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les noms à moins que le dommage dont fe AN. 1528. plaint l'impetrant ne monte à la fomme de deux cens livres; & l'on ne pourra excommunier pour une moindre fomme, ce qui fera exprimé dans les lettres monitoires..

1 V.

Dans le fecond, la femme, les enfans, les. ferviteurs & fervantes de ceux contre lefquels. on fait des plaintes, & on demande des monitoires & réagraves, ne feront point compris on ne nommera que ceux qui participent à l'action.

Dans le troifiéme, les notaires, greffiers procureurs & autres praticiens dans les cours ecclefiaftiques, ne pourront proceder par voïe, d'excommunication pour les falaires, vacations, expeditions qui leur font dûës par les. parties, ou cliens: tout ce qu'on pourra faire fera de leur interdire l'entrée de l'églife jufques à ce que les juges après avoir connu la contumace des débiteurs, en ayent ordonné

autrement.

Dans le quatrième, on n'accordera point. de lettres d'excommunication fur la premiere contumace, mais feulement l'interdit de l'entrée dans l'églife; fi ce n'eft que les ordinaires jugent qu'on en doit ufer autrement, par rapport à la diverfité des lieux & des coutu

mes.

Dans le cinquième, afin que les juges métropolitains puiffent rendre la justice avec plus de facilité & de droiture, le concile ordonne que les fuffragans & leurs officiaux feront leurs informations & leurs enquêtes, en françois ou en latin, ou du moins dans une langue que l'on puiffe entendre dans la province.

Le concile fit un autre décret par lequel il Décret tou ordonne aux recteurs des églifes paroiffiales „

foit curez, foit beneficiers à charge d'ames

de résider dans leurs benefices, enforte qu'on AN. 1528. ne pourra leur accorder aucune difpenfe à ce chant la réfujet, ni permiffion d'établir des vicaires en filence des leur place qu'avec connoiffance de caufe, la curezs quelle aiant été examinée, & ces vicaires aïant été jugez capables de deffervir les paroiffes après un ferieux examen, les curez auront foin que ceux qui tiendront leurs places s'acquittent exactement de leur devoir, exercent l'hospitalité & foulagent les pauvres.

r.

Enfin le dernier decret ordonne, que pour Autre dé empêcher la profanation des cimetieres, ils fe- cret fur les ront clos & fermez le plûtôt qu'on pourra le cimetieres. faire, & au plus tard trois ans après la publi cation des reglemeus de ce concile; & que fr ceux qui doivent en avoir foin, negligent de le faire, ils feront punis faivant la volonté de l'ordinaire. Après tous ces decrets on regla la decime que le roi demandoit, pour aider au païement de la rançon des deux princes fes fils & > on finit le concile.

VI.

Revolte

cafion du

Jean Brean

Il y avoit huit cens ans que les évêques d'Utrecht étoient feigneurs fpirituels & tem- dans la pro porels de la province qui porte ce nom, vince d' lorfque l'herefie Lutherienne y penetra: Et trechta l'o comme il n'y avoit point de pais mieux Luthera. difpofé à la revolte que celui-là, il s'en ifme. fallut peu que le nombre des heretiques n'égalât d'abord celui des catholiques. L'évé chronic. e que qui étoit alors Henry de Baviere, le pifcop. vt cinquante-huitiéme depuis l'établiffement traject. du fiége épifcopal, s'oppofa avec tant de Gazey bit lenteur au progrès de Therefie, que le mal Pais bas devint bien-tôt incurable. Les Lutheriens fe révolterent à la premiere recherche que l'on fit de ceux qui repandoient cette mauvaife doaine, & incapables de foûtenir la guerre AY

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ecclef. dus

contre l'évêque & le chapitre, ils appelle AN. 1528 rent à leur fecours Charles d'Egmont duc de Gueldre, qui depuis long tems afpiroit à la feigneurie d'Utrecht. Charles vint avec des troupes, qui furent introduites dans la ville fans aucune réfiftance; il s'empara des villes de Deventer, & de Harderwik, & le refte de la province fe rendit, à l'exception de la forterefle de Tyles, devant laquelle on mit le fiege. L'évéque & le chapitre fe trou vant ainfi furpris, eurent recours à l'empereur Charles V. en qualité d'archiduc des Pais-bas, & lui reprefenterent que les ducs de Gueldre ayant toujours été ennemis de la maison d'Autriche, il ne devoit pas fouffrir qu'ils s'emparaffent de la feigneurie d'Utrecht, à caufe des liaisons très-étroites qu'il y avoit eu de tout temps entre les rois de FranVII. ce & ces ducs. Cette raison toucha l'empeL'empereur demande reur; mais comme cette province étoit à l'union de fa bienféance, il répondit à Févêque & au la feine chapitre qu'il étoit fur le point de conried'Oerecht clure une paix avantageufe avec la France dont le duc de Gueldre étoit allié, & qu'il ne pouvoit le traverfer, à moins que la fouverai-Le Mire ne- neté d'Utrecht ne fût unie au domaine des sit. ecclel. Belgic. Val. Pais-bas, ce qui marquoit affez nettement André tom. qu'il vouloit être maître de cette feigneurie 1ogr. Belg. pour récompenfe du fecours qu'on lui deman

aux Païs

bas.

doit.

La condition paroiffoit affez dure, puifqu'il s'agiffoit de perdre entierement une fouveraineté mais l'évêque & le chapitre ne penfant qu'à faire au duc de Gueldre tout le mal qu'ils pourroient, en lui oppofant un adverfaire aufli puiffant que l'empereur, confentirent à fe rendre fes fujets; mais comme on vouloit pour cimenter cette union, que l'autorité da faint

frege y intervint, on eut recours au pape Leon X. qui ayant befoin de l'empereur pour élever AN. 1528. à la fouveraineté de Florence la maison de Medicis, lui accorda tout ce qu'il voulut.

VIII. Le pape

Il autorifa l'union de la feigneurie d'Utrecht aux Pais-bas, & fuppléa de fa pleine puif- approuve fance apoftolique à tous les défauts qui pour- le cran pore roient être intervenus dans le traité. Ce tranf de la fei gneuried' port de la domination temporelle du pais trecht à Charles V. du confentement de l'évêque & l'empereur. du clergé, fe fit le vingt-uniéme d'Octobre de De rebus ecl'année 1528.

clef. V'tra.

entre

La raifon que l'empereur avoit alleguée àject. hift. 4i l'évêque & au chapitre d'Utrecht n'étoit pas 1725. p. 1. fans fondement; il étoit vrai qu'on parloit IX. fortement de paix entre l'empereur & le roi On parle de de France; & il paroit qu'on n'étoit en diffe- paix l'empereur rend que fur le tems de la révocation de Lau- & le roi de trec qui commandoit Farmée Françoife en France fans Italie. L'empereur prétendoit qu'elle devoit fuccès, preceder la liberté des deux jeunes princes qui étoient en ôtage à Madrid, & François I. foùtenoit qu'elle n'en devoit être que la fuite, ou que du moins ces deux chofes devoient s'executer en même tems. Les miniftres de l'empereur perfuadez que le roi de France avoit raifon, preffoient leur maitre de fe contenter de la garantie du roi d'Angleterre qui fe vouloit charger de l'accompliffement du traité. Le feul chancelier Gattinara étoit pour la continuatión de la guerre, & fon avis fur fuivi. Les ambaffadeurs de France & d'Angleterre qui étoient à Burgos, voyant l'empereur obftiné fur l'article de la révocation de Lautrec avant toute autre chofe, lui demanderent leur eongé le vingtiéme de Janvier 1528. mais il leur répondit qu'il falloit pourvoir à la sûreté de les miniftres auprès de leurs maitres. Les

deux herauts d'armes que ces ambaffadeurs: AN. 1528. avoient avec eux, dont l'un fe nommoit Guyen-ne & l'autre Clarance, firent demander à la majefté imperiale une audience qui leur fut accordée le vingt-deuxième de Fevrier à Bur-gos..

X.. Les Hérauts des deux

guerre à

Charles V.

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L'empereur étant entré dans la falle d'audience & placé fur fon trône, les deux hé-ro sde Fran- rauts ayant leurs cottes-d'armes fur le bras ce & d'An- s'approcherent, & après trois reverences le gleterre dé genou. en terre, s'avancerent jufqu'au pied clarent la du trône, où Clarence demanda sûreté pour leurs perfonnes tant qu'ils feroient dans les états de l'empereur, & un fauf-conduit pour. en fortir ce qui leur ayant été accordé Guyenne & Clarance lûrent la déclaration de guerre, ce qui irrita fi fort l'empereur, qu'a-près avoir reçû le memoire de la main des he-rauts, qui s'étoient revêtus de leurs cottes-d'armes, il relegua les ambaffadeurs de Frar-ce, de Venife. & de Florence à vingt lieuës de: fa cour, & leur donna des gardès. Il menagea un peu plus l'ambaffadeur d'Angleterre, dans l'efperance de détacher fon maître de la confe deration.

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Reproches De plus l'empereur s'étoit vanté en presence: injurieux de toute fa cour, que deux ans auparavant il: que l'empe avoit dit, en parlant au premier préfident de Grenoble.ambaffadeur du roi de France, qu'il

reur fait au

cé'

soi de Fran- étoit prêt de vuider feul à feul fa querelle avec. Mem. du fa majefté très-chrétienne, & qu'il étoit furBellay 3. pris de ce qu'elle, qui faifoit une fi haute proD. Anton. feffion de generofité, n'avoit point accepté le de Vera hift. de Charles défi qu'il lui avoit fait alors. Mais le prefident: p. 1. interrogé für ce fujet, répondit pofitivement: que l'empereur ne lui avoit jamais tenu de reils difcours, & que quand il l'auroit fait, l ne fe feroit pas chargé d'en porter la parole à

pa

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