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H. DE

VALOIS.

il fit fa Rhetorique fous le P. Petan,
qui conçût beaucoup d'eftime
lui, de même que le P. Sirmond,

pour

Après y avoir foutenu des Thefes de Philofophie avec beaucoup d'applaudiffement, il alla à Bourges en 1622. étudier en Droit Civil. Il employa deux ans à cette étude, & revint enfuite à Paris le faire recevoir Avocat au Parlement. Il frequenta le Barreau pendant plus de fept ans, moins par goût, que pour contenter fon de pere. Le peu pratiques qui lui venoit acheva de le dégouter d'un métier qu'il n'aimoit pas, & qu'il quitta enfin pour se livrer entierement aux belles Lettres.

Les Auteurs Grecs & Latins firent alors toute fon étude, & tout fon plaifir. Le Dimanche étoit deftiné à les exercices de devotion, il donnoit à fes amis le Samedi après midi; tout le refte de la femaine étoit pour la lecture & le travail. Comme les Livres de fa Bibliotheque ne lui fuffifoient pas, il en empruntoit de toutes parts, & avoit coutume de dire à ce fujet, que les Livres prêtez étoient ceux dont il tiroit le

H. DE plus de fruit, parce qu'il les lifoit VALOIS. avec plus de foin, & qu'il en faifoit des extraits, dans la crainte de ne pouvoir plus les revoir.

Les connoiffances qu'il acquit par fon travail lui firent bien-tôt une grande réputation, qui augmenta encore par les ouvrages qu'il mit au jour. Une difgrace vint troubler le cours de fes études. Il avoit toûjours eu la vûë affez foible, mais fon application continuelle à la lecture l'altera fi fort qu'il perdit l'œil droit, & ne voyoit prefque point de l'autre.

Cet accident le mettoit dans l'obligation de discontinuer les études, ou de prendre un Lecteur. Il aimoit trop le travail pour pouvoir fe refoudre à l'abandonner; mais auffi de prendre un Lecteur étoit pour lui une dépense qu'il n'étoit pas en état de faire, & à laquelle fon pere étoit d'une humeur trop épargnante pour vouloir contribuer. Cette fituation le mettoit dans un embarras dont il parloit fouvent à fes amis ; ils avoient trop d'eftime pour lui lui pour n'y prendre point part, & ils lui procure

rent bien-tôt les fecours dont il avoit H. DE besoin. VALOIS Henri de Mefmes, President à Mortier averti de l'état où il fe trouvoit lui offrit une penfion de deux mille livres, s'il vouloit lui faire part de fes collections & de fes remarques. De Valois n'aimoit pas trop à communiquer ces fortes de chofes qu'il ne faifoit que pour lui-même mais il n'y avoit pas à balancer, & il accepta le parti qu'on lui propofoit. Il avoit alors quarante ans, & cette penfion lui fut payée pendant sept ans, c'est-à-dire jufqu'en 1650. que ce President mourut. Il prit alors un Lecteur qui écrivoit auffi ce qu'il compofoit & ce qu'il lui dictoit.

En 1650. il perdit fon pere qui mourut le 20 Juillet, & quelques mois aprés le Prefident de Mefmes fon protecteur. La même année il fit un difcours à la louange de la Reine de Suede, qui venoit de monter fur le throne; cette Princeffe lui en fit témoigner fa reconnoiffance avec promeffe de lui envoyer une chaîne d'or, & l'invita à venir en Suede avec Samuel Bochart; mais la chaîne

ge

H. DE ne parut point, & l'invitation qu'on VALOIS. lui avoit faite n'eût point de fuite. Il y eut en céla un peu de fa faute. Quoi qu'il ne fût pas naturellement grand parleur, cependant il eut l'imprudence, lorfqu'il penfoit au voyade Suede, de dire par tout que lorfqu'il feroit auprès de la Reine Chriftine il empêcheroit bien qu'elle n'appellât dans fes Etats des demiSçavans & des ignorans. Ces difcours déplurent à quelques perfonnes qui s'y croyoient defignez, ils écrivirent en Suede contre lui, & indifpoferent ainfi l'efprit de la Reine, qui ne parla plus de lui.

Il fut un peu dédommagé de la perte qu'il fit de la penfion que lui donnoit M. de Memes, par celle que le Clergé lui donna la même année 1650. elle fut d'abord de fix cens livres, & on l'augmenta de deux cens en 1670. En 1658. le Cardinal Mazarin lui en fit auffi une de quinze cens livres, qui lui a été continuée pendant toute fa vie même après la mort de ce Cardinal qui l'avoit ainfi ordonné par fon tef

tament,

H. DE

En 1660. le Roi l'honora de même que fon frere Adrien de Valois VALOIS de la qualité d'Hiftoriographe de France, avec douze cens livres de gages chacun. Ce fut en confideration de fa nouvelle édition d'Eufebe, qui avoit paru l'année précedente.

En 1662. il perdit l'œil gauche, & fut trois mois fans voir clair. Un Oculifte lui leva les cataractes de fes deux yeux, mais il s'en forma bien-tôt une nouvelle à l'œil droit, & il fut de nouveau obligé de fe con tenter de voir un peu du gauche.

En 1663. le Roi lui donna une nouvelle penfion de douze cens livres, & fon frere en eut auffi unc pareille.

Henri de Valois n'avoit été jufques-là occupé que de fes études & de fes livres; mais à l'âge de foixante ans il songea à fe marier & à se donner une compagne qui pût être la confolation de fa vieilleffè. Il aimoit depuis quelque temps une jeune & belle perfonne nommée Marguerite Chefneau. Refolu à l'épouler, il quitta le dernier Octobre 1664. la maison paternelle, où il demeu

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