DES HOMMES ILLUSTRES Traduites en François, avec des Remarques Nouvelle Édition, revue & corrigée. TOME PREMIER, Les Vies CONTENANT DE THESE E. DE ROMULUS. DE LYCURGUE. DE NUMA POMPILIUS. ༢༠་ A MAESTRICHT, M. DCC. LXXXIII. AU ROI. IRE, > Quoique VOTRE MASESTE, pour devenir un grand Roi, n'ait befoin que des exemples que lui fournit fon augufte Maifon, & que parmi les Rois Jes aïeux Elle trouve des modeles parfaits de toutes les vertus, je me flatte que l'Ouvrage que j'ai l'honneur de lui préfenter, ne lui fera pas inutile. Vous y trouverez, SIRE, les mêmes regles, les mêmes principes que Tome I. ces grands Rois ont fuivis, & vous y ver rez que, dans tous les temps, c'eft la vertu feule qui a fait la véritable grandeur des Princes, & que la postérité, toujours jufte, ne rend hommage ni à leurs richeffes, ni à la pompe de leur Cour, ni à l'étendue de leurs Etats, ni à leurs victoires; mais à leur fageffe & à la justice avec laquelle ils ont gouverné les peuples qui leur ont été foumis. LOUIS LE GRAND, votre bifaïeul, dont la gloire vivra toujours, perfuadé qu'un Roi doit étendre fes foins pour fes fujets au-delà de la mort même, a employé les derniers moments de fa vie à affurer notre bonheur, en choififfant pour votre éducation les hommes les plus capables de vous former par de grands précep tes, & de vous rendre un Prince accompli. Par ce choix, auquel la piété a préfidé, ce Héros Chrétien en rendant le dernier foupir, a eu la confolation de voir d'avance les vices s'éloigner de votre Trône, & les vertus y prendre place, & s'y affecir avec vous. Le temps approche, SIRE, où le grand Prince, que la Providence a fait le dépofitaire de votre autorité royale pendant votre minorité, aura la fatisfaction de vous remettre ce précieux dépôt. VoTRE MAJESTE va régner par elle |