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fous un arbre, & l'infulterent : ce Prince les prit par les pieds, les attacha à sa maffuë, la tête en bas, & les porta fur fon épaule comme les chaffeurs portent le gibier. Ce fut en cette plaifante pofture qu'ils dirent : Voilà le Mélampyge que nous devions craindre. Hercule les entendant fe prit à rire & les laiffa aller. Suidas. Erafme in Adag.

ACHEROIS, forte de peuplier qui croiffoit fur les bords du fleuve Achéron : cet arbre étoit confacré aux Dieux infernaux.

ACHERON, fils du Soleil & de la Terre. Il fut changé en fleuve, & précipité dans les Enfers, pour avoir fourni de l'eau aux Titans, lorfqu'ils déclarerent la guerre à Jupiter. Ses eaux devinrent bourbeufes & améres, & c'est un des fleu→ ves que les ombres paffent fans retour.

ACHERUSE, Caverne fur le bord du PontEuxin, qu'on prétendoit qui communiquoit aux Enfers, & par où les habitans du pays foûtenoient qu'on avoit tiré le chien Cerbere, &c. Pl. 6. I.

20.

ACHILLE, Roi de Theffalie, fils de Pélée & de la Déeffe Thétis. On dit que fa mere le plongea dans le Styx pour le rendre invulnérable. Il le fut par tout le corps excepté au talon, par lequel elle le tenoit en le plongeant. On le mit fous la difcipline du Centaure Chiron, qui le nourrit de moële de lions, d'ours, de tigres, & de plufieurs autres bêtes fauvages. Sa mere ayant fçû de Calchas qu'il périroit devant Troye,& qu'on ne prendroit jamais cette ville fans lui, l'envoya à la Cour de Lycomede dans l'Ile de Scyros en habit de fille, fous le nom de Pyrrha, pour le tenir caché. Etant ainfi déguifé, il fe fit connoître à Déidamie fille de Lycomede: il l'époufa en secret, & en eut un fils nommé Pyrrhus. Lorsque les Grecs s'affemblerent pour aller affieger Troye, Calchas

&

leur indiqua le lieu de fa retraite. Ils y députerent Ulyffe,qui fe déguifa en Marchand; & en préfentant aux Dames de la Cour de Lycomede des bijoux & des armes, il reconnut ce jeune Prince, qui préfera les armes aux bijoux, & l'emmena avec lui au fiége de Troye. Achille fit bien-tôt voir qu'il étoit le premier Héros de la Grece, devint la terreur de tous fes ennemis. Pendant le fiége, Agamemnon lui enleva une captive appellée Brifeis, ce qui fut caufe qu'il se retira dans fa tente & ne voulut plus combattre. Tant que dura fa retraite, les Troyens eurent toujours l'avantage; mais Patrocle fon ami ayant été tué par Hector, il retourna au combat, & le vengea en tuant Hector, qu'il traîna trois fois autour des murailles, l'ayant attaché à son char par les pieds; puis il le rendit aux larmes de Priam. Ayant enfuite conçu de la paffion pour Polixene, fille de Priam, il la demanda en mariage ; & lorsqu'il alloit l'époufer, Pâris lui décocha une fléche au talon il mourut de cette bleffure. On dit que ce fut Apollon qui conduifit cette fléche. Les Grecs lui éleverent un tombeau fur le Promontoire de Sigée, fur lequel Pyrrhus fon fils, lui immola Polixene. Quelques-uns prétendent que Thétis lui avoit propofé dans fon enfance de vivre long-tems fans rien faire pour la gloire, ou de mourir jeune & chargé d'honneurs, & qu'il prit le dernier parti. Hom. Iliad. Hygin. Paufan. &c. Natalis Comes.

ACIDALIÉ, C'étoit un nom qu'on donnoit à Venus, comme la Déesse qui caufoit des foins & des inquiétudes. On prétend auffi que c'étoit une fontaine où les Graces alloient se baigner.

ACILIA, C'étoit une fontaine qui couloit dans la Sicile. Elle tiroit son nom d'un jeune homme appellé Acilius que Polixene avoit tué, & qui fut métamorphofé en montagne par Neptune, à la

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priere de Galathée, dont cet Alicius avoit été ́ aimé.

ACILIUS. V. Acilia.

ACIS, fils de Faune: il s'attira par fa beauté la tendrefle de Galathée, que le Géant Poliphéme aimoit ce Cyclope l'ayant un jour furpris avec Galathée, l'écrafa d'un coup de rocher; mais la Nymphe penetrée de douleur changea fon fang en un fleuve appellé depuis Acis. Odiffée. Métamorph. d'Ovid.

ACOETES, homme fort pauvre dans la Méonie ou la Lydie. Il n'avoit pas même un lit pour fe coucher. Ovid. Métam. l. 3.

il

ACRONCE, jeune homme d'une beauté finguliere. Etant venu à Délos pour y facrifier, aima éperdûment Cydippe, qui ne voulut point l'écouters & ayant perdu toute efperance de l'époufer, il grava fur une boulle ces mots: Je jure par Diane, Acronce, de n'être jamais qu'à vous. Cydippe, au pied de qui il avoit laiffé tomber cette boulle, la ramaffa, lût cet écrit fans y penfer, & s'engagea de même. Toutes les fois qu'elle vouloit fe marier, elle étoit attaquée d'une fiévre violente; & croyant que c'étoit une punition des Dieux, elle époufa ce jeune homme. Virg. Ovid. Héroid. 19. 20.

la

ACRISE, Roi d'Argos. Ayant confulté l'Oracle, il apprit qu'un de fes petits-fils le tuëroit un jour. Pour prévenir ce malheur, il enferma dans une tour d'airain Danaé fa fille unique ; mais Jupiter qui l'aimoit, defcendit en pluye d'or dans la tour. Acrife averti de la groffefe de Danaé, fit expofer dans une petite barque fur la mer, Polydecte, Roi des Cyclades, trouva cette barque; traita bien Danaé, & fit élever fon fils Perfée, qui étant devenu grand, tua fon ayeul fans le connoître dans un combat. V, Perfée.

ACTE'E, premier Roi de l'Attique.

ACTEON, fils d'Ariftée & petit-fils de Cadmus, fut élevé par Chiron & devint un grand chaffeur. Ayant un jour furpris Diane dans un bain, cette Déeffe en fut fi piquée qu'elle le métamorphofa en Cerf, & fes propres chiens le déVorerent. Métam.

ADEONE. V. Abéone.

ADMETE, fils de Pherès Roi de Theffalie, fut l'un des Princes Grecs qui s'affemblerent pour la chaffe du fanglier de Calydon. Il eut encore part à l'expédition des Argonautes. Ce fut chez ce Roi qu'Apollon fut réduit à garder des troupeaux, lorfqu'il fut chaffé du ciel par Jupiter. Admete ayant voulu épouser Alceste fille de Pé lias, ne pût obtenir cette Princeffe, qu'à condition qu'il donneroit à Pélias un char traîné par un lion & par un fanglier. Apollon penetré de feconnoiffance pour Admete, lui enfeigna l'art de réduire fous un même joug deux animaux fi féroces. Ce Dieu obtint encore des Parques, que lorfque ce Prince toucheroit à fon heure derniere, il pût éviter la mort, pourvû qu'il fe trouvât quelqu'un affez généreux pour s'y livrer en fa place. Adméte ayant été attaqué d'une maladie mortelle, & perfonne ne s'offrant pour lui, Alcefte le fit genereusement: mais Adméte en fut fi cha grin, que Proferpine touchée de fes larmes, voulut lui rendre fa chere épouse ; & Pluton s'y étant oppofé, Hercule defcendit aux Enfers, & en tira Alcefte. Apollon rendit une infinité d'autres fervices à Adméte pendant fa retraite. Jamais Prince n'effuya plus de traverses que lui; mais les Dieux le protégerent toûjours, particuliérement à caufe de fa piété. Natalis Comes. Hygin. Euripid. Ovid. Métam. l. 2.

ADONIS, jeune homme extrêmement beau,

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nâquit de l'incefte de Cynirre avec Myrrha fa fille: il étoit grand chaffeur: Venus l'aima paffionnément, & eut la douleur de le voir tuer par un fanglier; mais elle le métamorphofa en Anémône. Proferpine touchée des plaintes de cette Déeffe, s'engagea de le lui rendre, pourvû qu'elle le poffedât fix mois de l'année. Quand Venus s'en fut emparée, elle ne voulut pas fatisfaire à fa promefle; ce qui caufa entre ces Déeffes une grande querelle, que Jupiter termina, en ordonnant qu'Adonis fût libre quatre mois de l'année ; qu'il en pafsât quatre avec Venus, & le reste avec Proferpine. Métam. l. 10. Bayle Dict. crit.

ADRASTE, Roi d'Argos, fut obligé de fe fauver chez Polybe fon ayeul paternel, pour fuïr les perfécutions de l'ufurpateur qui s'étoit emparé de fes Etats: il leva une puiffante armée contre les Thébains, commandée par Polynice, Tydée, Amphiaraus, Capanaée, Panthénopé, Hyppomédon, & lui-même qui en fut le Chef dans la fuite c'eft ce qu'on appelle l'entreprise des fept Preux qui renverferent Thébes, & où ils périrent prefque tous. Peu après il excita leurs enfans à venger la mort de leurs peres, leva une armée femblable à la premiere, & celle-ci fut appellée l'armée des Epigones. Hygin. Pindare. Euripide. Hérodote. Natalis Comes.

Il y eut un autre Adrafte Roi des Doriens, que Télémaque tua à caufe de fa perfidie.

Il y eut un troifiéme Adrafte, qui tua fon frere par imprudence. Un fanglier défoloit alors la campagne, & gâtoit les bleds des Myfiens. Atys, fils de Créfus, & frere de cet Adrafte, voulut aller combattre ce monftre; mais Adrafte tua Atys en pouffant une fléche au monstre, perça de défefpoir. Hérodote l. 1.

& fe

ADRASTE'E, nom de la Déesse Némésis. Elle

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