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Septembre, & contient le recit de tout ce qui AN 1339. s'étoit paffé en cette negociation; & le pape en envoïa depuis copie au roi Robert. En cette lettre & dans tous les actes concernant cette affaire, le pape ne donne jamais à Andronic le titre d'empereur, mais seulement de moderateur des Grecs, pour ne pas préjudicier aux droits de Catherine de Courtenai, qui se difoit imperatrice de C. P. & par la même raison en parlant des quatre patriarches d'Orient il dit: Ceux qui se nomnient évêques de C. P. d'Alexandrie, d'Antioche & de Jerufalem; à cause des Latins aufquels il avoit donné ces titres.

11.

Scale, fei

6. 100.

Quelques-uns des tyrans de Lombardie pour Albert & donner un titre coloré à leur domination, se souMastin de la mirent au pape à certaines conditions, entr'augneurs de tres d'un tribut annuel, & reçurent de lui la Verone. qualité de vicaires de l'empire dont le pape préJ. Vill. x1. tendoit avoir l'administration pendant l'interregne, car il tenoit l'empire pour vacant. Ainfi il confirma dans la seigneurie de Verone, Albert & Mastin de la Scale freres. La bulle en leur faveur est du premier Septembre 1339. & porte entr'autres conditions, qu'ils païeront à l'église Romaine un tribut annuel de cinq mille florins d'or

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- Le siege de Verone étoit vacant depuis le meurtre de l'évêque Barthelemi de la Scale, qui après deux ans de pontificat, fut tué par Mastin son cousin germain le jeudi vingt septiéme d'Aoust 1338. On avoit rapporté à Mastin que l'évêque traittoit avec les Venitiens & les Florentins ses ennemis capitaux, de lui ôter la ville de Verone, & le tuer lui-même en trahison. Il avoit preuve de cette conspiration, tant par des lettres qui avoient été trouvées, que par le rapport de personnes dignes de foi, & les difcours de l'évêque qui s'en étoit vanté, & s'étoit efforcé d'y attirer des Veronois & des étrangers. Mastin donc trouvant l'évêque qui ne se doutoit de rien AN. 1339%devant la porte de l'évêché, se jetta fur lui tranfporté de colere & accompagné d'Alboüin de la Scale fon parent : ils le percerent de plusieurs coups d'épée & le tuerent.

Le pape aïant appris ce meurtre, écrivit au patriarche d'Aquilée métropolitain de Verone, d'informer contre les coupables, pour déclarer qu'ils avoient encouru les peines portées par les canons; & peu de jours après il se réserva la provision de l'évêché de Verone, défendant au chapitre d'y pourvoir.

Ces lettres sont du vingt-quatre & du vingthuitiéme de Septembre 1338. mais le chapitre dès le premier du même mois, avoit élu un évêque qui ne put obtenir sa confirmation, & le fiege de Verone vacqua environ cinq ans.

861.

Cependant Albert de la Scale & Mastin son Rain. 13391frere, aïant fait leur traité avec le pape, Maf- ". 67. tin voulut encore avoir l'absolution de son crime, Ughel. p. & pour cet effet il envoïa à Avignon tant en fon nom, que d'Alboüin son complice, un procureur chargé de pouvoir special: attendu que les coupables ne pouvoient y aller en personne, fans mettre leur vie en danger. Le pape aïant oüi ce procureur, & aïant égard au repentir que témoignoient les deux coupables: donna commifsion à l'évêque de Mantouë de les absoudre, à la charge de faire la pénitence suivante. Huit jours après leur absolution, ils iront à pied en chemise & nuë tête, depuis l'entrée de la ville de Verone: jusqu'à l'église cathédrale, portant chacun à la main une torche allumée du poids de fix livres, &en faisant porter devant eux cent autres sembla-bles. Etant arrivez à l'église un dimanche à l'heu-re de la grande messe, ils offriront les torches & demanderont pardon de leur crine aux chanoi

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nes. Dans les fix mois suivans ils offriront dans AN. 1339. la même église une image d'argent de la sainte Vierge du poids de trente marcs, & dix lampes d'argent de trois marcs chacune, avec les revenus nécessaires pour les entretenir d'huile à perpetuité. Dans l'année ils fonderont en la même église fix chapellenies chacune de revenu de vingt florins d'or. Le jour que l'évêque fut tué, chacun des deux pénitens nourrira & vêtira vingt-quatre pauvres, & tous deux leur vie durant jeûneront tous les vendredis. Quand on fera le passage general à la terre sainte, ils envoïeront vingt cavaliers qu'ils entretiendront un an durant, & s'il n'y a point de passage de leur vivant, ils chargeront leurs heritiers d'accomplir cette partie de leur pénitence. La bulle qui la prescrit est du vingt-deuxième de Septembre 1339. & je n'y vois presque rien que des hommes riches ne pussent executer sans converfion de cœur.

Ughell. p. 864.

111.

La même année & le premier jour d'Octobre le pape institua à Verone une université : mais pour trois facultez seulement, le droit, la médecine & les arts. Or excepté le droit canonique, je ne vois pas comment l'autorité du pape étoit nécessaire pour ces fortes d'études. La guerre s'allumoit de plus en plus entre la France Décimes & l'Angleterre, nonobstant les efforts que faidétournées soit le pape par ses lettres & par ses nonces, pour par le roi de France. réconcilier les deux rois Philippe & Edoüard, & pour détourner les Flamans de se joindre à celui-ci Rain. 1337. : & lui-même de s'allier à Louis de Ban. 7. &c. viere. Enfin Edosiard en vint jusqu'à prendre 1338 1.54. le nom & les armes de roi de France, & n'eut 1339. 2.6. aucun égard aux remontrances du pape sur cette entreprise, contenues dans sa lettre du septićme de Mars 1340.

Id. 1340.

2.4.

Pour fubyenir aux frais de cette guerre, le roi Philippe obtint du pape les décimes de deux ans: mais ne les trouvant pas suffisantes, il ré- AN. 1339. solut auffi d'y emploïer l'argent des décimes de- ". 18. stinées pour la croisade, sur quoi il écrivit au n. 19. pape en ces termes : Les prélats & les autres qui composent notre conseil, nous ont dit tout d'une voix que nous pourrions en seureté de confcience lever ces décimes pour les emploïer à la défense de notre roïaume: à laquelle tous nos fujets doivent contribuer, tant les ecclesiastiques que les seculiers, puisqu'il s'agit de leur interêt commun. Nous supplions donc votre sainteté de nous absoudre de la levée des décimes destinées au passage de la terre sainte, & du ferment fait en notre nom sur ce sujet, puisque tout vous est possible en ce cas. Que si vous ne voulez pas Sup. liv. nous remettre entierement cette somme, don-XIV. 1.20. nez-nous au moins pour la restitution fix ans de terme après la fin de nos guerres. La lettre est du vingtiéme de Mars.

Le pape répondit: Nous ne pouvons affez admirer que des prélats & d'autres personnes sages, osent vous dire que vous pouvez en confcience, tourner à d'autres usages les décimes levées pour une si pieuse fin. Nous nous souvenons du ferment folemnel que vos envoïez prêterent au pape Jean XXII. en présence des cardinaux, du nombre desquels nous étions, & d'une grande multitude de clergé & de peuple ; & nous entendons avec douleur les murmures & les plaintes qui se font contre vous, à l'occafion de ce passage d'Outremer dont vous fûtes alors déclaré le chef. Le reproche s'étendroit contre nous-mêmes, fi ces deniers levez pour la délivrance de la terre sainte, s'emploïoient de notre consentement, pour répandre le sang des Chrétiens. Le roi d'Angleterre nous a déja marqué dans quelque lettre, que le peché dont vous êtes chargé

pour avoir manqué à la croisade, lui donne de la AN. 1339. confiance pour emploïer ses forces contre vous jugez par-là ce que diroient les autres, si nous vous accordions vos demandes. Quant à la prorogation, confiderez quand & comment se feroit cette restitution, & jugeant de l'avenir par le paffé, voyez ce qu'ont fait en cas pareil vos prédecesseurs, & ce qui leur en est arrivé. La lettre est du second d'Avril 1340.

IV.

Indic. p.

Pierre IV. roi d'Arragon, depuis furnommé Avis à Pier- le Céremonieux, avoit fuccedé à son pere Alre IV. roi phonse en 1336. Au mois de Novembre 1339. Indragon, il vint à Avignon & fit hommage au pape Benoît 184. pour le roïaume de Sardaigne. Ce prince étoit Baluz. vit. encore affez jeune, & fut accompagné en ce 20.1. p. 204. voïage par Jacques roi de Majorque, qui étoit Rain. 1340. #. 56. comme son gouverneur, & par Jean Chimenez archevêque de Tarragone. Pendant le séjour du roi Pierre à Avignon, le pape lui donna plusieurs. avis sur sa conduite personnelle & fur le gouvernement de fon roïaume, & en particulier sur le trop de liberté que l'on y donnoit aux infideles. Pour l'en faire souvenir après qu'il fut retourné en Arragon, le pape lui écrivit une lettre où il dit: Nous avons appris par le rapport de plusieurs fideles habitans dans vos états, que les. Juifs & les Sarrafins qui y fonten grand nombre, avoient dans les villes & les autres lieux de leur demeure, des habitations séparées & enfermées. de murailles, pour être éloignez du trop grand. commerce avec les chrétiens & de leur familiarité dangereuse. Mais à present ces infideles étendent leurs quartiers ou les quittent entierement, logent pesse-mesle avec les chrétiens., & quelquefois dans les mêmes maisons. Ils cuisent aux mêmes fours, se servent des mêmes bains & ont une communication scandaleuse & dangereuse. De plus les Juifs bâtissent leurs fyna

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