adverfaires les plus zèlés, fi on n'y lifoit en même tems que cet illuftre infortuné eut pour protecteur & pour ami, Pierre le Vénérable, Abbé de Cluny, qui prit hautement fa défense, confondit fes ennemis avec autant d'éloquence que de courage, justifia Abailard auprès du Pape Innocent II, & parvint enfin à le reconcilier avec Saint Bernard. LET TRE A MOURE U SE D'HEL OÏSE A A BAIL A R D. Héloïfe eft fuppofée dans fa Cellule, occupée à lire DANS une Lettre d'Abailard. ANS ces lieux habités par la fimple innocence, Où regne, avec la paix, un éternel filence, Où les cœurs affervis à de févéres loix, Vertueux par devoir, le font auffi par choix; Cette Lettre, ces traits à mes yeux fi connus, Je les baife cent fois, cent fois je les ai lus: Abailard! cher Amant!.. mais quelle eft ma foibleffe? Au plus cher des Epoux tu lui défends d'écrire ; Que dis-je ? mon cœur dicte... & ma plume obéit. Que nous ornons de fleurs, qu'honorent nos cantiques Les cilices, les fers, les prióres, les vœux, |