que Mercure eft l'inventeur des Lettres, del'Eloquence, de la Mu. fique, & de la Géometrie, en voilà beaucoup plus qu'il n'en faut pour mériter le rouleau qu'il tient d'une de ses mains. Cette Statue a encore cela de particulier, que Mercure n'a point d'aîles aux pieds, & qu'il n'en a qu'à fon pétafe. Antinous, d'après l'antique qui eft à Belvedere, par le Gros. Le vieux Silene qui tient Bacchus entre fes bras, & qui eft appuyé fur un tronc d'arbre. Elle est de Maziere, & d'après l'antique qui eft au Palais Borghese. Venus Callypiga, c'est-à-dire aux belles feffes, parce qu'on lui avoit dédié un Temple fous ce titre-là. En voici l'occafion. Un Payifan avoit deux filles, dont la beauté faifoit beaucoup de bruit ! elles difputoient un jour dans la rue à qui auroit les plus belles fefYes, & prirent pour Juge de leur differend un jeune homme de Sy> racufe qui paffoit par là. Après avoir fuffifamment déliberé il décida en faveur de l'aînée, & en même tems lui donna fon cœur. Etant de retour à la Ville avec cette paffion dans l'ame *, il raconta à fon jeune frere ce qui lui étoit arrivé, celui-ci part inceffamment, & à peine eut-il vû ces deux beautez, qu'il devint amoureux de la cadette. Le pere de ces deux jeunes hommes eut beau leur remon trer qu'ils pouvoient prétendre à des engagemens qui leur feroient plus d'honneur, ils furent inflexibles, & il fut obligé de confentir que fes enfans les époufaffent. Cercidas dans quelques-uns de fes Vers ïambes, rapporte que depuis les Habitans de Syracuse appellerent ces deux femmes, aux belles feffes, & que par reconnoif Athenée Liv. 12. fur la fin : cet endroit a'a pas été bien traduit par Coftat. fance elles firent bâtir un Temple à Venus fous ce nom-là. Cette figure eft très-belle ; & a été copiée d'après l'antique, par Clairion. Tiridate Prince de la maison des Arfacides, fut fait Roi d'Arménie par fon frere Vologese Roi des Parthes, & fut vaincu plufieurs fois par Corbullon : ce qui l'obligea de fe rendre à Neron qui lui remit fes Etats avec beaucoup de fafte & d'éclat. Cette Statue a été copiée d'après l'antique qui eft au Palais Farnefe, par André. Parmi le grand nombre de Statues antiques & modernes qui décorent les Maifons Roiales de France, celle-ci a cela de particu lier, que le Sculpteur y a mis deux pierres fines de couleur pour for mer les prunelles *: un homme d'ef prit, & qui a beaucoup de goût pour les Arts, a fort bien remar * M. Titon du Tillet, dans l'explication du Parnaffe François. qué que les Sculpteurs anciens n'ont marqué que très-rarement les prunelles de leurs Statues, parce que le globe de l'œil uni, & fans aucun trait ou cavité, a quelque chofe de plus tendre & de plus coulant. Ils enchaffoient quelquefois des pierres de couleur dans le milieu du globe de l'œil, mais ce n'étoit qu'aux petites figures, telles que celles des Dieux Pénates, & autres figures placées dans l'interieur de leurs maifons. Ils avoient même pour cela des Sculpteurs particuliers, qu'on appelloit Staiuarii ocellarii. Les Sculpteurs mo. dernes mettent quelquefois des yeux d'émail à des têtes faites de compofition, ou à celles de mar bre noir qui représentent des Maures & Maurefques, & cela ne convient qu'à de pareils ouvrages. Il eft donc mal aifé de deviner la raison pour laquelle André a mis deux pierres de couleur aux yeux de cette figure. Le Feu, l'un des quatre Elémens, fous la figure d'une femme qui por te pour fymbole un Vafe plein de feu, & qui a à fes pieds une Sala mandre, autre fymbole de cet Elément. C'est une espece de Le zard de couleur noire, taché de jaune, la tête & fon ventre font plus gros que ceux du Lezard or dinaire, & fa queue eft plus courte. Comme cet animal eft rempli d'u ne fubftance vifqueufe, le feu eft plus longtemps, & a plus de peine à agir fur lui que fur les autres; ce qui avoit fait croire aux Anciens que la Salamandre vivoit dans le feu. On en trouve en Allemagne & en Normandie. Cette Statue est de l'ouvrage de Dozier, d'après le deffein de le Brun. Le Poëme Lyrique, tenant une Lyre ; & ayant le pied droit fur un Roc, par Baptifte Tuby, d'après le deffein de le Brun. Le Point du jour; qui a pour |