du fiecle d'Augufte. Je dirai dans la feconde partie pourquoi je n'ai point parlé d'Ovide. Pour le Grec, je voudrois qu'il ap prît par cœur le volume entier des Racines Gréques, & l' Abbrégé de la Méthode de Port-Royal, après quoi je lui ferois lire les Fables d'Efope, les Dialogues de Lucien, Homere. St. Gregoire de Nazianze eft pur, doux, aifé. St. Bafile peut être lû après & enfuite St. Chrifoftome. Mais avant que de lire les Peres Grecs, je voudrois qu'il lût les Septante & le Nouveau Tef tament Grec. L'Italien & l'Espagnol font très aifez à quiconque fait le Latin & le François. Ces deux langues ouvrent une ample carriere à ceux qui aiment les lectures agréables. L'Allemand a de grandes richeffes pour l'hiftoire; d'ailleurs il donne entrée au Flamand qui n'en eft eft qu'une Dialecte & à l'Anglois qui en eft auffi dérivé en partie. Cependant nous avons d'abord fuppofé une jeune homme qui ne fait que le François. Je vais donc me borner à cette langue unique & parcourir les études qu'il ne laiffera pas de faire fans le fecours des langues favantes où étrangeres; & on conviendra que s'il fuit exactement la route, que je vais lui tracer; il fera plus folidement favant que plufieurs Docteurs qui ont un nom dans leur Univerfité. En bornant nôtre Eleve à la Langue Françoife, nous ne le difpenfons pas de la favoir à fonds. Je commencerois par lui faire lire avec attention le Traité des Langues par Frain du Tremblay. 12. L'Art de parler du P. Lami. 12. & la Grammaire Raifonnée. 12. Ces trois ouvrages donnent de gran des ouvertures pour les principes géneraux de la Grammaire & qui même influent fur les autres langues. Mais il y a un bon & un mauvais ufage, il faut du difcernement pour les diftinguer; cette matiere eft parfaitement traitée dans l'excellente Préface de Vaugelas.Ses Remarques fur la Langue Françoife, avec les Obfervations de l'Académie, doivent être fuivies des Remarques du Pere Boubours en 2 vol. Il faut y joindre les Doutes d'un Provincial, lesObfervations de Ménage en 2 vol. les Réflexions de Bellegarde fur la Politeffe du ftyle, & la Grammaire Françoise de l'Abbé Régnier Des Marais. Il y a trois Dictionnaires François qu'il faut avoir pour y recourir dans l'occafion. Celui de l'Académie Françoife, nouvelle édidition de 1718, eft décifif pour le fonds de la Langue. Celui de Fu re retiere eft neceffaire pour les termes des Arts & des Sciences; & celui de Ménage fait connoître les Etimologies. Ces Livres joints à l'ufage & à la lecture des bons livres, formeront le style & garantiront un jeune homme du verbiage de nos beaux Efprits du temps. Après s'étre formé le ftyle, & avoir appris à parler, il eft queftion d'apprendre à penfer. Ce doit être l'ouvrage de la Philosophie. ÞE §. XIV. De la Philofophie. , ni ENTENDS par la Philofophie, non pas ce que l'on apprend dans le College fous ce nom cet amas de définitions & de régles fouvent pedantefques que l'on eft charmé d'oublier & dont on n'oferoit faire aucun ufagé dans les con converfations du monde poli. J'entends un cercle de Sciences plus ou moins utiles, dont le but eft de nous apprendre à nous connoître nousmêmes, & à faire un bon ufage de nôtre raison & des objets qui nous. environnent. On peut commodément ranger toutes ces fçiences fous diverfes claffes. S. X V. Des fciences qui appartiennent à la Philofopbie. C act OMME toutes les Sciences fuppofent un raifonnement exon doit commencer par celles qui nous accoutument à raisonner jufte ainfi on commence par la LOGIQUE, qui eft l'art de penfer & qui fournit des regles pour fe garantir de l'illufion & du faux raiJonnement. Les autres Sciences qui re |