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nent lieu aux Naturaliftes de ranger les Animaux fous diverfes claffes. Par les branches de cette étude, j'entends les divers afpects fous lefquels on peut confiderer les animaux foit , par raport au mechanisme de la nature dans leur mouyement, dans leur inftinct, dans leur formation, &c; foit par raport aux utilitez que l'homme en peut tirer pour fa nourriture, & pour fes autres befoins; ou enfin par raport aux foins que demandent la confervation & la multiplication des animaux qui font partie de la richeffe des hommes. Fonfton, Gefner, Aldrovande, & autres, ont fait de gros ouvrages fur cette matiere, mais ils ont écrit en Latin Nous avons en François les Poiffons de Rondelet, les Oiseaux de Bellon, & quantité de traitez particuliers, comme celui des Vers à foye, des Mouches à miel; &c. Le parE 3

fait

fait Maréchal de Soleifel enfeigne ce qui regarde les chevaux. Virgile a traité dans fes Georgiques ce qui concerne les troupeaux. On en à plus d'une traduction en profe, outre celle de Segrais qui eft en vers. Les P. P. Jefuites ont fait à fon imitation des Géorgiques en latin comme font les Poules & les Colombes du P. du Cerceau, &c. Quelques-uns de ces ouvrages font auffi en François.

Les voyageurs donnent un grand nombre de defcriptions d'Animaux. Il feroit à fouhaiter que quelque habile homme publiât en François un récueil de ce qu'on trouve difperfé dans quantité de livres fur ce fujet.

Au refte dans cette Lifte je ne me propofe que d'indiquer les Elemens. En fait de Sciences il faut commencer toûjours par là, mais quand on a pris goût à quelqu'une, il fuffit fouvent d'en avoir entamé l'é

l'étude par les ouvrages qui en découvrent les principes. Non feulement ils fourniffent les premieres leçons, mais encore on y trouve indiquez les autres Auteurs qui en ont traité plus amplement & avec plus de profondeur. Dailleurs les Journaux des Savans font affez connoître les Livres dont on a befoin, puis qu'ils annoncent & les Titres des livres & la Méthode qu'on y'a fuivie.

Après ces principes géneraux on fera en état de lire avec fruit le précieux & docte récueil de l'Hiftoire & des Mémoires de l'Académie Royale des Sciences, car, ou les Auteurs fuivent les principes établis, ou ils en établiffent de nouveaux, & alors ils font obligez de les expliquer & de les prouver. Mais ils fuppofent toûjours que l'on fait les premiers Elemens de la Science dont ils traitent, & ils ne E 4 font

font pas intelligibles la plupart du temps pour ceux qui n'ont aucune teinture précedente,

ON

§. XXI.

De la Morale.

N s'étonnera peut-être de ce qu'ayant mais pour principe que toutes les fçiences doivent aboutir à nos devoirs, & fervir principalement à former un homme de bien, je n'ai pas mis la MoRALE à la tête de toutes. J'ai voulu en la renvoyant ici, en pouvoir traiter, fans être interrompu par d'autres matieres.

Je n'entends point par ce mot de MORALE cette vaine Anatomie des Paffions à laquelle on s'amuse affez long tems dans la plûpart des Ecoles. J'entends une Science qui forme en nous le difcernement du

bien & du mal, & qui nous éclairant fur ce qui eft jufte ou injufte, détermine dans les cas qui ayant ordinairement deux faces, laiffent douter de quel côté eft la juftice & le devoir. Ainfi la Morale, dans le fens que je lui donne, comprend en premier lieu tout ce qui s'appelle Jurifprudence que je divife ainfi. La Jurifprudence Naturelle, ou le DROIT DE LA NATURE.

La Jurisprudence Publique, ou le droit entre les fouverains, ou le DROIT de la GUERRE & DE LA PAIX. La Jurifprudence Féodale, où le DROIT DES fiefs.

La Jurifprudence Civile ou le droit entre les Citoyens de chaque peuple, ou le DROIT CIVIL.

La Jurifprudence Ecclefiaftique

ou le DROIT CANON,

J'y joins la POLITIQUE & l'OECONOMIE, & enfin la MORALE CHRETIENNE.

E 5 S. XXIII.

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