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nes du Chriftianifine, qui fouvent ne font pas moins fures que les révelations expreffes.

II.

Jelus-Chrift revenu d'Egypte demeure à Nazareth, lieu méprifé, & dont on ne croyoit pas parmi les Juifs qu'il pût fortir rien de bon: A Nazareth poteft Foan. t.. aliquid boni effe? Les lieux & les emplois 46. les plus méprifés ont de l'attrait pour un véritable Chrétien, parcequ'on s'y cache mieux. Jefus à Nazareth eft foumis à la fainte Vierge & à faint Jofeph, parceque l'ordre de Dieu le demandoit. Jofeph & Marie avoient alors une véritable autorité fur lui; car comme il n'étoit pas tems qu'il fe fit connoitre, il auroit fcandalife le monde s'il avoit vêcu dans l'indépendance. Il étoit jufte que l'auteur de toute juftice donnât l'exemple d'un des premiers devoirs de la juftice que nous devons aux hommes, qui eft d'obéir à nos peres & à nos meres : & l'ordre de Dieu lui prefcrivant cette voie, c'étoit à Dieu fon Pere qu'il obéiffoit en obéiffant à Jofeph & à Marie. Ceux qui font vraiment affujettis à Dieu, n'ont nulle peine à obéir aux hommes lorfque Dien le vent:& l'on ne fe fouftrait à l'obéiflance due aux hommes que parcequ'on le révolte premierement contre

la volonté de Dieu qui la preferit.

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Il étoit important de plus que celui qui étoit venu inftruire les hommes de tous leurs devoirs, leur marquât par fon exemple l'inftinct naturel du Chriftia nifme, & l'état qu'ils doivent choifir par eux-mêmes, & dans lequel la plupart des Chrétiens fe doivent fanctifier Peu de Chrétiens font appelés à commander aux autres, & l'on ne s'y doit jamais porter de foi-même. Tous doivent faire leur falut en obéiflant ; & c'eft pourquoi Jefus-Chrit a voulu confa crer à l'obéi fance la plus grande partie de la vie, parceque c'étoit la voie ordinaire du falut des hommes. Ceux même qui commandent ne font pas difpen fés d'obéir, parcequ'ils ne doivent commander que quand Dieu le vent. Saint Jofeph & la Vierge n'ont point fait de plus grandes actions d'obéillance qu'en commandant à Jefus Chrift, parcequ'ils ne l'ont jamais fait que lorfque la voix intérieure de fa fagefle leur faifoit connoître que Jefus Chrift le vouloit. Ainfi ils obéifoient à Jefus Chrift en commandant à Jefus-Chrift. C'est ce qui doit confoler les Superieursqui fe trouvent obligés de conduire des ames qu'ils eftiment infiniment plus parfaites qu'eux.

Ils doivent penfer qu'ils ne leur commandent pas, mais qu'ils obéiffent à l'efprit de Dieu qui veut que toutes chofes foient réglées, & que l'ordre foit gardé.

JESUS-CHRIST TROUVE dans le Temple entre les Docteurs.

JE

I.

Efus-Chrift ayant destiné à la retraite & au filence toute la vie qu'il a menée fur la terre depuis la naiffance jufqu'à l'âge de trente ans, ne fortit qu' ine feule fois de cet état pour faire paroître quelques rayons de fa fagefle divine, qui eft lorfqu'à l'infu de aint Jofeph & de la Vierge il demeura dans le teinple parmi les Docteurs. Ce n'eft point cette manifeftation de fa fageffe qui eft admirable; c'eft cette longue fuppreffion qu'il en a faite. Il nous a voulu montrer par-là que le tems de fe taire doit être beaucoup plus long que celui de parler, & que c'est au filence que notre inclination nous doit porter, felon ce qu'a dit un de fes Apôtres: Que chacun de vous fait Fac. to promt à écouter, lent à parler. Cepen- 19. dant comme il y a auffi des tems de parler & qu'il eft difficile de les difcerner, on ne peut mieux en obtenir la grace

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qu'en s'adreffant à Jesus-Chrift, qui dif-
cerna par une lumiere divine que l'ordre
de fon Pere étoit qu'il se manifestât à
cet âge, felon qu'il le dit lui-même en
répondant à la Vierge, qu'il falloit qu'il
fût occupé à ce qui régardoit le fervice de
Lon Pere.

II.

On ne fait point pourquoi Jefus-Chrift, pour manifefter fa fageffe, choifit plutôt cet âge de douze ans, qu'un autre plas ou moins avancé. Cependant il y ea avoit des raifons certaines dans Dieu. Souvent auffi l'on ne fait point pourquoi Dieu inspire à des Saints de prê cher fortement certaines verités, lorfqu'il femble que ces prédications font peu de fruit, & ne leur donne pas les mêmes mouvemens en d'autres tems où il femble qu'il y auroit fujet d'en efperer davantage. Il faut adorer cette difpenfation fecrette que Dieu fait de fes lumieres en un tems plutôt qu'en un autre, fans prétendre en pénetrer les raifons: mais. en quelque tems qu'il le faffe, il faut tâcher d'en profiter & de recevoit la ve rité avec docilité en regardant ce tems comme une vifite de Dieu.

III

La fainte Vierge ni faint Jofeph ne prirent pas garde que Jefus-Chrift étoit

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Jejus trouvé dans le Temple.

4,25

demeuré dans le Temple. Ce fut l'effet, non de leur négligence, mais de la condition de l'efprit humain, qui ne peut pas penfer à tout. Les oublis & les inadvertances des Saints entrent dans l'ordre de Dieu, & fervent à l'execution de fes deffeins. Sans cet oubli de la Vier

ge, Jefus n'auroit pu faire ce qu'il fit parmi les Docteurs. Il faut prier Dieu qu'il gouverne tellement nos penfées, qu'en nous donnant celles qui font pour fa gloire, il nous ôte toutes celles qui y feroient contraires. Enfin il faut tâcher de rendre Dieu pleinement maître de notre efprit auffi bien que de notre cœur, afin qu'il n'y ait rien en nous qui ne contribue à fa gloire & à l'execution de fes volontés.

BATESME DE JESUS-CHRIST.

I.

Efus-Christ voulut être batifé par faint

JJean Cour autorilet la miffion, pour donner lieu à faint Jean de lui rendre témoignage, & d'accomplirainfi la' principale fonction de fon miniftere. Il voulut, felon les Peres, confacrer les eaux du Batême, & les rendre par l'attouchement de fa chair fans tache, capables de nettoyer les taches des ames: mais il

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