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ri adoratores a

de vôtre fauffe Religion, ni les cere- eft, quando ve-monies Judaïques, quoique faintes, dorabunt Patre ne dureront pas long-tems: les Sa- in fpiritu & vecrifices cefferont bien-tôt & dans ritate,4. nam &. Pater tales quæ. vôtre Temple & dans celui de Jeru- rit, qui adorent: falem: l'erreur fera place à la verité, cum.. les ombres cederont à la lumiere,les. figures feront accomplics, & les obfervances exterieures du Judaïfine fe. convertiront en un culte interieur & fpirituel. Les vrais ferviteurs de Dieu ne feront plus obligés de l'adorer en de certains lieux particuliers, ils l'adoreront par tout, & l'adoreront non: comme leur maître, en fe profternant feulement devant lui par une crainte. fervile, mais comme leur Pere en P'honorant dans leur cœur, par une crainte filiale, en efprit & en verité, avec un amour defintereffé, & des fentimens d'une devotion fincere,avec une foi vive & éclairée, qui ne fe fentira point des tenebres de la Loy ancienne.

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Cette nouvelle maniere d'adoration s'établira de telle forte parmi eux,que bien que les perfecutions les chaffent de leurs Temples materiels, ils ne les chafferont jamais de ces Sanctuaires invifibles,qu'ils aurot bâtis dans euxmêmes fur le fondement de la foi,,

parce qu'ils lesporterót toûjours avec eux fans aucune dépendance du lieu. ni du tems, & que malgré les ennemis de leur Religion,malgré les tourmens & la mort, ils y rendront avec toute fincerité l'honneur qui eft deu à la Majefté Divine.

Que s'ils obfervent encore quelques ceremonies exterieures, ou le nombre en fera moindre, ou l'usage en fera. plus doux leurs Sacrifices ne feront plus des Sacrifices fanglans: ils n'égorgeront plus de victimes, & s'ils maltraitent leur chair, ce ne fera que: pour l'affujetir à l'efprit, pour amaffer des trefors de graces,& pour augmenter leur merite. Voilà ce que Dieu IV. Spiritus defire de ses vèritables enfans,c'est de eft Deus, & eos cette forte qu'il fouhaite d'être adoré qui adorant eu, Comme il eft un pur efprit, il deritate oportet mande un culte tout fpirituel, il veat que le cœur & l'efprit de ceux qui le. fervent foient entierement à lui.

in Spiritu & ve

adorare.

xxv. Dicit ei

Ce difcours frapa tellement la Samaritaine, & lui parut fi fublime, qu'elle crut qu'il falloit attendre le mulicr: Scio Meffie, pour en avoir l'intelligence. quia Meffias ve- C'eft pourquoi elle répondit qu'elle Chriftus. Cum favoit que le vrai Meffie viendroit ergo venerit ille bien-tôt, qu'on l'attendoit tous les jours, & que quand il seroit venu, ili

mit, qui dicitur

nobis annuntia bit omnia,

éclairciroit toutes chofes. Cependant le Meffie, ou le Chrift étoit plus proche qu'elle ne pensoit: & il n'avoit garde de fe cacher à une perfonne qui defiroit tout de bon de le connoître. XXVI. Dicit ei Il lui dit donc nettement : Voici le Jefus: Ego fum Meffie, que vous attendés: c'eft moi qui loquor tequi vous parle.

cum.

A-peine eut-il dit cela,que fes Dif- xxv11.Et conciples parurent. Ils revenoient de la tinuò venerunt Difcipuli ejus, ville, où il les avoit envoyés.Et d'a- & mirabantur bord ils furent furpris de le voir s'en- quia cum muliere loquebatretenir avec une fimple femme. Ils tur. Nemo tane pouvoient affés admirer fon humi- men dixit:Quid lité. Mais comme ils étoient perfua- loqueris cum. quæris,aut quid. dés qu'il ne s'abaiffoit point jufques- eâ 2 là, fans quelque deffein important,qui leur étoit inconnu, ils fe tinrent dans un filence refpectueux, fans ofer lui demander ce qu'il vouloit à cette femme, ni pourquoi il lui parloit.

vitatem,& dicit

Pendant qu'ils étoient dans l'éton- XXVI11. Reliquit ergo hydria nement, & fe regardoient les uns les am fuam muliautres, la femme tranfportée de joye, er,& abiit in ci& hors d'elle-même,laitfe-là fa cru- illis hominibus: che, court à la ville, fe met à crier dans toutes les rues: Venés voir un XXIX. Venite, homme qui m'a dit toute ma vie, & videte homi. C'eft le CHRIST, c'eft le Meffie que mihi omnia nous attendons, c'est lui même. Elle quæcumque feci. Nunquid ip, en dit tant, qu'il prit envie à plu- fe eft Chriftus?

nem, qui dixit

Team. So

JerofolimisPro.

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de tems en tems, une merveille, qui, quoique publique, & connue de tout le monde ne contribuoit gueres à rendre meilleurs ceux qui la voyoient.

Le lieu où cette merveille fe faifoit, 11. Eft autem étoit un grand & large baffin, qu'on batica pifcina 1. nommoit la Pifcine des brebis, foit quæ cognominatur Hebraice Parce qu'il étoit proche de la porte, Bethfaida, 2. par où les troupeaux entroient dans la quinque porti- ville; foit parce qu'on y lavoit les victimes, avant que de les laver encore une fois en des cuves destinées à cet ufage dans le Temple. Quoiqu'il en foit, les eaux du Temple s'y déchargeoient, & formoient un bain

cus habens.

cebat multitudo magna languen.

claudorum,ari

motum.

defcendebat fe

1.In his ja falutaire à toutes fortes de malades. Autour de cette Pifcine il y avoit ly tium, cocorum, cinq galeries, pleines d'aveugles, de dorum, expec- boiteux, de gens étiques, fecs, pertantium aquæ clus de leurs membres › qui attenIV. Angelus doient que l'Ange eût remué l'eau, autem Domini Car en certains tems, l'Ange décencundum tempus doit du Ciel, & ayant remué l'eau, le in pifcinam & premier qui s'y jettoit, étoit gueri immancablement,quelque maladie & defcendiffet in quelque incommodité qu'il eût. piscinam poft Ce lieu s'apelloit communément fanus fiebat Bethfaïda, qui étoit un nom Hebreu, quacunque de- dont les differentes fignifications,pritinebatur infir- fes de la differente maniere de les pro

movebatur a

quâ,& qui prior

motionem aque

mitate.

à

noncer,

T

noncer, marquent ou une maifon de charité, ou un endroit propre à recevoir les eaux du Temple,ou plus finplement un vivier.

v. Erat autem

quidam homo octo annos haibi, triginta & bens in infirvi. Hunc cum vidiffet IE sus noviffet quia jacente & cogjam multam

mitate fuâ.

Jesus alla vifiter cet hôpital, & parmi un fort grand nombre de mala des, il y apperçue un Paralytique, qui depuis trente-huit ans êtoit dans un lit, fans fe pouvoir remuer. Comme il n'ignoroit ni la durée, ni les autres circonstances de fa maladie, & qu'il avoit des entrailles de charité tempushaberet, dicit ei: Vis pour tous ceux qu'il voyoit souffrir,il fanus fieri? s'aproche, & luy demande : Voulezvous être gueri?

Cette demande fembloit inutile, puifque l'êtat miferable, & le lieu même, où étoit cet homme, donnoient affez à connoître qu'il ne fouhaitoit rien tant que fa guerifon.Mais il y a des occafions où le Fils de Dieu veut être prié, pour montrer que s'il accorde quelquefois des graces extraordinaires, ce n'eft pas à tout le monde; ce n'eft qu'à ceux qui font convaincus de leur foibleffe, & foûmis aux ordres de fa Providence.

Domine, 4 ho

Ce fut donc par cette raifon qu'il dit ei läguidus:. VII. Refpondemanda au Paralytique, s'il defiroit minem non haeftre gueri. A quoy le malade ne beo,ut cu turba. répondit rien, parce qu'il ne croyoit ta fuerit aqua,

II. Partie.

L

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