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Ou-thcou

tciuen.

Heou.han-
chou.
Kam-mo.

étoit également partagé entre trois Nations, les Ou-huon, Après J. C. les Sien-pi & les Huns. Les premiers étoient difperfés dans le Leao - tong & au Nord de la Province de Peking. Vers l'an 168 de J.C. ils y étoient devenus très-puiffans; un de leurs Chefs nommé Nan-leou poffedoit dans le canton de Cham-ko neuf mille familles (a). Un autre appellé Kieou-lie-kiu demeuroit avec cinq mille familles dans le Leao-fi (b). Un troisiéme avec mille s'étoit cantonné dans le Leao-tong, il s'appelloit So-po-yen ; & le dernier nommé Ou-yen avec huit cens faifoit fa réfidence dans le canton de Yeou-pe-pim (c). Tous ces Chefs qui étoient entreprenans & braves prirent le titre de Roi.Kieou-lie-kiu mourut vers l'an 192. Comme fon fils Leou pan étoit trop jeune, Ta-tun qui étoit expérimenté dans la guerre prit fa place, & foutenu par les Chinois il fe fit proclamer Tanjou. Profitant enfuite des troubles dont la Chine étoit agitée, il entra fur les terres que les Goei poffedoient, & y fit de grands ravages; mais l'année fuivante il fut battu & eut la tête tranchée; alors toute la puiffance des Ou-huon fut anéantie & on tranfporta ces peuples en différens endroits de la Chine. Il n'en fut pas de mêmême des Sien-pi : ceux-ci faifoient fans ceffe des courfes dans cet Empire, & ils étoient maîtres de la Tartarie jufques vers la riviere d'Ili.

L'an 206.

L'an 207.

Kam-mo. Heou-banchu.

A l'égard des Huns ils ne tarderent pas à fubir le même fort que les Ou-huon. Difperfés fur les frontiéres SepL'an 216. tentrionales de la Chine, ils étoient confondus avec les familles Chinoifes; mais ils ne payoient aucun_tribut. Quelques Officiers Chinois en murmurerent, & le Tanjou Ou-tchou-tciuen,pour éloigner l'orage qui paroiffoit le ménacer, fe rendit à la Cour des Goei, où on le retint prifonnier, pendant que l'on envoyoit le Vice-Roi d'Occident nommé Kiu-pi, pour gouverner fes Sujets. Le titre de Tanjou fut entiérement aboli, & l'Empire des Huns détruit pour ne jamais être rétabli fous ce nom. Comme

(a) Aujourd'hui dans les environs de Pao-gan-tcheou dans le Percheli.

(b) dans le Leao-tong à l'Occident du

Fleuve Leao.

(a) Dans les environs de Yum-pim-fou dans le Percheli.

Après J. C.

on craignoit particuliérement que ceux de ces Peuples qui étoient reftés dans la Chine n'y caufaffent quelques troubles, l'Empereur des Goei les divifa en cinq claf- Tein-chou. fes, établit fur chacune des Chefs, dont le principal fe tum-kao. nommoit Pao.

Ven-bien

Dans la fuite vingt-mille familles des Huns qui étoient reftés en Tartarie vinrent fe foumettre à l'Empereur, qui les plaça vers Y-yam-tching dans le Ho-fi (a). Tous ces Peuples vécurent paifiblement avec les Chinois pendant le regne de la Dynaftie des Goei, dont les Empereurs 'étoient devenus affez puiffans pour recevoir des tributs ou plutôt des préfens des pays de Chen-chen (6) d'Akfou & L'an 222. de Khoten. Plufieurs années après, l'Empereur de ces Kammo. Goei fit un nouveau partage des Huns; il les divifa en deux bandes & leur donna des campemens en différens endroits du Chan-fi vers Pim-yam-fou & Ta-yuen-fou.

Pendant que les Huns étoient dans cet état de difperfion & de captivité, foumis aux Chinois, une Horde des Tartares Sien-pi nommé So-teou, qui depuis long-tems habitoit dans le Nord fans avoir de commerce avec les Peuples Méridionaux, commença à fe faire connoître. On appelloit encore ces Peuples Topa. Un de leurs anciens Rois nommé Mao avoit poffedé trente- fix Royaumes qui devoient occuper tous les vaftes pays qui font le long de l'Angara & de l'Obi. Toui-in, un de fes Defcendans à la cinquiéme génération, s'étoit avancé du côté du midi proche un grand lac dont on ignore la fituation.

Lin-khan, fept générations après, avoit partagé tous fes Sujets en dix familles; fon fils Kie - fuen étoit venu dans le midi & avoit pris poffeffion de l'ancien pays des Huns. Après fa mort, Lie-vi qui lui fuccéda vint habiter aux environs de Ta-tum-fou dans le Chan-fi, & foumit les Peuples voifins. Ce fut lui, qui le premier envoya fon fils Cha-mo-han vers l'Empereur des Goei; ce Tartare fut retenu comme en ôtage à la Chine jusqu'à ce que les

(a) Ce Canton étoit fitué où font aujourd'hui Kan-tcheou & So-tcheou, à

l'extrémité Occidentale du Chenfi.
(b) Vers le Lac de Lop.

L'an 251.

L'an 161

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L'an 271.
Tcin-chu.

L'an 275.

Tein devenus maîtres des Etats que poffedoient les Goei Après J. C. le renvoyerent en Tartarie: c'eft ainfi que ces Tartares Topa jetterent les fondemens d'une puiffante Monarchie qui s'empara d'une grande partie de la Chine, devenue comme on le voit la proye de tous ces Barbares de la Tartarie & de la Siberie. Quelques Chefs des Huns voulurent profiter de la foibleffe où fe trouvoit alors cet Kam-mo. Empire. Lieou-mum qui prenoit le titre de Tanjou fe révolta contre les Tcin, fit des courfes dans la Province de Pim-tcheou (a); mais l'année fuivante il fut tué par fes propres fujets qui fe foumirent aux Tein. Lie-vi, Chef des Tartares Topa, reconnut auffi l'Empereur des Tein qui commençoit à s'établir, & lui renvoya fon fils Cha-mo-han; mais à fon retour en Tartarie Cha-mohan fut tué par les Grands de la Nation, ce qui fit mourir de chagrin Lie-vi. Lie-hou fut mis fur le Thrône, & fous fon regne ces Tartares furent confidérablement affoiblis. Les Huns au contraire fe rétablirent entiérement dans le midi & formerent un nouvel Empire qui pensa renverfer celui de la Chine. C'est ce que la fuite de l'hiftoire va nous apprendre.

L'an 277.

(a) Dans le territoire de Ta-yuen-fou dans le Chanfi.

II.

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L

I I.

LES HUNS,

Autrement appellés HAN ou premiers TC H 40.

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IEOU-YUEN-HAI Fondateur de cette nouvelle Dynaftie des Huns, né parmi les Hordes qui étoient établies à Sin-hing (a), étoit fils de Pao, Chef des Hordes d'Orient, auquel les autres Chefs avoient donné

Après J. C

le titre de Lieou-chi. Lieou eft le nom de famille de la Tein-chousi Dynaftie des Han, que les Huns avoient pris, parce qu'ils

fe prétendoient defcendus de ces Empereurs Chinois, en conféquence des alliances qu'ils avoient contractées avec eux, & particulierement du mariage de l'ancien Tanjou Me-té avec une Princeffe de la Chine. Pao avoit épousé une femme de la famille appellée Hou-yen-chi, qui étoit la premiere & la plus illuftre parmi les Huns. Comme Lieou-yuen-hai fut un grand homme, & fur-tout le Chef d'une Dynastie & le Restaurateur de la Nation des Huns, on a crû devoir orner l'Hiftoire de fa naissance de prodiges qui annonçoient ce qu'il devoit être dans la fuite. On prétend qu'un jour fon pere demandant au Ciel un fils, apperçut un grand poiffon qui avoit deux cornes fur le fommet de la tête; ce monftre s'approcha de l'endroit où l'on faifoit le facrifice, & difparut après y avoir refté pendant quelque tems. Les Devins annoncerent cette apparition comme un heureux préfage. La nuit fuivante la femme de Pao vit en fonge le même monftre changé en homme, tenant dans fa main quelque chofe qui repandoit une lumiere extraordinaire & qu'il lui donna en lui annonçant qu'elle. auroit un fils. A fon reveil elle inftruifit Pao de cet événement, & celui-ci rappellant dans fa mémoire

(a) C'étoit alors un canton dont la Capitale s'appelloit Kio yam, qui eft aujourd'hui Sicou-yong dans le pays de Ta-yuen-fou dans le Chanfi.

Tome I.

T

Après J. C.

gure

que fa mere lui avoit prédit qu'il auroit une poftérité qui s'é-
tendroit jufqu'à la troifiéme génération, tira un heureux au-
du rapport
de toutes ces chofes. Mais on ne s'en tient
point à ces fables: on y ajoute de nouveaux prodiges,
que je ne rapporte que parce qu'ils peuvent fervir à nous
faire connoître le caractere de cette Nation.

Lieou-yuen vint au monde à treize mois, ayant en écrit dans fa main gauche le nom de Yuen-hai qu'on lui donna. Il avoit beaucoup d'efprit & de fagacité. Il perdit sa mere à fept ans. La vive douleur qu'il témoigna dans cette occafion, fes larmes & fes cris toucherent toute fa famille, & lui mériterent de juftes éloges de la part des étrangers. Les Hiftoriens Chinois font cette remarque, parce qu'il n'y a pas de pays où les devoirs que les enfans font obligés de rendre à leurs parens, foient plus recommandés qu'à la Chine, & où celui qui s'en acquite foit plus eftimé; en même-tems que celui qui y manque par-là fur eft couvert d'un mépris univerfel. Lieou-yuen attira donc par-là fur lui l'attention des principaux Officiers de la Province. Souvent de pareilles actions chez les Anciens Chinois faifoient fortir de la pouffiere un Sujet pour l'élever aux plus grandes dignités de l'Empire.

Quoi que j'écrive l'Hiftoire d'un Prince Hun ou Tartare, il ne s'agit plus ici de ces Barbares qui habitoient dans les plaines de la Tartarie fous des tentes & au milieu de leurs troupeaux. Depuis que les Huns étoient venus demeurer dans la partie Septentrionale de la Chine, les principaux de la Nation s'étoient policés. Ils aimerent les Sciences, les cultiverent, les apprirent à leurs enfants & imiterent en tout les Chinois à cet égard.

Lieou-yuen donna tout le tems de fa jeunesse à l'étude & à la lecture de ces anciens livres fi refpectés des Chinois, c'est-à-dire des King, ou livres canoniques qui contiennent les principes d'un bon gouvernement. Il méditoit fans ceffe fur ces fameux ouvrages; c'eft ainsi qu'il vit l'Y - king, le Chi - king, le Chou-king, & le Tchuntcieou.

Le premier de ces King, l'Y-king eft le monument le

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