LOUIS par la grace de Dieu, Roi de France

les Gens tenans nos Cours de Parlements, Maître des Requêtes ordinaire de nôtre Hôtel, grand Confeil, Prevôt de Paris, Baillifs, Sénéchaux, leurs Lieutenants Civils & autres nos Jufticiers qu'il appartiendra, SALUT: Nôtre bien amé PIERRE SIMON, feul Imprimeur de nôtre Clergé de France, de notre Cour de Parlement & de notre grand Confeil; Nous ayant fait fupplier de lui accorder nos Lettres de permiffion, pour l'impreffion d'une Differtation fur la cause la nature du Tonnerre

des Eclairs, par le Pere de Lozeran du Fefc, offrant pour cet effet de l'imprimer ou faire imprimer en bon papier & beaux caracteres, fuivant la feuille imprimée & attachée pour modele fous le contre-fcel des prefentes, Nous lui avons permis & permettons par ces préfentes, d'imprimer où faire imprimer ledit livre, conjointement ou feparément, & autant de fois que bon lui femblera, fur papier & caracteres conforme à ladite feuille imprimée & attachée fous notredit contrefcel, & de le vendre, faire vendre & débiter par tout notre Royaume, pendant le temps de trois années confécutives, à compter du jour de la date defdites préfentes; faifons défenfes à tous Imprimeurs, Libraires, & autres perfonnes de quelque qualité & condition qu'elles foient, d'en introduire d'impreffion étrangere dans aucun lieu de notre obéïffance; à la charge que ces préfentes feront enregiftrées tout au- long, fur le regiftre de la Communauté des Imprimeurs & Libraires de Paris, dans trois mois de la date d'icelles; que l'impreffion de ce livre fera faite dans notre

,

Royaume & non ailleurs, & que l'impétrant fe conformera en tout aux Reglemens de la Librairie & notamment à celui du dixiéme Avril 1725, & qu'avant que de l'expofer en vente, le manufcrit ou imprimé qui aura fervi de copie à l'impreffion dudit livre, fera remis dans le même état où l'approbation y aura été donnée, est mains de notre très-cher & fealChevalier Garde des Sceaux de France, le Sieur Fleuriau D'Armenonville, Commandeur de nos Ordres, & qu'il en fera enfuite remis deux exemplaires dans notre Bibliotheque publique, un dans celle de notre Château du Louvre, & un dans celle de notre très-cher & feal Chevalier Garde des Sceaux de France, le Sieur Fleuriau D'Armenonville, Commandeur de nos Ordres, le tout à peine de nullité des préfentes, du contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir l'expofant ou fes ayans caufe, pleinement & paifiblement, fans fouffrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empêchement, Voulons qu'à la copie defdites préfentes qui fera imprimée tout au-long, au commencement ou à la fin dudit livre, foi soit ajoûtée comme à l'original. Commandons au premier notre Huiffier ou Sergent, de faire pour l'exécution d'icelles, tous actes requis & néceffaires fans demander autre permiffion, & nonobftant clameur de Haro Chartre, Normande & Lettre à ce contraires; car tel eft notre plaifir. DONNE' à Paris le dixième jour du mois d'Avril, l'an de grace mil fept cent vingt-fept, & de notre Regne le douzième. Par le Roy en fon Confeil. CARPOT.

Registré fur le Regiftre VI. de la Chambre Royale des Libraires & Imprimeurs de Pa

ris, No. 638. fol. 513. conformément aux anciens Reglemens, confirmez par celui du 28. Fevrier 1723. A Paris le deuxième May mil fept cent vingt-fept. BRUNET, Syndic.

DISSERTATION

DISSERTATION

SUR LA NATURE, LES CAUSES ET LES EFFETS DU TONNERRE.

reffource pour

L n'y a gueres de meteore plus difficile à expliquer que

le Tonnerre. Sa nature & fes caufes font très cachées, & les effets qu'il produit, feule découvrir ce miftere, font en fi grand nombre, fi variez, & en même temps fi prompts qu'ils paroiffent plus propres à donner de l'embarras, qu'à fournir des ouvertures pour l'explication du Phenomene; auffi eft ce un écueil où prefque tous les Phyficiens ont échoué, nulle part ils ne paroiffent moins intelligens dans la connoiffance de la nature.

A

Je hafarderai pourtant les penfées qui me font venues fur cette matiere, je n'ofe me flâter d'avoir trouvé le veritable Mechanif. me de la nature en ce point; mais je m'affure d'avoir trouvé le vrai-femblable, peut être au moins la nouvelle route que je vais ouvrir aux Phyficiens leur fournira des facilitez, qu'ils n'avoient point eûës juf qu'ici, pour trouver la veritable explication de ce terrible meteore, s'ils ne jugent pas que je l'aye de ja trouvée.

Lorfque j'envisage cette matiere; je vois bien que je ne puis pas découvrir la nature du Tonnerre par l'analyse de la matiere quilecompofe,&l'examen détaillé des principes qu'elle donne: le Tonnerre frappe à la verité les yeux par fa lumiere brillante & les oreilles par le bruit effroyable qu'il fait, mais il eft fi rare de lui furvivre quand on le voit de près, & alors même on le voit avec tant de danger & d'effroi, qu'on ne fçauroit l'examiner, quand même il ne fe diffiperoit pas avec tant de promptitude; on ne peut en découvrir quelque chofe que par l'examen des principales circonstances qui l'acompagnent, & de ce qu'il y a de plus ordinaire dans fes effets. Or tout le monde fçait que les principales circonftances font qu'il eft communement précedé d'un éclair très vif & très prompt, & prefque toûjours accompagné d'une groffe pluïe