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autrefois une garnifon. 2°. Jeou-yuen-hien fur les frontieres de Hami.

Au Nord du pays de Hami, on trouve la montagne Tien-chan ou Montagne Celeste, qui portoit chez les anciens Huns le nom de Ki-lo-man-chan. On l'appelle encore Sioue-chan ou montagne de neige. Elle fait partie de cette longue chaîne de montagnes qui vient de Kafchgar. Au midi de cette montagne à deux li, il y a un lac nommé Yen-tchi qui doit être le lac Parkol.

Ma-piao-chan eft une montagne fituée au Sud-eft de Hami fur les frontiéres du pays. Dans le voisinage eft une autre montagne appellée Vang-hiang-ling. Your-ho eft une riviere fituée à 130 li de Hami vers l'Orient.

Niang-tfu-tchuen eft une riviere ou fource à l'E de la riviere
Your. Les gens du pays l'appellent Ko-tun-che-la.

y

Ho-lo-tchuen riviere fur les fronieres de Hami au Sud. Il a dans ce voisinage le lac Tang-tfuen-tchi.

Kan-lo-tchuen autre riviere à 300 li au Sud. Il y a dans le voifinage le lac Tang-tfuen-tchi.

Kan-lo-tchuen autre riviere à 300 li au N. O. de Hami. M. Paul donne au pays de Hami le nom de Camoul, & il en fait une Province du Royaume de Tangout qu'il dit être voifin de deux déferts, dont l'un eft le grand défert de fable. Il ajoute que l'on y trouve toutes les chofes né ceffaires à la vie, que les habitáns étoient fort adonnés à leurs plaifirs, qu'ils étoient idolatres, & que par religion ils étoient fort hofpitaliers, principalement envers les étrangers, leur abandonnant leurs maifons & leurs propres femmes pour les fervir en tout ce qu'ils défiroient; & ne rentrant qu'après s'être affurés du départ. Les peuples de Hami croyoient que cette prostitution étoit agréable à leurs Dieux, & les ordres de l'Empereur Kublai-khan ne purent leur faire abandonner cette pratique.

Benoît Goez parle de cette Ville fous le même nom & dit qu'elle est éloignée de Kia-yu-kuan près de So-tcheou de neuf journées de marche. Il place dans les environs la ville d'Aramuth.

Les places les plus occidentales de la Province de Chen

fy

fy ayant fait anciennement partie de la Tartarie, nous
devoir les nommer ici; d'autant plus que ce que
croyons
nous en dirons pourra fervir à éclaircir M. Paul.

S. I.

Ce voyageur fait d'abord mention de Suchur ou Sucuir, que Johnson nomme Souchik & Sukuir, & les Ambassadeurs de Schahrokh, Sokjou, Benoît Goez, Socieu, c'est la ville de So-tcheou d'aujourd'hui.

Tout ce pays, avant la Dynaftie des Han, étoit poffe- Ven-hiendé par des Tartares appellés Yue-chi, enfuite par les Huns. tum-ka, L'Empereur Vou-ti des Han en fit la conquête, & lui donna le nom de Tfieou-tfuen-kiun, c'est-à-dire, Province de la fontaine du vin, parce que près de So-tcheou il y a une fontaine dont les eaux ont le goût du vin. Li - kao Roi des Si-leam ou Leam Occidentaux y mit fa Cour. Sous le regne des Soui, on appella tout ce pays So-tcheou. il devint fucceffivement partie des Provinces de Tchang-ye, & de Long-yeou. Il paffà enfuite fous la domination des peuples du Toufan, & quelque tems après, les Chinois. le reprirent il fait aujourd'hui partie du Chenfi. On comptoit trois villes dans ce pays. 1°. Tfieou-tfuen à préfent So-tcheou, qui eft proche la grande muraille. Dans le voisinage étoit la montagne Kieou-long-chan, & au Sudoueft celle de Kuen-lun-chan. 2°. Fou-lo appellée anciennement Lo-kuon-hien. 3°. Yo-muen fous les Han, c'est ce que nous appellons Kia-yu-kuan. Mais il ne faut pas confondre cet Yo-muen avec un autre paffage du même nom qui eft plus à l'Occident. Du tems de M. Paul la plus grande partie des habitans étoit idolatre, il y avoit parmi eux quelques Chrétiens. On trouve dans ce pays beaucoup de Rhubarbe,

§. 2.

La ville de Campition qui eft dans le voisinage, eft ap- M. Paul; pellée par Johnfon, Kampion, ou Kamchik, par les Am

baffadeurs de Schahrokh Kamjou, & aujourd'hui par les Chi

Tome I.

b.

nois Kan-tcheou.Tout ce pays, 300 ans avant J. C., étoit ha bité par les Tartares. Sous les Han, les Huns en étoient les maîtres, & ce fut l'Empereur Vou-ti, qui après le leur avoir enlevé, lui donna le nom de Province de Tchang-ye. Les Si-leam l'appellerent dans la fuite Kan-tcheou. Sous les Tam, les Toufan s'en rendireut les maîtres; mais les Chinois les en dépouillerent. Ce canton eft réuni au Chenfi. On ne comptoit autrefois que deux villes dans ce pays. 1°. Tcham-ye ou Kan -tcheou. Dans fon territoire étoit la montagne Ki lien-chan ou Montagne céleste que l'on regardoit comme une fuite de celle de Hami; le lac Kiu yen que nous appellons aujourd'hui Sopou - nor. Les fleuves Ho-li-choui & Jo-choui font au nord de Kan-tcheou. On trouve encore les montagnes de Kan fun-chan & de Lin-fong-chan. 2°. La ville de San-tan connue du tems des feconds Han, & près de laquelle on trouve la montagne Yen-tchi-chan qui eft fort célébre dans l'histoire. Du tems de M. Paul Kan- tcheou étoit la principale ville du pays de Tangout. Il y avoit des Chrétiens, des Mahometans & des Idolatres. Ceux-ci étoient des Bonzes de Fo, comme il le paroît par le recit de ce Voyageur. Leurs Idoles faites de terre ou de bois étoient dorées : il y en avoit de très-grandes au tour defquelles on en voyoit de plus petites dans une pofture refpectueufe : leurs Prêtres gardoient la chafteté. On comptoit dans ce pays les années par Lunes, & dans chaque lune il y avoit cinq jours que l'on regardoit comme des jours de Fêtes. On ne tuoit aucun animal & on s'abftenoit de manger aucune viande. La polygamie y étoit en ufage & il étoit permis de répudier la femme dont on fe dégoutoit : ils époufoient leurs belles - meres & même leurs parentes au fecond dégré.

S. 3.

Il faut placer dans ce même canton la ville d'Ezina; qu'une Carte de la Tartarie faite à la Chine fous les Mogols, appelle Ye-tci-na; elle eft fituée à 12 journees de Kantcheou au midi du grand désert.

C

ARTICLE II.

Pays de Leou-lan ou de Chen-chen & les environs:

E pays, qui dans les Hiftoriens Chinois porte ces Ven--biendeux noms, eft fitué au midi de Hami. Il formoit tum-kas. anciennement un petit Royaume dont la Capitale étoit Kan-ni-tching yoifine du lac de Lop.

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Tcien-han

Tout ce pays eft ftérile, plein de fables, & l'on y ren- Ven-biencontre peu de bonnes terres. On y comptoit environ 1500 tum-kao. familles. Ces peuples cherchent les pâturages où ils nour-ho riffent des ânes, des chevaux & des chameaux. Ils tirent des pays voifins leurs denrées : ils ont les mêmes mœurs que les peuples du Tibet qui font leurs voifins au Sudeft. On y trouve des pierres précieuses, des rofeaux, des faules & plufieurs autres arbres.

Le lac de Lop proche lequel étoit la Capitale du pays retum-chi. eft appellé par les Chinois Pou-loui-hai, ou Yen-tce ou Pou-tchang-hai; il a 400 li de circuit. C'eft dans ce lac que viennent fe jetter les fleuves qui ont leur fource dans la montagne Tçung-ling près d'Yu-tien, ce qui prouve, pour le dire en paffant, que ce dernier pays eft Khoten,

chou.

d'où effectivement partent des fleuves qui viennent se jetHeou-han- ter dans le lac de Lop: à 300 li de ce lac eft un détroit entre les montagnes que l'on appelloit anciennement Yomuen-kuan. On prétend qu'il eft éloigné de 8co li de Hami. Tous les environs font d'affreux déferts appellés Chamo ou Gobi.

M. Paul parle d'une grande Ville de Lop fituée à l'entrée du grand défert, dont les habitans étoient Mahometans. Les marchands qui vouloient traverfer ce désert, s'arrêtoient dans cette ville, où ils achetoient des mulets ou de forts ânes pour porter leurs provifions, & à mesure qu'ils les confommoient, ils tuoient ou abandonnoient ces animaux, dans l'impoffibilité de les nourrir. Les chameaux qui mangent peu & portent de groffes charges y font fort utiles. On trouve de tems en tems des eaux douces & en quelques endroits des eaux falées. Ce défert eft fort montagneux, les plaines ne font que des fables, & l'on y entend quelquefois des bruits que les peuples du pays croyent

être des voix de démons.

Je pense que c'eft dans ce canton qu'il faut placer la Province que M. Paul appelle Chin-chin-talas ou Chinchin-calas, voisine du grand défert, & où il y avoit des Neftoriens, des Mahometans & des Idolatres. M. Paul prétend que l'on trouve dans une montagne de ce pays une espéce de terre qui produit des filets approchans de la laine, qui, après avoir été lavés & pilés dans un mortier, font filés, & fervent à faire des étoffes qui fe blanchiffent au feu.

S. I.

A l'Eft du lac de Lop on trouve une ville que M. Paul appelle Sachion, c'est la Cha-tcheou ou ville de fable des Chinois. M. Paul la place à l'entrée de la grande Province de Tangout, & dit que les habitans étoient Mahometans, mais que l'on y trouvoit quelques Neftoriens. De fon tems, les peuples ne vivoient que des fruits, & négligeoient le commerce. Il y avoit plufieurs temples d'idoles dans lefquels on vouoit les enfants & on les ra

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