d'Ascatance, probablement les montagnes d'Uzkand ou Uzkend, habitent des Scythes du même nom. Les premiers ou les Anaræi font au dessous des Alanorsi, & les Afcatancæ font à l'orient des monts Tapurii, & s'étendent jusqu'au mont Imaus. Au sud du Jaxartes vers son embouchure près des monts Oxii font les Ariacæ proche le Jaxartes. Au dessous les Namastæ, ensuite les Sagaraucæ, & proche l'Oxus les Rhibii chez lesquels eft la ville de Davaba. II. La Sarmatie Asiatique. Il est inutile de m'étendre beaucoup fur cette contrée que je fais répondre au Yen-tçai des Chinois. Elle étoit bornée à l'occident par le Tanais au nord par des pays inconnus, au midi par l'Yberie & la Colchide, & à l'orient par la mer Caspienne & le Volga. III. Le pays des Saces, suivant la Description que Ptolemée en fait, répond parfaitement à ce que les Chinois appellent Ta-uon. A l'occident il est terminé par la Sogdiane, au nord par la Scythie, à l'orient encore par la Scythie, au midi par le mont Imaus qui est à Kaschgar. Les habitans font Nomades, & ils n'ont point de villes. Les peuples qui demeurent le long du Jaxartes se nomment Caratæ & Comari, au dessus sont les Comedæ, aux montagnes d'Uzkend les Massagetes; ceux qui font entre, font les Grynæi & les Toornæ, & au dessous proche l'Imaus, les Byltæ. IV. La Sogdiane, la Bactriane & les environs repondent aux pays de Ki-pin & de Ta-yue-chi (a). Aujourd'hui tous les vastes pays que je viens de parcourir, & connus fous le nom de grande Tartarie font habités par les Calmouks ou Mogols qui gardent toujours les mœurs de leurs ancêtres. Occupés uniquement à conduire leurs troupeaux, ils font divisés en trois principales branches, les Calmouks Dzongars, dont le Khan appellé Kontaisch habite près du lac Saiffan & la riviere d'Ili: les Calmouks Coschots qui occupent le Tangout & le Tibet, & enfin les Calmouks (a) La Bactrianne à ce que l'on prétend est ainsi nommée du mot Bakhter, qui dans la langue des Perfes, fignifie l'Orient parce que cette province est située à l'orient de la Perfe, & c'est par la même raison que l'Oxus a été nommé Bactrus par les Anciens. Torgauts qui habitent dans les plaines aux environs du Jaick. A Lorient de tous ces Calmouks font les Tartares connus fous le nom de Man-tcheou. La Siberie est peuplée par plusieurs Hordes venues du midi,& par d'autres peuples dont l'origine est inconnue.Tels font les Tongous, les Vogoulitz, les Samogedes, les Oftiaks & plusieurs autres dont j'aurai occasion de parler dans la fuite de cet Ouvrage. Dans la partie occidentale de la grande Tartarie & de la Siberie on trouve plusieurs Nations Tartares qui on embraffé le Mahometifme. On les divise en plusieurs branches. 1. Les Tartares Uzbeks qui habitent au nord-est de la Perse entre le Kharisme & les Etats du Mogol. 2. Les Tartares de Chiva aussi appellés Uzbeks qui demeurent dans le Kharifme aux environs des embouchures des rivieres Amou & Khefil. 3. Les Cara-calpaks qui habitent près de la riviere de Sirr au nord de ceux de Chiva & à l'est de la mer Caspienne. 4. Les Tartares de la Casatchia Orda qui habitent aux environs de la riviere de Jemba au nord-est de la mer Cafpienne. 5. Les Tartares de Nogai qui habitent entre le Volga & le Jaïck au nord de la mer Cafpienne. 6. Les Tartares Baschkirs qui habitent vers le pied des montagnes des aigles, à l'est du Volga. 7. Les Tartares d'Uffa qui habitent dans le Royaume de Cafan au nord des Baschkirs. 8. Les Tartares de Crimée qui habitent dans la presqu'Isle du même nom au nord de la Mer noire. 9. Ajoutons à cela les Tartares de Budziak qui habitent entre le Borysthenes & le Danube, les Tartares Koubans qui habitent proche la riviere de même nom. Les Circasses qui font au nord de la Georgie, & les Daghestans à l'ouest de la mer Cafpienne. Dans la fuite de cet ouvrage ou trouvera les mœurs de tous ces différens peuples que les anciens ont connus sous le nom de Scythes. Ils font en général habiles à tirer de l'arc, & font plus redoutables lorsqu'ils prennent la fuite que lorsqu'ils attendent de pied ferme. Dans ces feintes déroutes ils s'arrêtent de tems en tems pour faire des décharges sur l'ennemi qui peu accoutumé à cette maniere de combattre est souvent vaincu. Ils font grands cavaliers, les chevaux font toutes leurs richefsses, & les cavales leur font d'une aussi grande utilité que les vaches parmi nous. Ils en boivent le lait dont ils font différentes boiffons, quelques-unes très-fortes & capables d'enivrer. Ils en mangent la chair ainsi que celle de mouton. Ils ont recours aux cavales, parce que les vaches ne se laissent pas traire aussi-tôt qu'on a ôté le veau. Tous ces Tartares s'enivrent jusqu'à perdre la raison; ceux qui suivent la religion de Mahomet sont plus retenus. Les préceptes de l'Alcoran à cet égard ont affez de force dans leur esprit, mais ils se dédommagent fur le tabac. Ils fument d'une maniere si étrange que la fumée qu'ils avallent les fait tomber dans des convulfions capables de faire périr les plus robuftes, mais qui leurs deviennent falutaires à cause des mauvaises nourritures qu'elles leur font rejetter. Dispersés dans les campagnes sous leurs tentes, ils font tous divisés par Tribus qui ont chacune leur chef, & chacun connoît sa tribu par une tradition qui se conserve dans sa famille. Ils font grands voleurs, grands magiciens, ou au moins font-ils bien-aise qu'on le croye. Ce que nous disons ici regarde les Tartares en général ; ailleurs nous donnerons les détails qui appartiennent à chacun des peuples qui ont porté ce nom. Fin de la Description. HISTOIRE GENERALE DES HUNS LIVRE PREMIER. HISTOIRE DES ANCIENS HUNS. L ORIGINE des Huns dont j'entreprens de donner l'Histoire va se perdre dans les siécles les plus reculés de l'Antiquité. Les seuls monumens Chinois nous laissent entrevoir de tems en tems quelques vestiges de cette nation barbare, qui servent à former une chaîne, à la faveur de laquelle on remonte insensiblement jusques aux tems voisins de la difperfion générale des Peuples. Au-delà du déluge universel tout est inconnu aux Chinois, de même qu'aux Nations qui se sont le plus attachées à conferver leur Hiftoire. Moyse seul nous a rapporté en peu de mots la suite des générations qui ont précédé le déluge: & c'est une Tome I. A |