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& qu'il les lui avoit fallu déchiffrer. J.B. Bor Ce tréfor de Lettres originales a fer- SOT.. vi à plufieurs Savans; M. de Leibnits en a tiré d'utiles fecours pour fon recueil des Traitez de Paix, & M. Flechier pour fon Hiftoire de Ximenés. C'eft de là qu'eft auffi venu le Bref du Pape Pie IV. pour la Communion fous les deux efpeces.

La curiofité de l'Abbé Boifot ne fe bornoit pas à fes manufcrits & à fes livres. Il s'éroit fait auffi un cabinet rempli de marbres & de bronzes antiques, de medailles de toutes efpeces, d'excellens tableaux de pierres gravées, & d'autres chofes femblables.

L'attention qu'il donnoit à tout cela ne l'empêcha pas de s'appliquer auffi aux études, qui convenoient à fa profeffion. Sachant que la Langue Hebraique fert de beaucoup à Pintelligence des Saintes Ecritures, il s'y appliqua, & l'apprit. Il lût auffi les Peres Grecs & Latins, les Conciles & l'Hiftoire Ecclefiaftique, & fe rendit auffi bon Theologien, qu'il étoit déja Jurifconfulte. Après avoir reçû la Prêtrife, il Tome V

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J.B. Bor- vêcut d'une maniere encore plus reguliere qu'auparavant. L'étude & les exercices de pieté partageoient tout fon temps..

SOT.

par

Il recevoit fort fouvent des lettres des perfonnes les plus diftinguées. leur favoir dans toutes les parties de l'Europe; & il répondoit à. chacun ou en Latin, ou en fa Langue propre; quand il le faifoit dans la nôtre, c'étoit d'un ftyle fi correct & d'un tour fi fin, que M. Pelliffon: lui difoit qu'il ne devoit rien envier à perfonne de ce côté là, & lui faifoit une querelle obligeante fur ce. qu'un Franc Comtois venoit difputer la politeffe & la pureté du Langage à toute l'Academie Françoife.

M. Pelliffon ayant fait connoître au Roy fon merite, lui manda que. ce Prince s'étonnoit un peu de ce qu'il ne venoit point à la Cour. Il profita de l'avis, il fit à Paris un fecond voyage, & fut presenté au Roy qui le reçût avec beaucoup de bonté. Les Miniftres & les Courtifans fuivirent l'exemple du Maître, & l'Abbé Boifot eût lieu d'être con tent de fon voyage..

Retourné dans fa retraite il com- J.B. Bo1-mençoit à jouir de la tranquillité & sor.. du repos, lorfqu'un contre-temps vint les troubler. Quoiqu'ennemi mortel de la chicane, il fe vit obligé d'aller à Dijon pour y poursuivre un procès, où il croyoit l'honneur de fa famille interreffé. Il ne fet fervit du miniftere d'aucun Avocat, il mit en œuvre fon éloquence na-turelle & la connoiffance qu'il avoit des affaires; il plaida luy-même avec tant de force, qu'en la gagnant gagna l'eftime de fes Juges.

ilt

Pendant fon féjour à Dijon il fit l'épreuve d'un fecret qu'il avoit, & qu'il a pratiqué plufieurs autres foiss ailleurs, qui étoit d'apprendre à écrire à un enfant en moins de deux heures.

Dans la difette qui le fit fentir peu de temps avant la mort, il fit: de fi grandes charitez, qu'il fût réduit à emprunter pour avoir de quoii vivre lui-même. Les fievres mali-gnes qui emporterent tant de monde en 1694, lui furent funeftes, cart il en mourut le 4. Decembre de la: même année âgé de 56. ans. Ill

SOT.

J.B. Boi-laiffa par fon Teftament aux Benedictins de fon Abbaye fes buftes, fes médailles, fes manufcrits & fa Bibliotheque, & un fond de deux mille écus, dont le revenu devoit être employé à l'augmenter, à condition qu'elle feroit publique deux fois la femaine.

Quoique l'Abbé Boisot se soit fait un grand nom parmi les Savans, on n'a d'imprimé de lui que quelques petites pieces qui le trouvent dans les Journaux. Telles font:

1. Lettre fur un monftre né à deux lieues de Bezançon. Journal des Savans du deux Mars 1688.

2. Lettre à M. l'Abbé Nicaife fur la Glaciere de Bezançon. Journal des Savans du 22. Juillet & du 9. Septembre 1686.

3. Lettre fur un fait fingulier de ChiTurgie. Journal des Savans du 15. Mars & du 6. Septembre 1588. & Rep. des Let. Avril 1688. Art. 2.

4. Lettre à M. de Scudery, qui contient un extrait fort exact & fort bien fait du Traité de l'Euchariftie de M. Pelliffon. Journal des Savans du 14. & du 21. Juin 1694.

Lettre contenant un projet de la Vie J.B. Boidu Cardinal Granvelle, qu'il avoit soτ. deffein d'écrire, & un état des memoires & papiers de ce Cardinal qu'il avoit raffemblez. Cette Lettre dont on a donné plufieurs morceaux dans 1'Hiftoire litteraire de l'Europe Janvier, Fevrier & Mars 1726. & qui a été inferée toute entiere dans la continuation des Memoires de Litterature & d'Hiftoire tom. 4. part. I. fait regretter que l'Abbé Boisot n'ait par vecu affez long-temps, pour executer fon projet, qui renferme

des chofes très curieuses.

V. Son éloge par M. Bofquillon. Journal des Savans du 6. Juin 1695. & par M.Moreau, Continuation des Memoires de Litterature tom. 4.

THOMAS ERPENIUS.

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HOMAS Erpenius, appellé en THOMAS fa Langue d'Epe, nâquit à ERPENIUS Gorcum Ville de Hollande le 11. Septembre 1584, de Jean d'Erpe & de Beatrix de Bye tous deux de familles nobles de Bois-le-Duc, Ville

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