Cloé, de ce nouveau détour Vous devez croire à mon amour, Que vois-je ? un fourire plus doux Qu'importe ? recevez ma foi: Vos yeux font baifles & couverts!... A M. LE COMTE DE*** POUR LE JOUR DE SA FÊTE. 3 Novembre 1768. COMTE, point de cérémonie, Point de tumultueux apprêts; Sous le ceintre de tes bofquets Voi, d'ailleurs, l'affreufe faifon! S'enfuit toute décolorée Dans les ferres de Trianon. L'art, par des nuances nouvelles Y rajeunit fes agrémens: Mais il faut des fleurs naturelles A côté de nos fentimens. Contente-toi du fimple hommage Va; les Grands qu'on a peu loués Le nombre des ans s'accumule; Une foibleffe ridicule Nous en fait mefurer le cours : Croi-moi, cher Comte, les beaux jours Sont fuivis d'un long crépuscule. Imite ces vieillards fenfes Qui, de tous foins débaraffes, Laiffoient, fans trouble, aux Deflinécs Filer, entre leurs doigts glacés, L'heureux fufeau de leurs années. Ainfi, du fage Anacréon Chaulieu renouvellant l'exemple, Malgré les douleurs de la goutte, En un mot, Comte, & pour conclure, Je crois les foins de la Nature, Et les préceptes d'Epicure Meilleurs que les poudres d'Ailhault (*). *) Charlatan, qui vendoit une poudre, dont fe font mal trouvés prefque tous ceux qui en ont fait usage. LA DÉFENSE INUTILE, CHANSON, Sur l'Air Lifon dormoit. : VOYEZ, voyez mon imprudence! J'allois aux bois fans craindre rien: De ma houlette & de mon Chien. Contre un Berger, Contre un Berger Un cœur fenfible a- t-il des armes ? Près d'un Berger, Près d'un Berger Rien n'eft fecours, tout eft danger. Licas hier me vit feulette : |