AN. 1318. Baluz. to. I. P. 117. 693. 21. 53. rect. p. 283. D. 328. Chrift en P. 741. P. 159. le ftile de l'inquifition, le viguier ne laiffa pas de les condamner à être brûlés & les fit exécuter le jour même veille de l'apparition de S. Michel. Ils furent honorés comme martyrs par ceux de leur fecte. Denis roi de Portugal envoïa au pape Jean Pedro Perés chanoine de Conimbre & un gentil-homme nommé Jean Laurent chargé de fa procuration pour Ordre de folliciter l'érection d'un nouvel Ordre militaire: ce Portugal. que le pape lui accorda, & il institua ce nouvel Ordre Baluz.to.. fous le nom de la milice de J. C. dans les roïaumes de Portugal & d'Algarve pour la défence de la foi chrétiene contre les Sarrafins du païs & ordonna que le chef de cet Ordre feroit à Caftel-Marin au diocefe de Silve. Le pape donna à ces chevaliers tous les biens qui avoient apartenu aux Templiers dans les deux roïaumes. Cet Ordre de Chrift devoit fuivre la regle de Cifteaux felon les conftitutions de Calatrava; & être fujet à la vifite & la correction de l'Abbé d'Alcobaça au diocése de Lisbone : auquel le maître de l'Ordre devoit prêter ferment au nom de l'église Romaine, comme aussi au roi de Portugal. C'est ce que contenoit la bulle du quatorziéme de Mars 1319. & le cinquième de Mai fuivant le roi Denis étant à Santaren aprouva & confirma cette inftitution par fes lettres. L'année préRain. 1318. cédente 1318. le pape aïant envolé au même roi des reliques, reçut de lui un prefent de quatre mille piéces n. 49. XLV. pour rétablir d'or. La Pologne étoit fans roi depuis deux cens quarante Pourfuites ans : c'est-à-dire depuis que Boleflas le cruel fon quale roïaume triéme roi s'étoit attiré la haine publique pour le meurde Pologne. tre de S. Staniflas évêque de Cracovie. Le pape GreSup. liv. LXII. n. 62. goire VII. le déclara déchu de la dignité roïale & fes fujets t 1711. fujets abfous de fon obéiffance : les grands fe revolte- Longin. lib. rent contre lui & il mourut en Carinthie abandoné de 3.P.295.edita tout le monde. La Pologne revint au gouvernement des ducs comme avant Boleflas fon premier roi, & fe trouva notablement affoiblie par ce partage de l'autorité fouveraine. En 1316. Ladillas Loctec duc de Craco- lib. 9. p.959. vie envoïa au pape Geruard évêque de Vladislau, pour demander en fa faveur le rétablissement de la dignité roïale, attendu que la plupart des duchés de Pologne étoient réunis en fa perfonne; & qu'il feroit plus en état de réfifter aux puiffances voifines, qui faifoient des incurfions dans la Pologne, particulierement aux chevaliers de Pruffe, qui avoient depuis peu ufurpé la Poméranie. Bern. Guid. ap. Rain. 20, 7.3; Long p. 895. Ces chevaliers envoïerent auffi à Avignon pour foûtenir leur cause devant le pape; & d'ailleurs ils envoïerent au roi de Bohéme pour l'exciter à faire valoir fes prétentions fur la Pologne. Ce roi étoit Jean de Luxembourg fils de l'empereur Henri VII. devenu roi de Bohéme en 1310. par fon mariage avec Elizabeth héritiere du roïaume, fille de Vencellas, qui avoit été élû & couroné roi de Pologne en 1300. Jean roi de Bohéme, envoïa donc auffi fes députés à Avignon pour s'opofér à la demande du duc Ladiflas. La contestation entre ces deux princes dura long-temps en cour de Rome, & enfin le pape Jean ne prononça qu'un interlocutoire par une bulle adreffée à l'archevêque de Rain. 1319. Gnefne & à fes fuffragans, où il dit en substance: Notre vénérable frere Geruard évêque de Vladislau envoïé de votre part & de toute la nation Polonoise, nous a rendu vos lettres portant que jadis aprés la mort du roi qui étoit alors, la Pologne fut Tome XIX. PP P. 965. 7. น. AN. 1319. troublée par des féditions & des guerres civiles. Ce qua Nous avons écouté favorablement vos propofitions: mais enfuite font venus les envoïés de Jean roi de Bohême, qui nous ont reprefenté que le roïaume de Pologne lui appartenoit, comme ils offroient de le prouver en temps & lieu : nous priant de nous abftenir de la promotion du duc Ladiflas. L'évêque votre envoïé a infifté au contraire, foutenant que le roi de Bohême n'avoit aucun droit au roïaume de Pologne, & qu'il appartenoit à Ladiflas par fucceffion légitime comme héritier naturel. Sur quoi voulant conferver à chacun fon droit, nous avons jugé à propos de nous abftenir quant à prefent de cette promotion. La bulle est du vingtiéme d'Aoust 1319. tile. Le roi de France & le roi d'Angleterre témoi- AN. 1319. gnoient l'un & l'autre un grand defir de paffer à la terre XLVI. Sainte en éxécution de leur vou: mais le pape leur Projet de reprefenta que le temps n'étoit pas pas favorable. Voici croifade inu comme il en écrivit au roi Edouard : Avant que de fonger au paffage d'outre-mer, nous voudrions que vous Rain. n. 19. euffiés bien affermi la paix chez vous: premierement dans votre conscience, enforte qu'elle ne vous reprochât rien contre Dieu ni le prochain, puis dans votre roïaume. C'eft qu'il y avoit une grande division entre lui & les feigneurs tres mécontents de fa conduite. La lettre eft du vingt-cinquième de Mai. La réponse au roi Philipe porte en substance: La paix qui feroit fi néceffaire pour une telle entreprise eft prefque banie de la chrétienté. L'Angleterre & l'Ecoffe font animées l'une contre l'autre. Les princes d'Allemagne fe font mutuellement la guerre : les rois de Sicile & de Trinacrie n'ont entr'eux qu'une tréve de peu de durée & ne font point difpofés à la paix : les rois de Chipre & d'Armenie font continuellement en foupçon & en défiance l'un de l'autre : les rois d'Efpagne font affés occupés pour la garde de leurs frontieres contre le roïaume de Grenade : les villes de Lombardie s'élèvent l'une contre l'autre, elles font divifées au dedans, remplies de haines & de cabales & le païs plein de tyrans, qui perfécutent par le fer & par le feu ceux qui refusent de leur obéir. Genes cette ville fi célebre & fi commode pour le paffage d'outremer eft désolée elle-même par ces divifions & prefque deftituée de tout secours. La mer eft impraticable en ces quartiers là, par terre les chemins ne font pas libres, enfin tous ces païs font plus capables de nuire que d'ai AN. 1319. XLVII. triarche n. 28. n. 8. der à l'entreprife.. Confiderés encore le miférable état dês hospitaliers dont l'Ordre eft quafi prest à tomber en ruïne, puifqu'il doit à deux feules compagnies plus de trois cens foixante mille florins; & cependant c'étoit de cet Ordre qu'on avoit fujet d'efperer le plus de fecours. Et enfuite : Ces confidérations vous feront voir que le temps du paffage d'outre-mer est encore éloigné. Que fi nonobftant ces obftacles vous le voulés entreprendre, examinés les dépenfes qu'il demande & comment on y pourra fubvenir, fans tenter l'impoffible, comme on a fait autrefois. La lettre est du vingtneuviéme de Novembre 1318. Entre ceux qui fomentoient les troubles de LomIfnard pa bardie fe trouvoit un prélat auquel le pape Clement V. d'Antioche avoit eu grande confiance, Ifnard patriarche titulaire depofé. d'Antioche & adminiftrateur du fiége de Pavie dont Sup.liv.xc1. il étoit natif & avoit été de l'Ordre des frerés Precheurs: afant embraffé le parti des Gibellins, il détourna Pavie de celui des Guelfes; de quoi le pape Jean Rain. 1319. étant averti fit informer contre lui par deux cardinaux, Guillaume prêtre du titre de S. Cyriaque & Bertrand diacre du titre de Sainte Marie en Aquire. L'information étoit faite & les cardinaux prêts à en faire leur ra port au pape, quand il aprit de nouveaux faits, fur lefquels aïant fait venir Knard en fa présence, ill'interrogea lui même & lui confronta un courier qui avoit été pris chargé d'une de fes lettres. Par ces interrogatoires le pape trouvant Ifnard convaincu de plufieurs crimes lui fit promettre par ferment de ne point fortir de la cour de Rome fans fon congé.. Bal. Mifc. to.6.P.445. B. 448. P. 451. Mais Ifnard voïant qu'il ne pouvoit fe juftifier & preffé du reproche de fa confcience, il s'enfuit fecre |