Ménagemens cruels, autant que fuperflus! O Mort! m'as-tu frappé, fans pouvoir me détruire? Et de l'humanité ce qui furvit en moi Depuis l'inftant cruel, où, dans fa rage extrême, Et qu'enfin, ramenée à ton indifférence, Tu vivois plus tranquille, au fein de l'innocence. Je l'ai crû!... Cette idée, en des tems plus heureux, Auroit livré mon âme à des tourmens affreux; Aujourd'hui, je voudrois qu'elle adoucît ma peine: Mon cœur, à ton amour préféreroit ta haîne... Voi combien cet amour accroît mon défespoir! Déjà docile au joug d'un rigoureux devoir J'embraffois fans effort des vertus mercenaires : Dieu même, plus fenfible à mes larmes amères, Au pied de fes Autels, dans le fein de la paix Sur mon cœur affligé répandoit fes bienfais: Je me flattois, enfin, que fa main confolante Verfoit les mêmes dons fur ma plaintive Amante.... Douce & trompeufe erreur, dont j'ai trop peu joui! Mon bonheur commençoit; il s'eft évanoui. Ta lettre, cette lettre où ton âme exprimée ; A peint toute l'ardeur dont elle eft confumée Et pourquoi rappeller à mon âme fenfible D'un bonheur, qui n'eft plus, le fouvenir horrible? N'eft plus qu'un spectre vain,n'eft plus qu'une ombre errante, |