ce volume, il n'y a rien de lui. Le J. SELlivre des Monnoyes qui eft fort court, DEN. & qui fe borne à une évaluation fort feche des anciennes monnoies à celles d'aprefent eft d'Alexandre Sardo Ferrarois; il a été fait avant que Sel den vint au monde, & publié fous le même titre à Mayence en 1579. in 40. Quant à la Bibliotheca Nummaria, elle n'eft autre chose que celle du P. Labbe Jefuite.

V. fa Vie par Wilkins, & Wood Athena Oxonienfes.

PIERRE PITHOU. Lat. Fish

τέτε

younger

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IERRE Pithon étoit d'une fa

mille noble originaire de Vire PIERRE en baffe-Normandie, qu'on fait re- PITHOU monter jufqu'à un Guillaume Pithou Gentilhomme de cette Ville, qui eft nommé entre ceux qui fe croiferent pour la Terre Sainte en 1190. Un cadet de cette famille vint dans la fuite s'établir en Champagne, & c'eft de lui qu'eft defcendu Pierre Pithou. Il nâquit à Troyes le 1. No vembre 1539.

Tome V

D

THOU.

P. PI- Son goût pour les belles Lettres fe déclara de bonne heure. Il fit fes premieres études à Troyes où la vivacité & la penetration de fon efprit le fit bien-tôt devancer tous fes compagnons d'étude. Il vint enfuite à Paris, & étudia au College de Boncourt fous Pierre Galland & Adrien Turnebe.

Quand il eut achevé fes Humani tez, fon pere l'envoya à Bourges étudier en Droit, lui recommandant de ne point s'attacher aux Commentateurs, mais d'aller aux fources mê me. Comme il étoit, habile Jurifconfulte, il connoiffoit les avantade cette methode; fon fils la fuivit, & fit bien-tôt par ce moyen, & par les inftructions du fameux Cujas des progrez extraordinaires.

ges

Dès l'âge de 17 ans, il parloit déja fans préparation fur les queftions les plus difficiles du Droit; fon maître même ne fe faifoit pas un deshonneur d'apprendre de lui, & d'enseigner publiquement ce ce qu'il tenoit de fon écolier. Ce qui a donné occafion au bon mot de Nicolas: Le Fevre Cujacius difcipulo præripuit

P. Pi

ne primus Jurifconfultus effet ; ille praceptori ne folus. Cujas a enlevé à fon THOU difciple l'honneur d'être le premier furifconfulte, mais fon difciple la empêché d'être le feul.

Cujas étant paflé à Valence, Pithou l'y fuivit, & continua jufqu'en 1560. à profiter de fes inftructions Il vint alors à Paris, & commença à l'âge de 21 ans à frequenter le Barreau. Il choifit le Parlement de Paris comme le lieu où il pouvoit trouver le plus d'occafions de s'inftruire. Il s'y rendit pour cela affidu, fans y avoir cependant plaidé qu'une feule caufe qu'il gagna. Toute fon étude étoit d'obferver les ufages du Barreau, & de ramaffer fous certains lieux communs les décifions du Parlement, les conftitutions anciennes & nouvelles des Rois, les Coûtumes particulieres des Provinces & des Villes, enfin tout ce qui peut avoir du rapport à la Jurifprudence.

A l'âge de 24. ans il produifit le premier fruit de fes études, qui merita l'approbation de Turnebe, de Lipfe & des autres favans; il eft intitulé Adverfaria fubfeciva, c'est

P. PI- à-dire, remarques détachées faites aux heures de loifir.

THOU

Peu de temps après on lui donna une charge de Subftitut du Procureur General; & Henri III voulant établir une Chambre de Juftice en Guienne, il en fut fait Procureur General, dignité qu'il n'auroit point acceptée, fi Antoine Loyfel fon intime ami n'en eut été auffi Avocat General. C'eft dans cet emploi que M. Pithou eut occafion de faire paroître fon favoir, fon habileté & fon exactitude. Il tâchoit de faire tout par lui-même, & n'employoit de Subftitut que dans les circonftances où il ne pouvoit être present: Il s'acquitta même en l'abfence de Loyfel de la Charge d'Avocat General, & s'en acquitta fi bien, que quoiqu'il n'eut plaidé qu'une fois, il fembloit qu'il n'eut jamais fait au tre chofe.

Après avoir brillé dans un emplci honorable, il redevint fimple particulier, s'étant demis auffi de fa Charge de Subftitut, qui commençois alors à être Venale, quoiqu'on vou lut la lui laiffer gratis.

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P. Pi

Le loifir qu'il acquit par là lui fervit à fe rendre fi celebre dans le Bar- Tнou. reau, que dans les affaires les plus importantes il étoit confulté, non feulement par tout ce qu'il y avoit de plus grand en France, mais encore par des Princes étrangers.

Paris étant devenu alors la Capitale de la Ligue, & leRoy en ayant été chaffe, Pithou l'homme le moins feditieux & le plus attaché à fon Prince, refta au milieu de la fédition retenu par fa femme, fes enfans & la Bibliotheque. Le Maffacre de la faint Barthelemi vint interrompre le cours de fes travaux qu'il avoit toûjours continué jufques-là. Comme il s'étoit laiffe feduire au Calvinisme, il s'en fallut peu qu'il ne lui coutât la vie à cette terrible journée. Les Huguenots qui logeoient dans la même maifon que lui furent tous tuez, mais il eut le bonheur de fe fauver chez un Avocat nommé le Fevre, & enfuite chez fon ami Loyfel. Là il s'appliqua à examiner la Religion qu'il profefloit, & en ayant reconnu leserreurs, il l'abjura de bonne foi, &: fe reconcilia à Eglife.