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D'un air riant & plein de charme, Il la fufpend au tronc voi ir.

Il prend ma main,

Il prend ma main,

Ma main qu'il flatte & qu'il défarme :

Il prend ma main,

Il prend ma main,

Et de baifers couvre mon fein.

;

Mon Chien voyoit le téméraire
Mais fans pourvoir à mes dangers;
Tranquille aux pieds de fa Bergère,
Il craint les loups, non les Bergers.
Je n'ai plus rien pour me défendre;
L'ombre du foir s'étend fur nous,
A mes genoux,

A mes genoux,

Licas ofa tout entreprendre :

A mes genoux,

A mes genoux,

Il triompha d'un vain courroux

LE BOUQUET

DE GENEVIEVE

A Madame la Comtefe de *** MALGRÉ la naiffance & le rang,

Souffrez, Comteffe, un parallele
Entre vous & la Paftourelle,
Que révère le Peuple Franc.
Eh! qu'importe la pannetiere,
Et la houlette, & les moutons,
Et les Palais, & la chaumière,
Et les rubans, & les blafons?
C'est par le cœur qu'on eft Bergère.
Nos goûts & nos premiers penchans
Nous rapprochent de la Nature.
Comteffe, vous aimez les champs,
Leur fimplicité, leur verdure;
Ils ont des charmes fi touchans!
On eft Bergère, je vous jure,
Lorfque l'on aime le Printems.
Souvent l'ombre de la retraite

Plaît & fuffit à vos defirs:

Libre des foins de l'étiquette;
Vous y rempliffez vos loifirs
De l'étude fage & fecrette,
Des vrais biens & des vrais plaifirs:
Ce goût-là tient à la houlette.

Quand le jour, de fes derniers traits, Doroit les campagnes fleuries

J'ai vu fouvent vos pas diftraits
Errer fur l'émail des prairies;
Rêveuse, vous goûtiez le frais:
On eft, avec des rêveries,
Bergère à peu de chofe près.

Ai-je fini le parallele?

Oh! non, fans doute: il faut un Chien ;

Vous l'avez: Carite eft fi belle !

Carite vous garde fi bien!

Elle eft fi tendre & fi fidèle!

Mais quoi ? ne manque-t-il plus rien?...

Filez-vous? J'ai vu cet Automne

Votre main tourner le fufeau.

Les Moutons, l'amour vous les donne...

Oui, tout ce qui vous environne

Vous aime; & voilà le Troupeau.

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COUPLETS

Sur l'Air d'ALBANÉSE, Mon jeune cœur palpite.
LISE, entends-tu l'orage?

Il gronde, l'air gémit:
Sauvons-nous au boccage...
Life doute & frémit.

Qu'un cœur foible eft à plaindre

Dans ce double danger!

C'est trop d'avoir à craindre

L'orage & fon Berger.

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Life au bofquet s'arrête
Et n'ofe y pénètrer:
Un coup de la tempête,
Enfin, l'y fait entrer.
La foudre au loin s'égare,
On échappe à fes traits;
Mais ceux qu'Amour prépare
Ne nous manquent jamais.

Ce Dieu, pendant l'orage,
Profite des momens:

Caché dans le nuage,
Son œil fuit les Amans.

Life, de fon azyle,
Sortit d'un air confus...
Le Ciel devint tranquille:
Son cœur ne l'étoit plus.

LA

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