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de JESUS-CHRIST nôtre divin Maitre; fi bien que le connoiffant tel qu'il eft, & qu'il a toujours été, vous aurés de la veneration pour lui, lors même que vous le verrés couvert d'oprobre.

1. Optime Teophile, infra, v. 3. generofe, ex Gras. 2. Plena fide comprobate, ex Gr. Sic 1. Theffal. 1. in plenitudine, id eft, plenâ fide & comprobatione. F Qui proximus fui Syr. 4. Grac. Deinceps, feu poft alios. 5. fuprà v. I.

CHAPITRE I.

De la Divinité du Verbe, & de fon loan, c. 1. à vio

Incarnation.

Esus-CHRIST eft le Fils unique Ide de Dieu, le Verbe du Pere, qui l'a engendré lui feul, d'une maniere toute pure, avant tous les tems, & avant toutes les chofes creées, par un feul acte de fon entendement divin; & par confequent il eft fa parole fubftantielle & interieure, par laquelle non feulement il s'eft fait connoître aux hommes dans la plenitude des tems, mais il fe parle, & fe repre fente à lui inême fes perfections infinies durant toute l'éternité.

ad 19.

Ge Verbe fubfifte donc dés le com- Ioan.

15.

Verbum erat a

bum,

Deum.

In principio mencement, & il a toûjours été avec erat Verbum, & Dieu fon Pere; il eft éternel comme pud Deum, & lui; il a la même Divinité, la mêDeus erat Ver- me puiflance, par où toutes chofes 11.Hoc erat in ont été faites dans le tems, de forte principio apud qu'il n'en eft aucune qui ne lui doive 1.Omnia per tout ce qu'elle eft, foit à caufe que ipfum facta fon Pere ne produit rien au dehors fo factum eft ni- que conjointement avec lui & avec le hil 2. quod fa- faint Efprit; foit à caufe qu'étant la fagelle, autfi-bien que la vertu du Pere, il ett le modele, & comme l'idée de tous fes ouvrages.

funt, & fine ip

ctum est. j.

IV. In ipfo vita erat, & vita

num.

C'est dans ce Verbe, qui devoit erat lux homi un jour fauver le monde, que nôtre vie étoit renfermée comme dans fon principe. J'apelle nôtre vie, non la vie du corps, qui eft courte & miferable, dont tous les momens font autant de pas vers la mort, ni la vie de l'ame, confiderée purement comme naturelle, mais cette vie furnaturelle & propre des Juftes, qui eft l'effet d'une illuftration divine, d'où naiffent dans l'entendement des connoiffances, & dans la volonté des affections toutes celeftes.

v. Et lux inte. nebris lucet, &

tenebræ eam no

Il femble que le Soleil de Justice, venant à fe découvrir aux hommes, comprehende aprés une longue nuit, fes rayons devoient paroître avec plus d'éclat, &

funt,

VI Fuit homo

qu'on les devoit recevoir avec plus de joie. Mais il arriva tout le contraire. Ces aveugles s'opiniâtrerent à demeurer dans les tenebres de leur ignorance, & au lieu d'ouvrir les yeux à la lumiere qui venoit les éclairer, ils les fermerent, de peur de la voir. Dieu donc, les voyant en de fi mauvaises miffus à Deo, difpofitions pour recevoir fon Verbe incarné, qui devoit leur enfeigner VII.Hic venit le chemin du Ciel, il envoya fean ut teftimoniura Baptifte devant lui, afin de rendre perhiberet de de lui un témoignage public, & de lumine. difpofer les efprits à fa venue.

Ce faint Précurfeur n'étoit pas lui

cui nomen erat

Joannes.

in teftimonium,

VIII. Non erat

mundum.

même la lumiere du monde : il avoit ille lux, fed ut charge feulement de faire connoître teftimonium perhiberer de au monde celui qui l'étoit. On vit lumine.! donc paroître aprés lui,ce Soleil, qui IX. Erat lux feul éclaire les ames, & communique minat omnem vera, quæ illufa lumiere à tous les hommes, de hominem veniquelque état, de quelque nation entem in hunc qu'ils foient. Ainfi le Fils unique de x. In mundo Dieu, qui a creé toutes chofes, qui peripfum factus par fon immenficéremplit l'Univers, eft, & mundus eft defcendu ici-bas, & a bien voulu cum gnovit. faire fa demeure fur la terre. Mais, ô l'excés d'ingratitude! La creature a méprifé fon Createur, & ne l'a pas même connu.

Ce peuple, chés qui il est né & a

erat, & mundus

non co

xr. In pro

fui eum non receperunt.

Pria venit, & vécu, ce peuple qu'il aimoit plus que tous les autres,& pour lequel il étoit particuliérement venu, ce peu ple,dis-je, eft celui dont il fut le plus. mal-traité, lors même qu'il lui donnoit de plus grandes marques de fa bienveillance. Il n'y eut pas jusqu'à ceux de fon païs,& à ceux qui avoient l'honneur d'être fes proches parens felon fon humanité, qui ne s'élevalfent contre lui, bien loin de le rece voir. Aufli s'attirerent-ils fon indi gnation; & pour ne l'avoir pas aimé, ils meriterent qu'il les traitât comme étrangers & comme ennemis.

#11. Quot

quot autem re

ceperunt eum,

Dei fieri.

Il en use tout autrement envers ceux qui fe déclarent pour lui. Car par un dedit eis pote privilege fpecial, il les éleve à la di ftatem 4. filios gnité d'enfans de Dieu, les fait heritiers de fon Royaume éternel, & leur donne en cette vie toutes les graces. dont ils ont befoin pour meriter le rang de gloire, où il les deftine en.. XIII. His qui l'autre. Que s'ils croient en lui, s'ils. credunt in no mettent toute leur confiance en la vermine ejus, qui

non ex fangui tu de fon Nom, c'eft après avoir renibus, neque ex çu par les merites de fa mort, une voluntate 5.car- naiffance & une vie toute nouvelle.

nis, neque ex

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voluntate viri, Et cette naiffance, cette vie nouvelle, fed ex Deo nati qu'il offre generalement à tout le monfunt, 6. de, n'est point une production de la

chair & du fang; la concupifcence & la volonté de l'homme n'y ont point de part c'eft Dieu feul qui en eft l'anteur : c'est lui qui aiant un Fils unique dans le Ciel, a voulu en adopter plufieurs fur la terre.

XIV. Et Vetbum caro fa

Ce grand ouvrage demandoit un grand Ouvrier, qui pût le conduire à la perfection par des voies inconnuës à la nature. Le Verbe Eternel s'y einploia d'une maniere fi adınirable, fi avantageufe à l'homme, que jamais l'homme, dont les efperances & les defirs n'ont point de bornes, n'eût pû fouhaiter, ni efperer, ni concevoir même rien de femblable. Le moyen dont il fe fervit, fut de fe faire homme, de fe couvrir de atum eft, & ha-, nôtre chair, de defcendre fur la ter- bitavit in nobis, vivre avec nous,. re pour (& vidimus glo fans toute- riam ejus, glofois quitter le Ciel, ni fortir du sein riam quafi Uni de fon Pere. Il parur éfectivement geniti à Patre) ici-bas, revêtu d'un corps humain, tiæ & vesitatis. mais fi plein de grace & de fainteté, fi éclatant de cette divine lumiere que la verité porte avec foi, qu'on vit dans fes œuvres & dans fa perfonne des marques fenfibles de fa gloire,de la gloire propre au Fils Fils unique Pere qui n'a, ni ne peut avoir d'autre Fils que lui.

d'un

plenum 7. gra

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