffene. Les Meffeniens à la fin chaffez de chez eux fe transplantent en Sicile, & s'y rendent maistres de Zancle, qui du nom de ses nouveaux habitans s'appella Meffine. Les Grecs cependant se multiplierent à tel point, qu'il leur fallut chercher des habitations en terre étrangere. Ils fondent par tout des Colonies ; Chalcedoine, Byfance, Syracuse, Marseille, Antibes, Agde, Rofes, mais principalement en Italie, Tarante, Brindes, Naples, Rhege, Crotone, Sybaris, & d'autres en fi grand nombre, que l'on donna le nom de grande Grece à toute cette côte, qui s'étend depuis l'extremité de la Calabre jusqu'à la Campanie. L'efprit de ce Peuple, accoûtumé par leurs Poëtes à fe nourrir de veritez mêlées de fictions & de fables,ne put fi-toft gouter la raison toute pure. Elle ne parvint à les gouverner qu'avec le fecours de la PhilofoThales, Pittacus, phie. Sept Philofophes, justement surnombule, Myfon, & mez les fept fages, répandirent leurs dogmes Chilou. Plat.in Pro- dans la Grece, & y femerent une morale qui

Dion. Halic. l. 2.
Strab. l. 6.

Strab. ibid.

Feft. Pomp. Senec. Confol, ad Helvid.

Bias, Solon, Cleo

ne tarda point à fructifier, & qui dans un petit coin du monde produifit l'elite du mon

de entier.

Le troifiéme âge des Grecs, ou leur jeuneffe fort courte, mais fort brillante ne renferme qu'environ cent cinquante-huit ans, depuis la victoire de Marathon jufqu'à la mort d'Alexandre. On ne vit jamais enfemble tant de Philosophes, d'Orateurs, & de Capitaines excellens. Les grands évenemens n'y manquent pas; ils fe fuivent de fort prés. Darius fils d'Hyftafpe & aprés lui-fon fils Xerxes fondent fur la Grece avec des Armées formidables. Le nombre n'étonna point les Grecs. Ils marcherent à l'Ennemi d'un pas affeuré. L'on cuft dit, que par eux la vertu alloit faire la Loi à la molleffe, l'efprit au corps,& la raison à l'inftinct. Le fuccés ne dementit pas leur confiance.Les Perfes éprouvé rentà Marathon, à Salamine, à Platée, à Mycale, ce que peut la valeur difciplinée contre l'impetuofité aveugle. On voit une poignée de Grecs tantoft mettre en fuite des Armées qui veritablement inondoient la terre, & dont les traits offufquoient le Soleil ; † tantoft battre & diffiper des Flottes qui couvroient les mers, & menacoient d'enchaifner les flots &

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Diog. Laërt.in Myfon. Tous à la refer ve de Tales gouvernerent leur patrie.Cicer. Orat. b.3.

Ils confacrerent les

premices de leur

fageffe das le TemDelphes,où l'on lideux de leurs Senfaut je connoistre trop. Clem. Alex.

ple d'Apolion à

foit en infcription

tences que voicy:

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foi-même. Rien de

Strom. I.

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