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AN. 1330.

27.32.

c. 33.

2. 37.

Sup. liv.

XCI. n. 22.

Sup. xcI. n. 30. xc11. m. 1.

à dire de pape. Enfin prétendant garder l'empire, il montre qu'il est impénitent & par conféquent indigne d'abfolution. Mais encore à quel titre prétent-il garder l'empire? Eft ce par le droit qu'il y a déja, ou par celui qu'il efpere aquerir de nouveau? Il n'y a aucun droit quant à préfent, puisque par fa condamnation il a perdu celui qu'il pouvoit y avoir; & il n'en peut aquerir de nouveau, puifqu'il eft inéligible, comme tyran, facrilege & excomunié. Le pape conclut en exhortant le roi de Bohême à faire élire un autre empereur.

Comme le roi infiftoit encore en faveur de Louis de Baviere, le pape lui écrivit une feconde lettre en date du vingt-uniéme de Septembre, où il lui reproche ainfi fon ingratitude envers le S. fiége. C'est par la faveur de notre prédéceffeur que votre pere a été élevé à la dignité impériale. En effet, nous avons vu combien Clement V. contribua à l'élection de Henri de Luxembourg. La lettre continue: Et le même pape promut à l'archevêché de Treves fon frere votre oncle, nonobftant ce qui lui manquoit pour l'âge & pour la fcience, Cet aveu du pape touchant la promotion de Rain. n. 38. Baudouin de Tréves eft remarquable. Enfin il menace le roi de suspendre à fon égard les dispenses & les autres graces, s'il n'abandone le parti de Louis de Baviere. Mais ces remontrances furent fans effet; & le roi de Bohême, de concert avec Louis, paffa en Italie dés cette année en qualité de vicaire de l'empire.

J. Vill. x. 6. 170.

I.

XIV. Henri Buf

Baudouin de Luxembourg, archevêque de Tréves, man archev. étoit alors le plus puiffant prélat d'Allemagne, aïant de Maïence. Padminiftration de trois diocéfes outre le fien. Dés Rain. 1329. Fannée 1328. Mathieu archevêque de Maïence étant

8.73.

mort le dixième de Septembre,le pape prétendit pour- AN. 1330.• voir à ce fiége, dont il s'étoit reservé la disposition,

1328.

à caufe des guerres qui régnoient en Allemagne. Le Trish. Chr. chapitre de Maïence ne laiffa pas d'élire pour arche- Hirf. an. vêque un chanoine nommé Gerlac, & refusa de recevoir Henri de Virnebourg auffi chanoine, qui vint à Maïence avec des provifions du pape & des lettres de recomandation du quinziéme de Mars 1329. ce qui produifit un procés en cour de Rome qui dura trois ans. Car les chanoines apellérent de la provifion de Baluz. to.1. Henri & l'accufoient de plufieurs crimes. Cependant Mifcel. p. l'archevêque Baudouin étant venu à Maïence, ils lui 145 146. donérent l'adminiftration du diocéfe durant la vacan

ce,

& mirent entre fes mains les châteaux & les fortereffes. Ils l'avoient même poftulé unanimement pour archevêque avant l'élection de Gerlac.

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rc,

Emicho évêque de Spire mourut auffi en 1328. & le pape lui dona lui dona pour fucceffeur Bertold de Buchec de l'ordre Teutonique; mais un an aprés il le transfera à Strasbourg; & pendant la vacance de l'église de Spile pape, à la priere des chanoines, en dona l'administration à l'archevêque Baudouin. Il lui dona auffi celle de l'églife de Vormes vacante par le decés de Cuno ou Conrad de Scheunec, aprés lequel il y avoit eû une double élection & procés à Avignon. devant le pape. C'est ainfi que Baudouin de Luxembourg fe trouvoit adminiftrateur de quatre évêchés, de Tréves qui étoit le fien, de Maïence, de Spire &• de Vormes. Il quitta ce dernier en 1330. & Gerlac Schene d'Erpach un des contendans, demeura évêque de Vormes. Baudouin procura auffi la même année la promotion de Valeran fils du comte de Veldens à

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AN. 1330.

l'évêché de Spire. La même année encore Henri de Virnebourg furnommé Bufman gagna fa cause à Avignon, & fut facré archevêque de Maïence par ordre du pape.Il vint prendre poffeffion accompagné de Geraud de Bisture doïen de l'églife d'Angers, nonce du pape, envoié exprés, comme il paroît par fa commifRain. 1333. fion du trentiéme d'Avril 1333.& l'archevêque de Tréves fut obligé de fe retirer. Or cette administration confiftoit principalement à conferver le temporel, païer les dettes & empêcher les ufurpations, en quoi Baudouin de Luxembourg étoit tres habile.

n. 19.

XV.

Lettre de Michel de Celene.

Michel de Cesene ancien général des freres Mineurs étoit à Munic fous la protection de l'empereur Louis de Baviere: d'où il écrivit une lettre adreffée à tous les freres de l'Ordre qui devoient s'assembler à la Pentecôte en chapitre général à Perpignan ou à AviGold. Mon. gnon. La lettre eft datée du jour de S. Marc vingtto. 2, p.1236. cinquième d'Avril 1331. & commence ainfi: J'ai reçu des lettres de plufieurs docteurs en théologie & d'autres freres notables de l'ordre de S. François, tant de Paris que d'autres lieux,par lefquelles ils m'exhortent à revenir inceffament à l'unité de l'église Romaine & de l'Ordre, dont ils difent que je me fuis écarté. Et j'ai cru devoir ainsi répondre à ces lettres en expliquant par ordre la verité du fait. En 1328. étant à Avignon en présence du feigneur Jean avec les freres Raimond procureur de l'Ordre, Pierre de Prato ministre de la province de S. François, & Laurent alors bachelier; aprés plufieurs autres difcours le pape affura plufieurs fois que la détermination du chapitre général de Péroule fur la pauvreté de J. C. étoit hérétique. C'eft le chapitre de l'an 1322. La lettre continuë: Cette

Sup. liv.

XCIII. n. 46.

liv. xcii. n.

59.

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détermination fut aprouvée par tous les docteurs & AN. 1330.
les bacheliers de l'Ordre de Paris & d'Angleterre, &
-il en marque les preuves, puis il ajoûte:

Gal. 11. 11

C'est pourquoi voïant que cette affertion du feigneur Jean étoit manifeftement contraire à la doctrine de l'églife catholique & à la profeffion de notre Ordre: je lui réfiftai en face, comme S. Paul fit à S. Pierre, & lui foutins que la détermination de notre chapitre étoit catholique. Alors il me fit arrêter en sa cour; & moi voïant qu'il me vouloit contraindre à renoncer à la définition de notre chapitre, aprés avoir pris bon confeil j'apellai du feigneur Jean à la fainte église Romaine, en mon nom & de tous les freres qui voudroient fe joindre à moi. Ainsi je me retirai de fon obédience & de fa communion: à l'exemple des catholiques du clergé de Rome, qui fe féparerent de la communion du pape Anaftafe. Pour preuve de ce fait Michel de Cefene cite un chapitre de Gratien, Anaft. v. to. qui eft maintenant reconu pour faux.Il continue: Et à 4. Conc. p. l'exemple de S. Anaftafe,de S. Eusebe & des autres qui retirerent de l'obédiance du pape Libere: enfin d'Hilaire de Poitiers qui fe fépara du pape Leon. La chute du pape Libere n'eft que trop certaine : mais S. Hilaire Sup.liv.xIII. de Poitiers vivoit un fiécle avant S. Leon, & S. Hilaire liv. xxvII. d'Arles, qui eut des differends avec ce S. Pape, ne fe n. 4.. fépara jamais de fa communion.

Michel continuë: Et parce que le feigneur Jean

Dift. 19. c.

1277.

n. 46.

nous poursuivoit moi & mes adhérans pour nous faire
mourir, je me retirai à Pife, fuivant le confeil de J.C. Matth. x. 23.
de paffer en ce cas d'une ville à l'autre. Là, conjointe-
ment avec plufieurs docteurs en théologie & d'autres
freres notables de l'Ordre, je publiai mon apel & l'en-

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voïai au seigneur Jean. Or felon les loix & les canons il apartient au concile général, auquel j'avois apellé, de conoître de cette matiere en laquelle le pape accufé d'héréfie eft foumis au concile; & celui dont eft apel n'eft pas juge de l'apellation, mais celui auquel elle eft adreffée. Toutefois le feigneur Jean fe faisant juge en fa propre cause, pour réponse à mon apel a publié une conftitution qui commence, Quia vir reprobus, dans laquelle il foutient opiniatrément fes premieres erreurs, les explique plus clairement & ajoute d'autres.

me,

y en

Michel raporte enfuite ces prétenduës erreurs du pape, dont il fait douze articles. J.C. en tant qu'homdés l'inftant de fa conception, reçut de Dieu le domaine univerfel de toutes les chofes temporelles. Par fucceffion de temps il aquit en particulier la proprieté de ses habits, de fa nourriture, de fa chauffure & de fa bourse. Il n'a jamais confeillé à fes difciples de renoncer à la proprieté de toutes les chofes temporelles. Il n'a point doné aux apôtres d'autre régle de vie qu'au refte de fes difciples, dont quelques-uns étoient riches, comme Jofeph d'Arimathie. La défenfe qu'il fit aux apôtres de porter de l'argent ou des fouliers, ne regardoit que le temps de leur miffion, pour prêcher l'évangile. Les apôtres ont eû en particulier la proprieté de leur nourriture, de leurs habits & de leur chaussure, même aprés la descente du S. Efprit. Ils pouvoient en particulier & en commun avoir des terres & des immeubles; ils n'ont jamais fait de vœu pour renoncer à la proprieté des biens temporels, & ils pouvoient plaider pour ces fortes de biens. Les biens communs que l'on distribuoit aux fidéles de Je

rufalem

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