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fance temporelle qu'elle a perduë,lui en doit donner une fpirituelle qu'elle ne perdra jamais. C'eft ce qu'il avoit prédit par la bouche de fes plus anciens & plus faints Prophetes, qui qui à fæculo fut n'ont été en cela que les organes de 4 Prophetarum fon divin Efprit.

Lxx. Sicut losanctorum, 3.

cutus eft per os

ejus.

IXXII. Ad fa

cordiam cu pa

tribus noftris, & memorari tefta

Quelque redoutables que foient les LXXI. Salutem ennemis de nôtre falut, il nous fauve ex inimicis node leurs mains, il nous affranchit de omnium qui oftris,& de manu leur tirannie & il nous met en état derunt nos. de ne les point craindre. Il veut enfin ciendam miferiexercer fa mifericorde fur nos peres, qui en attendent depuis long-tems les éfets, & montrer par-là qu'il eft fidéle dans fes promeffes. Car il ne fauroit oublier l'alliance qu'il a contractée avec Abraham nôtre pere, & juravit ad Abraqu'il a même jurée, quoique fa fimple parole vaille un ferment. I fe reffouvient toûjours de l'honeur qu'il lui a fait de traiter familierement

menti suisancti,

LXXIII. Jus ju

randum quod

ham patrem no.

ftrum, datnrum fe nobis.

LXXIV. Ut fine

timore de manu inimicorum li

avec lui, & déformais il veut faire berati, ferviafucceder la liberté à la fervitude, l'ef, mus illi. prit d'amour à l'efprit de crainte.

La puiffance de nos ennemis vaincus ne fervira, fi nous voulons, qu'à faire voir ce que peut celui qui nous a tirés de leurs mains. Que s'il defire nous affujettir à fes loix, ce n'eft que pour nous attacher plus étroitement à

Aitate & jufti

omnibus

com

EXXV. In fan- lui, pour nous rendre faints, tiâ, coram ipfo, me lui, pour nous remplir de fa gradie- ce, pour nous obliger à marcher en fa prefence, & à le fervir avec un amour plein de tendreffe tous les jours de nôtre vie.

bus noftris.

Altiffimi voca

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Le faint Vieillard aiant dit toutes ces chofes, qui marquoient affez clairement les grands avantages de la loy nouvelle, que le Meffie, le Fils de David, le Roi d'Ifraël, attendu depuis tant de fiecles, alloit établir, il IXXVI. Et tu le tourna vers l'enfant, & par un puer, Propheta foudain tranfport: Mon fils, lui ditberis: s.præibis il, c'est vous qu'on deftine à être le enim ante facie Précurfeur & le Prophete du Sauveur Domini parare des hommes ; vous marcherés devant vias ejus. lui, vous applanirés les chemins ; IXXVII. Ad vous difpoferés les peuples à le recetia falutis plebi voir, vous apprendrés aux pecheurs ejus in remif- la fcience du falut, afin que retourfionem peccato- nant à lui par la pénitence, ils en obTum corum. tiennent la remiffion de leurs crimes. Tous ces biens, que vous devés

dandam fcien

LXXVIII. Per

vifcera miferi- procurer au monde, ne font pas des

que

cordiæ Dei no- biens Atri, in quibus l'on puiffe meriter, ni des vifitavit nos o- graces attachées à la Circoncifion & siens ex alto. 6. la loy de Moyfe: ce font de pures

faveurs d'un Dieu, qui a pour nous des entrailles de mifericorde, qui fent nos miferes, fur tout depuis qu'il s'eft

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fait femblable à nous, en fe revêtant de nôtre nature. Ce Dieu fi plein de bonte eft décendu du plus haut des Cieux, où il luifoit comme un Soleil, mais un Soleil qui n'étoit visible qu'aux Efprits celeftes. Maintenant il va fe lever fur la terre & fe faire LXXIX. Illuminare his qui in voir aux hommes, qui jufques à pre- tenebris & in fent ont été ensevelis dans les téne- umbrâ mortis bres de l'ignorance & du péché, plus fedent; ad dirinoires & plus a freufes que les ombres noftros in viam de la mort ainfi éclairant leurs ef- pacis. prits, & gagnant leurs cœurs, il les conduira dans le chemin de la perfeation, qui eft celui de la paix.

Voilà de quelle maniére Zacharie parloit de l'établiffement de l'Eglife. Il en parloit non come un Prophete qui connoiffoit l'avenir, mais comme un Chrêtien qui la voioit de fes yeux dans l'état le plus floriffant. Cependant celui qui la devoit établir n'étoit pas encore né, & il reftoit encore fix mois jufqu'à fa naiffance. Ce fut en ce tems qu'il furvint une ocafion de difcorde qui pouvoit brouiller la plus fainte de toutes les familles. Mais le Fils de Dieu ne la permit que pour exercer la vertu d'un homme qui lui devoit tenir lieu de pere, & pour donner à tous les fie

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gendos pedes

cles à venir un témoignage certain de la pureté virginale de fa mere. Voici comme la chofe fe passa.

1. Per prophetiam. S. Ambr. hic, & alii. Potentiam fignificat, vel regnum. The phyl. his alii. 3. Sic de Prophetis 2. Petr. 1. 21. Spi ritu fancto infpirati, tocuti funt fancti Dei homines. 4. Ab antiquo. ut, Ifti funt potentes à facislo. Gen. 6. 4. 5. Vide infra, c. 16. ad Ioan 11. & p. 2. c. 28. ad Matth. 11. 9. char. 3.8.& 6. 12. ubi pro Oriens germen.

6. Ex ZaHebr. habet D

Matth. 1. à v. 18. ad finem, Matth. I. XVII. Chrifti aute generatio 1. fic erat. Cum effet defponfata 2. Mater ejus Maria Jofeph,

venta eft in ute.

CHAPITRE VII.
Du doute de Saint Joseph.

IMari

OSEPH, ce digne Epoux de Marie, vivoit avec elle, plûtôt en Ange qu'en homme. Jamais on ne antequam con- fçut chés lui ce que c'est que plaifir venirent, in- fenfuel. La virginité y regnoit : on so habes de Spi- n'y foufroit rien qui pût bleffer la situ Sancto 4. pudeur. Ce fut donc pour lui un aflés jufte fujet d'étonnement que la groffeffe de fon Epoufe, lorfqu'il s'en aperçut, fans en pouvoir deviner la caufe. Car bien que l'enfant qu'elle portoit dans fon fein, eût été conçu par la vertu feule du Saint Ef prit, c'étoit un miracle inouï, qu'il avoit peine à comprendre; foit que

Dieu ne lui eût pas encore revelé ce grand miftere, & qu'il n'eût point fçu ce qu'Elifabeth en avoit dit; foit qu'il crût que le Meffie ne devoit pas naître d'une femme; foit que fon inquietude procedât d'une crainte religicufe, de retenir pour fon Epouse, celle que le Saint Efprit avoit choifie pour la fienne; foit enfin que n'ofant la foupçonner d'aucune infidelité, & ne pouvant d'ailleurs concevoir comment il étoit poffible que demeurant vierge elle fût mere, il eût l'efprit en balance, & ne fçût à quoi se réfoudre.

ne

XIX.Iofeph au tem vir ejus,

ftus, & nollet

eam traducere, voluit occul

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tè dimittere eam. 6.

D'un côté il aprehendoit de demeurer avec elle, & de l'autre il cum effet jucroyoit pas pouvoir en confcience la quitter ouvertement. Il voyoit bien qu'en faifant divorce avec elle, il la décrieroit dans l'efprit des Juifs, qui felon leur Loi ne manqueroient pas de la condamner à mort. Dans l'extrême peine où il fe trouvoit,il fut fur le point de prendre un étrange parti, Peu s'en fallut qu'il ne la quittât, & il y étoit comme réfolu.

C'eft une chofe étonnante que Dieu, qui voyoit le plus fidele de les ferviteurs, & celui qui devoit fervir de pere à fon Fils, qui le voyoit, dis-je, C

I. Partie.

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