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I. Differend de l'Archevê

le Vicomte.

Illes Afcelin.archevêque de Narbonne, tint un concile à Beziers où affifterent fept évêques: fçavoir ceux de Beziers, que de Narde Nifmes, de Maguelone, d'Elne, de bonne avec Pamiers, d'Agde & de Lodeve, avec to.x1.Concil. les abbez de la Graffe, de S. Pons, de S. Guillem, du P. 1430, Defert & d'autres. Ce concile fut tenu à la fin du mois d'Octobre re 1299. & il nous en refte une lettre au roi Philippe le Bel, où les prélats difent: Les vicomtes de Narbonne ont tenu depuis tres-long-temps de l'archevêque tout ce qu'ils avoient dans le bourg & Tome XIX. A

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AN. 1300.

dans la ville; & le pere du vicomte d'aujourd'hui en a prêté en fa prefence la foi & hommage à l'archevêque. Toutesfois le vicomte au préjudice des ferments de fes predecesseurs, que l'église peut & doit le contraindre d'observer, a reconnu, felon que nous l'avons oüi dire, tenir ce fief de votre majefté, & par furprife s'eft fait donner vos lettres pour autorifer fa faute,& annuler les conventions faites entre vos prédeceffeurs & ceux de l'archevêque. C'eft pourquoy nous vous envoyons en qualité de députez Berenger évêque de Béziers, l'abbé de S. Papoul & un chanoine de Maguelone, que nous vous fupplions d'écouter favorablement. Berenger de Fredol évêque de Beziers depuis l'année précedente, étoit un de ceux 1xxxix.n.6. qui avoient travaillé à la compilation du Sexte des decretales, & fut depuis cardinal.

Sup. liv.

2.28.29.

L'archevêque de Narbonne s'adreffa auffi au pape Boniface VIII. & lui porta fes plaintes contre Amauri vicomte de Narbonne : fur quoy le pape

écrivit au

Rain. 1300. roi Philippe une lettre dattée du dix-huitiéme de Juillet l'an 1300. où il fe plaint que l'église autrefois élevée & favorisée par les rois, eft maintenant opprimée & réduite en fervitude par leurs officiers. Il exhorte le roi à rendre justice à l'archevêque, fans écou ter les mauvais confeils, & il ajoûte : Nous ne laiffede proceder contre Amauri, fuivant notre devoir & la plenitude de notre puiffance, ainfi que nous verrons être expedient ; & nous le faifons citer pour venir en notre prefence.

11. 27.

rons pas

Par la même lettre le pape écrivoit au roi touchant le comté de Melgueuil prés de Montpellier, qu'il prétendoit être un fief de l'église Romaine. C'eft pour

que

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quoi il prie le roi de défendre à fes officiers d'inquieter fur ce fujet l'évêque & le chapitre de Maguelone, qui étoient en poffeffion de cette terre comme relevant du pape; & pour établir fa prétenfion il envoye au roi une lettre du pape Clement IV. à saint Louis, dont voicy la substance. On avoit representé au faint roi le comté de Melgueüil lui appartenoit ou à Pierre Pelet Seigneur d'Alais son vassal, & non pas à l'évêque de Maguelone qui en étoit en poffeffion. Le faint roi voulant éclaircir fon droit, confulta le pape Clement qui lui répondit : Ce comté est un fief de l'églifeRomaine,comme il paroît certainement par de tres-anciens titres du faint fiége. Bertrand Pelet, bifaïeul de Pierre,l'a tenu quelque temps, & les comtes de Toulouse en ont été auffi en poffeffion : mais le pape Innocent III. ayant privé Raimond le vieux de fes terres par fentence juridique, fit revenir ce comté à l'églife Romaine; & enfuite le donna à Guillaume évêque de Maguelone & à fes fucceffeurs, à la charge d'un cens annuel. Ils l'ont depuis poffedé paifible- V. Gall.Chri ment: toutefois depuis que nous fommes fur le faint to. 3. p. 58 3. fiége, nous avons permis à l'évêque de Maguclone Catel. Lang. d'affigner quelques revenus à Pierre Pelet, pour P. 657. démouvoir de la prétenfion de fes ancêtres, & faire ceffer les clameurs du peuple. Aprés cette réponse, il ne paroît pas que faint Louis ait infifté fur fon droit. Le pape Boniface foutenoit en même temps une prétenfion fur une bien plus grande feigneurie, fa- du pape fur voir le royaume d'Ecoffe. Alexandre III. roi d'Ecoffe l'Ecoffc. étant mort fans enfans l'an 1286. la fucceffion fut difputée entre Jean de Bailleul & Robert de Brus. Jean Henr. Knyhavoit époufé la plus proche heritiere, Robert étoit

le

II.

Prétenfion

ton. p. 2468.

Matth. VVeft. p.

415.

to.xt.Concil.

fils de la fœur de cette princeffe. Le roi d'Angleterre Edouard ayant été pris pour arbitre, prononça en faveur de Jean de Bailleul, qui le reconnut pour fouverain, & lui fit foi & hommage: mais enfuite prenant avantage de la guerre qu'Edouard avoit contre la France, il prétendit avoir été forcé à faire cet hom mage, y renonça, & prit les armes contre Edouard, qui le défit, le prit prifonnier & conquit toute l'E

coffe.

Alors le pape Boniface écrivit au roi Edouard une p.1399. Rain. lettre où il dit: Nous ne doutons pas que vous ne

am.1299.n.14. fachiés que le royaume d'Ecoffe a appartenu anciennement de plein droit à l'églife Romaine & lui appar

tient encore;

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& qu'il n'a jamais été foumis comme fief aux rois d'Angleterre vos prédeceffeurs ni à vous. rapporte enfuite plufieurs faits pour montrer que l'Ecoffe n'eft point sujette à l'Angleterre : mais il ne donne aucune preuve du prétendu droit de l'église Romaine, il se contente de dire que personne n'en doute; & en conclud, qu'Edouard n'a pas dû fe foumettre l'Ecoffe par violence. Il lui reproche en particulier l'emprisonnement de l'évêque de Glafcou, de celui de Sodore & de quelques autres ecclefiaftiques. Il le prie de les mettre en liberté, & de retirer d'Ecoffe fes officiers, puis il ajoûte: Que fi vous prétendez avoir quelque droit fur le royaume d'Ecoffe, nous voulons que vous envoyiez dans fix mois pardevant nous vos procureurs, avec toutes les preuves de votre droit; & nous fommes prêts à vous rendre bonne justice. Car nous évoquons & reservons à la connoiffance & au jugement du S. fiége, toutes les conteftations meues & à mouvoir fur ce fujet. La lettre

eft du vingt- feptiéme de Juin 1299.

AN. 1300,

p. 1398.

p. 14022

Le pape l'envoya à Robert de Vinchelsée archevêque de Cantorberi, avec une lettre où il lui or- Rain.n.19. donne fous peine de fufpenfe du fpirituel & du temporel, de rendre inceffamment au roi la précedente, & l'exhorter efficacement à y acquiefcer. L'archevêque ayant reçu cet ordre du pape fe mit auffi-tôt en état de l'exécuter, & prépara fon équipage pour aller trouver le roi Edouard qui étoit à vingt journées de distance; & étant arrivé à Carlile en grande diligence, il trouva que le roi étoit déja entré en Ecoffe avec fon armée : mais il apprit qu'il n'y avoit pas de fûreté à l'y fuivre. Enfin aprés avoir attendu longtemps & paffé quelques bras de mer avec peril, il fe rendit auprés du roi le vendredi aprés la faint Barthelemi, c'est-à-dire le vingt-fixième d'Août 1300. Le roi fit lire la lettre du pape en prefence des feigneurs & des chevaliers de fon armée, & la fit expliquer en françois, qui étoit la langue de la cour d'Angleterre; puis en ayant deliberé avec fon confeil, il fit répondre à l'archevêque: La coûtume d'Angleterre eft que dans les affaires qui regardent l'état du royaume, on demande l'avis de tous ceux qui y ont interêt, comme font plufieurs feigneurs & prélats qui ne font pas en cette armée: le roi les confultera fur cette lettre du pape le plutôt qu'il pourra, & enfuite lui rendra réponse par fes envoyés. L'archevêque de Cantorberi rendit compte au pape de la fidelité avec laquelle il avoit executé fa commission, par lettre du fixiéme d'Octobre de la même année.

fa

Enfuite le roi Edouard envoya au pape Boniface fa réponse contenue dans une grande lettre, où il

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