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ou Hami, & tua environ dix mille hommes. A fon retour les Huns le furprirent, il fe trouva invefti de toutes parts; fon Avant J. C. armée manquoit de vivres, & elle étoit fur le point de Tcie-tipérir, fans un de fes Officiers, qui avec cent de fes plus braves foldats entreprit de fe faire jour à travers l'armée des Huns. Li-kuam-li le fuivit avec tout fon monde ; les Huns ne purent résister à la bravoure de l'Officier Chinois, qui après avoir reçu dans cette occafion vingt bleffures fauva l'armée. Dans le même tems un autre Öfficier nommé Ling, petit-fils de Li-kuam-li, qui par fon mé- Lie-tai-kirite étoit parvenu aux premiers grades de l'armée, & qui Kam-mo. avoit été envoyé avec cinq mille hommes vers Kua-tcheou pour arrêter les courfes des Barbares, demanda à l'Empereur un nouveau corps de troupes d'Infanterie pour pénétrer jufqu'à la Cour même du Tanjou. On ordonna à un Officier nommé Lo-pou-té de l'accompagner. Lo-pou-té qui ne vouloit pas fervir fous les ordres de Ling, repréfenta à l'Empereur qu'on étoit alors dans l'Automne, c'est-àdire dans le tems où la Cavalerie des Huns étoit plus nombreuse & plus forte; que c'étoit beaucoup rifquer que les attaquer, qu'il paroiffoit plus convenable de remettre cette expédition au Printems. Ces divifions entre les Généraux Chinois retournerent à l'avantage des Huns. Lopou-té marcha contre eux du côté du Si-ho (c'eft ainfi que l'on appelle les pays qui font fitués à l'Occident du Fleuve Hoam) pendant que le Général Ling fe rendoit en Tartarie par le Lac Sopou-nor au Nord de So-tcheou. Ce dernier s'avança avec une armée de trente mille hommes jusqu'à la chaîne des montagnes qui font au Nord appellé Sunki-chan: il y eut quelques efcarmouches dans lesquelles les Huns eurent du deffous. Le Tanjou qui appréhendoit que dans une action générale les Chinois ne l'emportaffent, raffembla un plus grand nombre de troupes; elles montoient à quatre-vingt mille hommes. Ling fe battit toujours avec avantage, en se retirant de plus en plus du côté du Midi. Cette manoeuvre fit craindre au Tanjou que les Chinois ne lui euffent dreffé fur leurs frontieres quelque embuscade où ils avoient deffein de le faire tomber: il fon

de

Tcie-ti

heou.

geoit déja à fe retirer lorsqu'un Officier Chinois le vint Avant J. C. trouver & lui apprit que Ling n'avoit aucun fecours à efperer & que toutes fes fléches étoient épuifées. En effet les Chinois avoient perdu, dans une action proche la montagne Ti-han-chan, plus de cinq cens mille fléches, & il ne leur en reftoit plus. Le Tanjou redoubla fes efforts, le Général Ling qui ne put s'empêcher de foupirer à la vûe du grand nombre de foldats qu'il perdoit, permit à ceux qui reftoient de fe fauver comme ils le pourroient, se contentant de leur affigner un rendez-vous. Pour lui n'ofant plus reparoître devant l'Empereur, il alla fe rendre aux Huns; & de toute fon armée il n'arriva fur les frontieres de la Chine que quatre cens hommes. Le Tanjou reçut honorablement ce Général & lui donna une de Han-chou. fes filles en mariage. Une autre armée Chinoife fut encore battue dans le pays d'Ygour. Un Officier Hun qui s'étoit mis au fervice de la Chine avoit eu le commandement des troupes de Leou-lan, & avec celles que les Chinois lui donnerent, il étoit entré chez les Ygours. Il fut défait par une armée que le Tanjou avoit fait marcher au fecours des Ygours, & obligé de se retirer à la hâte.

Sfu-ki.

L'an 97.

tum-kao.

Sfu-ki.

Les Chinois ne furent pas plus heureux dans l'expédiVen-hien- tion dont Li-kuam-li fut chargé dans la fuite. Ce Général à la tête de cent mille hommes de pied & de foixanKam-mo. te mille chevaux entra dans la Tartarie par le pays d'Ortous un autre Général nommé Lo-pou-te le vint joindre avec dix mille hommes. Han-yue avec trente mille tant Infanterie que Cavalerie fe mit en marche du côté d'Yen-gan-fou dans le Chenfy: & Gnao avec un pareil nombre de troupes, fortit par Ta-yuen-fou dans le Chenfy. Les Huns informés de la marche de cette grande armée, envoyerent leurs femmes, leurs enfans & tous leurs bagages de l'autre côté de la riviere Sie-ou-choui dans la Tartarie au Nord du Hoam & du pays d'Ortous. Enfuite le Tanjou avec cent mille hommes vint attendre les Chinois au midi de la même riviere on fe battit pendant dix jours, Li-kuam-li fut obligé de fe reti

heou.

rer avec perte. Han-yue qui avoit pris fa route par Tayuen-fou revint de même après s'être battu avec le Vi- Avant J. C. ce-Roi d'Orient. Les Huns étoient redevables de ces Tcie-tifuccès aux inftructions que leur donnoit le Général Ling : trahison qui fut caufe que l'Empereur de la Chine fit périr toute la famille de cet Officier, & que le Tanjou, pour le confoler de ce malheur, le déclara chef de Horde. Ce Prince mourut quelque tems après. Il avoit regné L'an 96. pendant cinq ans.

,

Hou-lo

Su.

Il laiffoit deux fils : l'aîné avoit la dignité de ViceRoi de l'Orient & le fecond étoit Grand Général Avant J.C. des troupes de la gauche, c'est-à-dire de l'Orient. Le kou. premier n'étoit point à la Cour lorfque fon pere mourut, Kam-me. & quoiqu'il eût été nommé pour lui fucceder, les Grands Lie-tai-kide la Nation, qui le croyoient dangereufement malade, mireht son frere fur le Thrône. Malgré fes droits à l'Empire, la crainte qu'il avoit que ce frere, pour se maintenir dans cette espéce d'ufurpation, n'attentât à fa vie ne lui permit pas de fe montrer. Il n'ofa faire valoir la nomination de fon pere; mais le nouveau Tanjou informé de fes allarmes, lui fit dire qu'il étoit prêt de lui remettre la Couronne, exemple de vertu & de définterefsement rare & admirable dans une Nation policée, & plus encore dans une Nation barbare. Les deux freres difputerent long-tems à qui ne regneroit pas : l'aîné s'en défendoit fur la délicateffe de fon temperamment l'autre foutenoit qu'il ne pouvoit regner legitimément qu'après la mort de fon aîné. Cette difpute finguliere, & dont l'Hiftoire ne fournit guère d'exemple, fut terminée à la gloire des deux Princes. Le plus jeune defcendit du Throne & obligea fon aîné à y monter : ce dernier prit le titre de Hou-lo-kou-tanjou & donna à fon frere la dignité de Vice-Roi de l'Orient.

:

Quoique l'Empire des Tanjou fût borné par les montagnes qui font au Nord de la Chine & que l'Irtifch

du côté de l'Occident lui fervît de frontiére; les Huns qui avoient fait fouvent des incurfions dans la petite Bukharie, c'est-à-dire dans les pays d'Igour, d'Haraf

Hou-lo kou.

char & dans les autres Royaumes voifins y confervoient Avant J. C. une espéce d'autorité. Les petits Rois qui regnoient dans ces cantons étoient leurs vaffaux, & lorfque les Chinois' qui s'y étoient auffi établis n'étoient pas les plus forts ils les dépofoient & les remettoient fur le Thrône à leur Lic-tai ki-¦ gré. La 4e. année du Regne de ce Tanjou, le Roi de Leou-' lan mourut les Peuples de ce pays redemanderent aux Chinois le fils de leur Roi qu'ils retenoient en ôtage. La Cour de la Chine, fous prétexte que l'Empereur aimoit beaucoup ce jeune Prince, ayant refufé de le laisser partir, le Tanjou profita de cette circonftance pour donner un Roi aux Leou-lan', & leur envoya un autre fils de leur Prince qui étoit en ôtage à sa Cour.

fu

Tcien han

chou.

L'an 9.

L'an 90. Kam-mo. Sfu-ki.

Sfu-ki.

Deux ans après, la guerre recommença avec la Chine; fes troupes entrerent dans le pays de Pao-gan-tcheou & dans le Nord de la Province de Chenfy, vers Yen-ganfou elles : y firent plufieurs courfes, principalement dans cette derniere province; elles pillerent auffi le pays de So-tcheou, où elles enleverent des Officiers & beaucoup de Chinois. L'Empereur de la Chine envoya au fecours de ces Provinces défolées le Général Li-kuam-li, à la tête de foixante & dix mille hommes qui prirent leur route par le pays d'Yen - gan - fou: un autre Général nommé Cham-kieou avec trente mille hommes fe rendit dans le pays fitué à l'Occident du Hoam, pendant que Mam-tum avec quarante mille hommes s'avançoit du côté de So-tcheou. Le Tanjou, qui fut inftruit de la marche des Chinois, fit tranfporter tous fes bagages au Nord de la Ville de Tchao-fin-tching proche la riviere Tchikiu - choui. Le Vice-Roi de l'Occident avec fix ou fept mille hommes paffa le fleuve Sie-ou-choui & alla camper à la montagne Teou-hien-chan, pendant que le Tanjou avec ce qu'il avoit de meilleures troupes fe retira au-delà du fleuve Kou-tcie-choui. Le général Chinois Cham-kieou s'efforça inutilement de le joindre; d'un autre côté les Huns envoyerent Ling ou Li- ling, Général Chinois, qui après fa déroute s'étoit foumis au Tanjou, à la tête de trente mille hommes contre l'ar

par

kou.

mée Chinoife. Les deux armées fe rencontrerent à la montage Sun-ki-chan où elles fe battirent pendant neuf Avant J. C. jours. Les Chinois, après de grands efforts, parvinrent Hou-loà rompre les rangs de l'armée des Huns, les obligerent à reculer, en tuerent un grand nombre & s'avancerent jufques au fleuve Pou-nou-choui. Alors les Huns qui ne remportoient aucun avantage prirent le parti de fe retirer. A l'égard de l'armée Chinoife commandée Man-tum, elle s'étoit avancée jufques à la montagne du Ciel ou Tien-chan au Nord de Kamoul & de Turphan, où elle rencontra vingt mille Cavaliers Huns, qui ne fe trouvant pas les plus forts, n'oferent hazarder un combat. Les Ygours qui étoient alors les alliés des Huns furent les feuls expofés à la colere des Chinois. Ils s'é- Ven-bientoient mis en embufcade pour enlever les foldats de tum-kao. l'armée Chinoife qui tomberoient entre leurs mains ; ils Lie-tai-kieurent tout lieu de fe repentir d'avoir pris parti dans su. cette guerre. Le Général Mam-tum ou felon d'autres Ma-tum, après avoir paffé au Nord de leur pays fit attaquer par les troupes des Leou-lan & des autres Peuples voifins du Lac de Lop, leurs villes & habitations, & les foumit entiérement aux Chinois.

Han-chu.

Toutes ces armées n'étoient que des corps particu- Kam-me. liers de troupes qui avoient pénétré fort avant dans la grande Tartarie par differens endroits. La grande armée commandée par Li-kuam-li s'étoit également mise en marche; les Huns avoient détaché cinq mille Cavaliers qui avoient pour chef un Général de leur Nation, & le Chinois Goei-liu qui commandoit en Siberie. Ils s'avancerent jufqu'à la montagne Fou-yam-kiu-chan dans le deffein d'attaquer les Chinois, mais ils furent défaits par Han-chou deux mille Cavaliers de troupes étrangeres que le Géné- Ven-bienral Li-kuam-li avoit envoyés contre lui. On pourfuivit Lic-tai-kiles Huns jufqu'à Fan-fou-gin-tchim, ville de Tartarie, su. que la femme d'un Général Chinois qui avoit été battu autrefois par les Huns avoit fait conftruire, & où elle Te-tum-tchs

s'étoit retirée avec les débris de fon armée : les Huns

n'oferent attendre les troupes Chinoises dans cet endroit

tum-kas

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