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Après J. C. Hou-fiechi-fouiheou-ti.

Y-tou-yu

liu ti.

L'an 85.

L'an 88.

dans la Tartarie; ils fe joignirent aux Tartares Ou-huon & recommencerent leurs ravages dans le Nord; ils enleverent plufieurs Partis, & ils alloient pénétrer plus avant lors qu'une famine confidérable, dont leur propre pays fut affligé, les obligea de revenir chez eux, avec la crainte, que dans ce tems où ils manquoient de tout, les Huns du Nord ne vinffent les attaquer. Mais Hiao-tchimti Empereur de la Chine qui eut pitié de leur malheur, fit vuider pour eux tous les magazins publics.

Quoique le Tanjou ne s'occupât que de la deftruction des Huns du Nord, & que fe réuniffant à tous leurs ennemis il ne cefsât de les inquietter par de fréquentes incurfions, il mourut fans avoir pû voir la réuffite de ce grand projet après avoir regné vingt-trois ans. Son Succeffeur nommé Siouen, fils de Han, qui prit le titre de Y-tou-yu-liu-ti, continua de faire la guerre aux Huns du Nord & de les ruiner en leur enlevant leurs troupeaux & ravageant leurs campagnes les ordres même des Chinois qui étoient alors en paix avec ces Peuples Septentrionaux ne furent point écoutés. Ce Prince ne regna que trois ans il laiffa en mourant l'Empire à Tun-tou-ho frere du Tanjou Tchang,& fut connu fous le titre de HieouHicou-lan- lan-chi-fcui-heou-ti. Ce Tanjou envoya trente mille hommes à l'armée Chinoife qui marchoit alors contre les Huns du Nord, & il follicita fi vivement l'Empereur de la Chine qu'on refolut de détruire entiérement ces Huns: il joignit fes troupes à celles des Chinois; on battit en plufieurs rencontres les Huns Septentrionaux ; leur Tanjou fe fauva du côté de l'Occident, comme je l'ai raporté, avec un grand nombre de fes Sujets : les Nations Orientales partagerent entre elles le pays & les familles qui reftoient: l'Empire des Huns fut entierement détruit. Le Tanjou du Midi eut pour fa part trente-quatre mille de ces familles, ce qui faifoit environ deux cent trentefept mille perfonnes.

chi-foui

heou-ti. L'an 89.

L'an 90.

L'an 1.

L'an 93.
Kam-mo.

Après la mort de ce Tanjou, Gan-koué frere de Siouen lui fucceda. Il s'étoit attiré la haine des Peuples dans la place de Vice-Roi d'Orient qu'il occupoit, & qu'il ve

Gan-koue,

noit de remettre, en montant fur le Thrône, à Su-tfu.
Celui-ci par une conduite toute oppofée s'étoit fait ref- Après J. C.
pecter univerfellement : fa prudence & fon courage n'a-
voient pas peu contribué à la ruine des Huns du Nord.
le Tanjou qui continuoit de fe rendre méprifable aux yeux
de fes Sujets ne fupportoit qu'avec peine la diftinction
que
l'on faifoit de Su-tfu, & la haine qu'il avoit contre lui alla fi
loin qu'il réfolut de le faire périr. Dans ce deffein il s'at-
tacha plus particuliérement ceux des Huns du Nord, qui
depuis peu s'étoient foumis & qui étoient les ennemis
fecrets de Su- tfu, le regardant comme un des princi-
paux auteurs de la ruine de leur Empire; mais Su-tfu
fut inftruit des projets du Tanjou & eut le tems de fe
retirer dans le pays d'Ou-yuen dans le Chenfi (a).

Kam mo.

Le Tanjou Gan-koue par fa conduite gâtoit de plus L'an 94. en plus les affaires : il s'étoit fait un nouvel ennemi dans la perfonne d'un Officier Chinois nommé Tçong; il voulut en porter ses plaintes à l'Empereur Hiao-ti, mais fes lettres interceptées ne fervirent qu'à exciter l'Officier à la vangeance, qui, refolu de perdre Gan-koue, avertit l'Empereur que ce Tanjou s'étoit formé un parti considérable avec les Huns nouvellement foumis, pour tuer Su-tfu & se revolter enfuite contre la Chine, & qu'il avoit déja raffemblé une puissante armée : il représenta en même-tems la néceffité d'envoyer des troupes pour obliger ce Prince à rentrer dans le devoir & faire refpecter le nom Chinois dans la Tartarie. Tçong & un autre Général nommé Tchou-hoei reçurent ordre de marcher avec une armée vers la Cour du Tanjou. Gan-koue prit auffi-tôt la fuite, & après avoir levé quelques Soldats fe mit à la pourfuite de Su-tfu qui avec tous fes Hordes fe fauvoit vers la ville de Man-fiam-tching. (b)Il le fuivit jusqu'au pied Heou-handes murailles. On lui ferma les portes de la ville, & chou. Tchou - hoei fit faire quelques propofitions d'accommo- tum-ko. dement qu'il rejetta. De-là il s'en alla camper à Ou-yen Kam-mo. (c) où les deux Généraux Tçong & Tchou - hoei qui

(a) Dans le territoire d'Yen gan-fou. (c) Dans le territoire d'Yen-gan-fou. (b) On ne dit pas où eft cette ville.

Ven-bien

.

Ting-to chi-fouiheou-ti

Heow-harcbox.

il

l'avoient fuivi fe difpofoient à lui livrer bataille, lorfAprès J. C. qu'il fut tué par fes propres Sujets. On mit à fa place Sutfu qui prit le titre de Ting-to-chi-foui-heou-ti. Ce Tanjou n'eut pas plutôt été reconnu par les Peuples,que cinq ou fix cens homines des Huns Septentrionaux qui s'étoient foumis, exciterent quelques féditions & le vinrent attaquer pendant la nuit; ils furent repouffés, mais le défordre augmenta de plus en plus : & en peu de tems, y eut fous les armes deux cent mille hommes qui_mirent à leur tête Fung-heou fils de l'ancien Tanjou Tuntou-ho, & lui donnerent le titre de Tanjou. Fung-heou pilla & ravagea tous les pays qui dépendoient de Su-tfu, & s'avança enfuite du côté du pays d'Ortous, dans le deffein de paffer au Nord du Défert. L'Empereur de la Chine oppofa à ces rebelles une armée compofée de Chinois & de Tartares Ou-huon & Sien - pi, le Tanjou & le Général Tçong vinrent camper à Mo-fu-tching. Ils furent auffi-tôt affiégés par Fung-heou qui ne décampa à la faveur des glaces que lorfqu'il vit approcher les troupes Chinoises. Su-tfu le fit pourfuivre par fon fils avec un corps de dix mille hommes de Cavalerie. Fung-heou fut battu, on lui tua trois mille hommes & dix mille furent faits prifonniers ou fe rendirent d'eux-mêmes. Il ef fuya un fecond échec dans une bataille que lui donnerent les Ou-huon, les Sien-pi & les Mo-ko, autres Tartares qui habitoient vers le fleuve Amour. Sa perte qui dans ces différentes actions montoit environ à dix - fept mille hommes l'obligea de fe retirer plus au loin. Après le retour des troupes à la Chine, l'Empereur donna des recompenfes aux Généraux : le Chef des Tartares Sienpi eut le titre de Roi, & l'on punit fuivant l'ufage les Officiers qui avoient manqué à leur devoir.

L'an 95,

y

Fung-heou qui étoit allé camper vers les frontiéres du pays des Huns, avoit partagé fes Sujets en deux bandes; al commandoit lui-même les Hordes d'Occident & demeuroit au pied de la montagne Tcho-sie-chan. (a) Les

(a) Cette Montagne eft fituée dans le defert à l'Ouest du Lac Sopou-nor..

Après J. C
Ting-to-

chi-foui

hcou ti.

Heou-han

Hordes d'Orient à plufieurs centaines de li plus loin étoient au Nord-ouest du pays d'Ortous; mais elles ne refterent pas long-tems foumifes au rebelle: le voifinage du d'Ortous favorifa leur évafion. Elles s'appropays cherent de cette contrée & vinrent fe rendre aux Chi- L'an 96. nois : elles montoient environ à dix mille perfonnes que chos l'on difperfa en différents endroits. Cette désertion affoiblit confidérablement le parti de Fung-heou & accéléra fa ruine. La fuite du regne du Tanjou n'en fut pas moins agitée par des guerres civiles auxquelles la fableffe du gouvernement ne permettoit pas que l'on remediât. Mécontent d'un de fes Officiers nommé Ou-kiu-tchen qui avoit été fort attaché à l'ancien Tanjou Gan - koué, il avoit voulu examiner fa conduite : mais Ou-kiu-tchen qui en appréhendoit les fuites avoit pris le parti de fe retirer dans les montagnes, d'où il faifoit de tems en tems des courfes qui incommodoient beaucoup les Sujets du Tanjou. Les troupes Chinoifes furent obligées de marcher de ce côté : Ou-kiu-tchen fut vaincu: & fes Sujets au nombre de vingt mille hommes s'étant rendus aux vainqueurs, on les envoya demeurer au Nord du pays de Gan-tim dans le Chenfi. (a) En même-tems les autres Hordes qui étoient foumifes à Fung-heou, fatiguées par une longue difette, furent battues par les Tartares Sien- Kam-ma pi. Enfuite le Tanjou mourut & laissa la Couronne à chou. Tan fils de Tchang: il avoit regné quatre ans.

!

Hecu-h. ni

L'an 98.

chi-foui-ti..

Tan prit le titre de Van-chi-chi-foui-ti : il envoya contre Van-chiFong-heou des troupes qui acheverent de ruiner le parti des rebelles & firent un butin confidérable; mais pour L'an 100. avoir cru trop légérement un Chinois nommé Han-tcung qui l'avoit accompagné dans un voyage qu'il avoit fait L'an 109. à la Chine, ce Prince fe revolta dans la fuite contre cho l'Empereur Gan-ti. Han-tçung lui avoit fait entendre Kam-me que les eaux des rivieres étant débordées & que la mifére publique ayant enlevé une grande quantité de Peuples,

(4) Ce canton eft fitué où eft aujourd'hui King-tcheou dans le district de Ping kam fou dans le Chenfi.

Heou-ban

Après J. C. Van-chi

L'an 110.

chou.

par

il ne pouvoit trouver une occafion plus favorable pour attaquer la Chine. Le Tanjou qui ne reftoit foumis aux chi-foui-ti. Chinois que parce qu'il n'étoit pas affez puiffant pour fecouer le joug, fuivit ce confeil. Il fe mit à la tête de fes armées fut joint par les Tartares, Ou - huon & les autres barbares, entra dans la Chine & vint faire des courfes jufques à Cham-ko dans le Petcheli, (a) pendant que Vou-ho-yun Chef des Ou-huon, Kieou- lun, Chef des Sien-pi avec un Général des Huns portoient la guerre dans le pays de Ou-yuen dans le Chen- fi. (b) Il y eut quelques combats dans lefquels les troupes Chinoifes furent battues; d'autres où elles remporterent l'avantage, & cette campagne fut terminée la défertion du Chef des Heou-ban- Ou-huon qui fe foumit aux Chinois. Le Tanjou ne laiffa pas de continuer la guerre. L'année fuivante il recommença fes courses; il envoya environ mille hommes vers le Leao-tong, où trouvant trop de réfiftance de la part du Gouverneur de cette Province, ils furent obligés de fe retirer d'un autre côté : le Tanjou étonné de voir arriver de toutes parts des troupes destinées à le repouffer, ne put s'empêcher de reprocher à Han-tçung de lui en avoir impofé, en lui faifant entendre qu'il y avoit eu une grande mortalité dans la Chine; il fit demander promptement la paix à l'Empereur Gan-ti, & il l'obtint après avoir rendu tout ce qu'il avoit pris. Dans la fuite le rebelle Fung-heou qui fe maintenoit toujours dans la Tartarie fut battu par les Tartares Sien-pi; & plufieurs de fes Sujets vinrent fe rendre à ces Peuples ou fe difperferent. N'ayant plus affez de troupes pour tenir la Campagne, Fung-heou fe fauva avec cent Cavaliers vers le pays d'Ortous où il fe rendit aux Chinois qui le transporterent ailleurs.

L'an 117.

L'an 118.

L'an 119.
Кат-то.

Les Huns devenus, par la paix qu'ils avoient faite, alliés des Chinois, les aiderent à repouffer les Tartares Sien-pi qui faifoient des courses fur les frontiéres de la

Chine

(a) Dans le district de Pao-gan-tcheou. (b)) Dans le district d'Yen-gan-fou.

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