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loco cit.,

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Spire, mirent leur proteftation par écrit & la AN. 1529. publierent le 19. d'Avril par un acte, dans leriales fe joi- quel ils appelloient de tout ce qui venoit d'être guent à eux. fait, à l'empereur, au futur concile géneral, Sleid ibid. ou national, & à tous juges non fufpects; & Pallavic. en confequence nommoient des députez pour envoyer vers l'empereur, afin d'obtenir la révocation de ce decret. Ces quatorze villes furent Strasbourg, Nuremberg, Ulm, Conftance, Reutlingen Reutlingen, Windsheim, & Menningen, Lindaw, Kempten, Heilbron, Ifne, Weiffenbourg, Nordlingue, & faint Gal. L'article de cette proteftation qui concernoit la préfence réelle étoit conçu avec beaucoup de menage mens, à caufe de la divifion qui étoit fur ce fujet entre les Lutheriens & les Zuingliens. Ceux-là y difoient qu'on fçavoit quels étoient les fentimens de leurs églifes touchant la prefence du corps & du fang de J. C. dans l'euchariftie; mais qu'il ne falloit point faire de decret contre ceux qui n'étoient point de cet avis, parce qu'ils n'aOrigine du voient été ni appellez ni entendus. C'eft de nom de pro cette célebre proteftation qu'eft venu le fateftans don- meux nom de Proteftans, qui fut donné aux né aux La heretiques d'Allemagne, & dont les Calviniftes fortis de la même origine fe font depuis Sleïd. I. 6. accommodez, afin d'être traitez un peu plus pag. 298. honorablement qu'ils ne l'étoient par d'autres titres qui ne leur plaifoient pas, quoique les bons Proteftans foient peut-être autant leurs ennemis que les catholiques mêmes.

LXVII.

theriens.

Rayn. ad hunc an. n.

25.

Ferdinand étoit forti de l'affemblée avant que les princes euffent fait leur proteftation: & comme il s'agilfoit d'empêcher les Turcs de conquerir le refte de la Hongrie, & de fauver l'Autriche la Stirie & la Carinthie de leurs incurfions, l'archiduc ne pouvoit

Cochleus

198.

y réüffir fans donner quelque fatisfaction aux Proteftans; c'étoit pour lui que les armes AN. 1529. catholiques devoient agir; & l'interêt d'une couronne lui paroiffant auffi confiderable que celui du duché de Milan l'avoit paru à l'empereur Charles V. fon frere, il fuivit la conduite de fa majefté imperiale, & permit aux Lutheriens & aux Sacramentaires de vivre comme il leur plairoit, fans étre obligez de act.&fcrip. rendre compte de leurs actions qu'à Dieu Luth. ann. & à l'empereur, en attendant qu'on y eût 1529. pag. autrement pourvû; ainfi la diéte fe fepara, & toute fa colere tomba fur les Anabaptiftes qui avoient publié de nouveau fept articles, pour établir leurs monftrueux dogmes. Le premier étoit, qu'il n'étoit pas permis à un chrétien de porter les armes & de reconnoître les magiftrats, fondez fur ces paroles de Jefus-Christ. Les rois des nations les Luc.xx11, traitent avec empire; qu'il n'en foit pas de 25. même parmi vous. Le 2. qu'il n'étoit jamais permis de jurer, non pas même lorfque les magiftrats obligeoient à lever la main. Le 3. que Dieu n'appelloit les veritables chrétiens, ni à rendre justice, ni à veiller à la tranquillité publique. Le 4. que quiconque n'auroit pas été Anabaptifte, feroit mis au côté gauche & au rang des boucs dans le jugement dernier. Le 5. que la chaire de Moife n'étoit que dans la fecte des Anabaptiftes, & qu'il n'y avoit qu'eux de prédeftinez. Le 6. qu'il n'y avoit qu'eux d'envoyez pour prêcher l'évangile. Le 7. qu'il falloit tenir pour autant de réprouvez ceux qui s'oppofoient aux progrès de leur doc-

trine.

Cochlée refuta folidement ces articles, & d'une maniere qui fut également approuvée Cochlée re

LXVIII.

'AN. 1529.

fute les ar. ticles des

ftes.

anno.

en

des deux partis des Catholiques & des Proteftans. Il montra fur le premier article le deffein de Jefus Chrift, en établiffant fa doctrine, de foumettre les fideles aux loix du Anabapti- gouvernement dans lequel ils étoient nez dès que ces loix n'étoient point incompatiCochl, hoc bles avec le falut : Qu'il avoit confirmé par fes exemples, ce qu'il avoit enfeigné de vive voix, puifqu'il avoit fait un miracle pour payer le tribut. Il fit voir que le 2. & 3. articles étoient tirez de l'herefie des Prifcillianiftes, & condamnez. Il taxa le 4. de manifeftement contraire à l'écriture fainte, ce qu'avant Muncer on n'avoit point oui parler des Anabaptiftes; & que dans tous les endroits de l'évangile où il étoit parlé du jugement dernier & de ceux qui feroient mis au côté droit du fouverain juge, il n'étoit fait mention que de bonnes œuvres, & non de rébaptifation. Enfin il foutint contre les autres articles, que les Anabaptiftes bien-loin de montrer qu'il n'y avoit point d'autre milfion que la leur dans la religion catholique ne pourroient jamais juftifier qu'ils fuffent véritablement appellez, puifqu'il n'y avoit que cinq ans qu'ils paroiffoient fur la fcene, & que leur chef Thomas Muncer n'avoit reçu d'aucun évêque ni mission ni impofition des mains que tous les Anabaptiftes étoiene convaincus que cet herefiarque s'étoit ingeré de lui-même dans le miniftere de la parole, & qu'il avoit eu recours à de faufles révelations, pour cacher aux yeux des hommes ce qui lui manquoit du côté de la vocation.

LXIX.

La complaifance de Ferdinand envers les Soliman fe Lutheriens ne lui procura pas de grands avanrend mai- tages pour s'oppofer aux Turcs. Dès le prin

bunc

22. 24.

ann.

temps Soliman fe mit en marche avec une armée de cent cinquante mille hommes, & arAN. 1529. riva devant Bude, dont les magiftrats lui por- tre de Bude terent aufli-tôt les clefs. La fortereffe défen- en Hongrie. due par fept cens Allemands commandez par Nic. Ifth. le comte de Nadasti refusa de se rendre; mais hift. Hung. les Turcs la battirent avec tant de furie, qu'a-. 10. près avoir fait jouer une mine dont l'effet fut Raynald.ad fi grand, qu'elle fit fauter une partie des fortifications, les affiegez fe rendirent vie & bagues fauves. Nadafti que ceux-ci avoient mis en prifon, parce qu'il n'avoit pas voulu confentir à la capitulation, ne fut délivré par les Turcs que pour être conduit à Soliman qui le remit à la difcretion de Jean vaivode de Tranfilvanie, comme étant fujet de ce prince; mais le vaivode en ufa avec Nadafti felon toute la clemence qu'on avoit lieu d'attendre de fa bonté naturelle.

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ne dort il

Le fultan maître de Bude, fit marcher fon LXX. armée en Autriche, & ne trouva fur fa route Il va àViende refiftance qu'à Altembourg, qui fut em-levele fiege. porté d'affaut; mais les intelligences que le Sleïdan in bacha Ibrahim avoit avec la maifon d'Au- comment. I. triche ayant fait perdre à Soliman plus de la 6. p. 199. moitié de la belle faifon l'armée Turque ne put arriver devant Vienne que le vingtfixiéme de Septembre. Ce retardement donna tout le tems à Ferdinand de bien munir la place; il y fit entrer vingt mille hommes de pied & deux mille chevaux de bonnes troupes commandez par le comte Palatin. La ville fut vigoureufement attaquée & encore mieux défendue; enforte l'hiver commençant à

que

fe faire fentir avec affez de violence, Soliman après trente jours de fiége accompa gnez d'incurfions dans toute la Hongrie, retira fon armée le quatorziéme d'Octobre,

après avoir perdu près de foixante mille homAN. 1529. mes devant cette place, & revint à Bude, où il convoqua les états generaux & inveftit de nouveau Jean Zapol du roiaume, en le declarant roi légitime & fon bon ami, à quoi tous les états applaudirent.

Pendant ce temps-la Marguerite d'Autriche gouvernante des Pais-bas, & Louise de Savoye mere de François I. travailloient à faire la paix entre l'empereur & le roi de France, & arrêterent même, que vers la fin du mois de Mai, on commenceroit les négociations dans la ville de Cambrai, quoique la guerre continuât toujours en Italie, qu'Antoine de Leve eût pouffé les François à bout dans le Milanez, & que leur armée eût entierement été défaite par la prife du comte de faint Pol qui la commandoit. Les deux princeffes ne defefpererent pas toutesfois de réuffir dans leur négociation, & elles en étoient d'autant plus capables, qu'avec beaucoup d'efprit & d'experience, elle s'aimoient fort, & fouhaitoient fincerement de voir la paix rétablie entre les deux princes. Charles V. avoit vû par fa propre experience que les traitez qu'il On travail avoit faits avec le pape & François I. tous deux le à la paix fes prifonniers, l'un au château faint-Ange entre l'em- & l'autre à Madrid, à des conditions trèspereur & le onereufes, ne pourroient jamais fubfifter; & roi de Fran. d'ailleurs il avoit befoin de toutes les forces s'opposer aux Turcs & aux Lutheriens: Mem. du pour il voulut donc corriger les traitez de Rome & Guice.l.13. de Madrid par ceux de Barcelone & de CamBe leforêt. brai, il réfolut de quitter l'Espagne pour paffer en Italie; & comme le pape n'avoit point Sleïdan in de plus grands défirs que de voir fa maison rétablie dans la fouveraineté de Florence, d'où elle avoit été chaffée, il ne ceffoit de preffer,

ce.

LXXI.

Bellay. 3.

6. c. 42.

comment !

2.P. 199.

Ou

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