Imágenes de páginas
PDF
EPUB

que leur infpire le décri de nos Generaux. La verité frappa fi vivement le Peuple, que loin de s'irriter hors de faifon contre Byfance " il arma pour la fecourir une nouvelle Flotte, que Phocion commanda. Les Byfantins affiegez par Philippe ouvrirent leurs portes à Phocion, & ils n'eurent pas lieu de s'en repentir. La prudence de ce Capitaine, fecondée par la valeur de fes foldats obligea bien-toft Philippe, d'abandonner fon entreprise. Un Macedonien né dans le païs des efclaves. Les Grecs regardoient les Thraces, & lesMacedoniens qui en venoient, comme des nations nées pour la fervitude. Iphicrate époufa la fille de Cotis Roi de Thrace. On croiroit, qu'Iphicrate fils d'un Cordonnier ne fe mefallia pas. Cependant, lorfqu'on demandoit à fon fils Menesthée Qui eftimez-vous davantage, ou vostre pere, ou vostre mere? Ma Cor. Nep: mere, difoit-il, & ne vous en étonnez pas. Car mon pere, autant qu'il a dépendu de luy, m'a fait Thrace: ma mere, autant qu'il a dépendu d'elle, m'a fait Athenien.

[ocr errors]

in Iphic.

I Diod.I

16. Clem. Alex. in

Paronetico. Solin.

c.

C.

14. & 15. Juft. 1. 7. Curt. 1. 8. c....

2 Strab. 1. 8.

Un Macedonien pour étendre fa domination, ne ceffe de fe jetter au milieu des hazards, le corps tout percé des coups qu'il a receus aux fieges, ou dans les batailles. Une fleche lui creva l'œil droit au fiege de Methone. Un trait dans la bataille contre les Triballes, lui perça la cuiffe avec tant de violence 2 que le coup tua fon cheval. Les marques de fa valeur l'avoient extrémément défiguré. Rien ne louë mieux que les louanges d'un ennemi. Je voyois, dit Demofthene dans l'Oraifon pour la Couronne, je voyois Philippe borgne, boiteux, manchot, Je precipiter corps perdu dans les hazards ; & leur livrer entierement fa perfonne, afin qu'une moitié de luy - mefme furvécut à l'autre avec plus d'honneur & plus de gloire. Un jour, que Philippe paroiffoit chagrin de la bleffure qui le rendoit boiteux, Alexandre lui dit; Pouvez-vous être fâché d'une blessure qui à chaque pas vous fait fouvenir de vôtre valeur ? Un forts Alex. autre jour cette bleffure fauva la vie à Alexandre. Juftin. Voici à quelle occafion. Philippe après avoir répuBB b

à

C.

Plutar. de

C

frere Roi

cubines, dot

il eut un

bre d'enfans

374 REP. A LA LETTRE DE PHILIPPE, * Elle fe re- dié Olympias époufoit Cleopatres lorsqu'au milieu tira chez so des réjouiffances de la Nôce, & dans la chaleur du vin, d'Epire.Phi- Attalus Oncle maternel de la nouvelle Reine, s'avifa lippe avoit de dire, que les Macedoniens devoient demander aux plufieurs fémes & plu- Dieux, qu'elle donnât un legitime Succeffeur à leur fieurs con- Roi. Alexandre naturellement colere, & de plus irrité d'un pareil difcours; Quoi miferable, lui dit- il', me grand nom- prends-tu donc pour un bâtard ? Et en même temps lui legitimes jetta fa Coupe à la tête. Attalus repartit de même. La & naturels. querelle s'échauffe. Philippe qui mangeoit à une autre Comme cet- table, trouva fort mauvais que l'on troublât ainfi la exceffive de fête ; & oubliant qu'il étoit boiteux, il courut l'épée coberitiers nue droit à fon fils. Mais heureufement le pere tomba, & les conviez eurent le loifir de fe jetter entre deux. Le & le mettoit plus difficile fut d'obtenir d'Alexandre, qu'il ne s'obstide mauvai nât point à fe perdre, & outré de tant d'injures atroces, Philippe lui quoi qu'on pût lui dire du refpect qu'il devoit à fon Roi dit: de quoi & à fon Pere, il exhala fa colere par cette fanglante raillevous inquie- rie: vraiment les Macedoniens ont là un Chef bien en état de Songez feule- paffer d'Europe en Afie, lui qui ne peut aller d'une table à l'autre, ment à faire fans se mettre au hasard de se rompre hafard de fe rompre le cou. *

te multitude

incomodoit

Alexandre,

fe humeur ;

tez

-vous ?

Si bien, que

vos vertus

vous meritět

La preference. * Athen, I.

I. C. 13.

FIN.

Marm Arondel. Marsh. ad Sac. ix.

Sur Ti

P

ADDITIONS,

Age 2. de la Preface, Les Grecs quitterent ce nom pour prendre celui d'Hellenes. (Il faut ajoûter à la marge la citation que je mets icy ).

Page 248. Il vous fit entendre qu'il vouloit vous remettre Amphipolis, & que s'il differoit d'éxecuter ce deffein, ce n'étoit que pour V'éxecuter plus feurement, & pour endormir ceux qui pouvoient le on pag. traverser. C'eft ainfi que Suidas explique a von και το θρυλλώμενον ποτε ἀπόῤῥητον ἐκεῖνο. II rapporte le détail de cette negociation, & cite pour fon garant Theopompus.

ἐσπ

905.

*

Page 366. Ma conjecture bien ou mal fondée n'ofte rien à Philippe du cofté de l'efprit. Le veritable talent d'un Roi, c'eft de fçavoir mettre en œuvre celui des autres. D'ailleurs Ariftote luimême ignoroit moins qu'un autre, que Philippe fçavoit écrire. Voici la Lettre de ce Prince à ce Philofophe, au fujet de la naissance d'Alexandre. Vous fçaurez que j'ai un Fils. Je rends graces aux Dieux, non pas tant de me l'avoir donné, Aulug. 1. que de l'avoir fait naître du vivant d'Ariftote. J'ai lieu de me c. 3., promettre, que vous formerez en lui un fucceffeur digne de nous, & un Roi digne de la Macedoine.

[blocks in formation]
« AnteriorContinuar »