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faint Martin-aux-Monts, Pierre Ferriz Espagnol, AN. 1477. archevêque de Tarragone du titre de faint Xiste; Jean-Baptifte Mellini Romain, évêque d'Aviano, de Sutri, puis d'Urbin, du titre des faints Nerée & Achillée; Pierre de Foix François, évêque de Van& cardinal diacre du titre de faint Xifte. Il y eut encore une autre promotion de fept cardinaux le dixième Décembre dans cette année 1477. dont voici les noms. Chriftophle de la Rouere de Turin archevêque de Tarantaife, du titre de faint Vital: Jerôme Baflo de la Rouere, neveu du pape, évêque de Recanati, du titre de fainte Balbine,puis de faint Chryfogone, & évêque de Palestrine; George Hefter Allemand, évêque de Wirtzbourg, du titre de fainte Lucie, Gabriel Rangoni Modenois, religieux de l'ordre des freres Mineurs, du titre de faint Serge & de faint Bacche, évêque d'Albe & d'Agria; Pierre Foscaro Venitien, primicier de faint Marc de Venife,évêque de Padouë,du titre de faint Nicolas in carcere, puis de faint Sixte; Jean d'Arragon fils de Ferdinand roi de Naples, diacre cardinal du titre de faint Adrien, puis prêtre du titre de fainte Sabine & de faint Laurent in Lucina: Raphaël Sanfoni Riario de Savonne, du titre de fainte Sabine, archevêque de Cozence, de Salerne, & évêque d'Ostie.

CXLIV.

Poëme compofé à la louange de Sixte IV.

Un Anglois nommé Robert Fleming se trouvant à Rome, compofa cette même année un poëme à la loüange du pape Sixte IV: intitulé: Lucubrationes Tiburtina, dans lequel il fait l'histoire & le panégyrique de ce fouverain pontife en vers héroïques affez durs.Cet ouvrage fut imprimé à Rome dans le même tems; & l'auteur, après avoir paffé quelque tems dans cette

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ville, revint dans fon pays,où il fut élû doyen de l'églife de Lincoln en Angleterre. A N. 1477

Pendant que la guerre continuoit entre les Portugais & les Caftillans, la Navarre étoit toûjours divilée par les deux factions de Beaumont & de Grammont. Dom Juan roi d'Arragon qui avoit toûjours l'administration de ce royaume pendant la minorité de François Phoebus comte de Foix fon petit-fils, mand à Sarragoffe le comte de Leva, & le connétable dom Pedro Panniel chefs des deux factions; & ayant pris connoiffance de leurs differends,il trouva moyen de les accommoder dans la fuite.

Le roi de Grenade voyant que Ferdinand prince d'Arragon, & mari d'Ifabelle, réuffiffoit dans tous fes deffeins, que le parti de Jeanne fille de Heni, fe détruifoit de jour en jour,& qu'elle perdroit enfin les états dont fon pere l'avoit fait heritiere en mourant, craignit que Ferdinand après avoir fait sa paix avec le Portugal, ne tournât les armes contre lui. Pour aller au-devant,il envoya un député à ce prince pour lui propofer la continuation de la trêve. Ferdinand y confentit, à condition que le roi des Maures lui payeroit les arrerages du tribut qu'il lui devoit. Mais celui-ci répondit avec une fierté qui auroit été suivie d'un prompt châtiment, fi le prince d'Arragon devenu roi de Caftille,n'eût pas été embarraffé ailleurs. Comme il étoit un des plus grands politiques de fon tems, il diffimula fon reffentiment jufqu'à ce qu'il eût terminé les affaires qui l'occupoient par rapport à la couronne de Caftille & à celle de Portugal.

CXL V. Affaires des Mau

res avec Ferdinand roi d'Arragon.

CXLVI.

La république de Florence fut fort troublée dans Divifions à Floren Fannée 1478. par la divifion qui fe mit entre les deux

ce entre les Medi

1.6.c. 5.

Angel.polit. in epift.

Brut.l.6. & 7.

familles des Medicis & des Pazzi, qui furpaffoient AN. 1478. toutes les autres en crédit & en richeffes. Ceux-ci Mem. de Comin. étoient plus anciens & fort riches; mais ceux-là avoient plus d'autorité dans Florence, & même dans toute l'Italie. Ils étoient rédevables au vieux Cofme, un des plus fages & des plus honnêtes hommes de fon fiécle; que le bonheur, la gloire & l'amour des peuples accompagnerent jufqu'au tombeau, & qu'on appelloit à jufte titre le pere du peuple, & le liberateur de la patrie. Cofme laiffa fon fils Pierre heritier de fon autorité & de fes richeffes; & ce fils n'ayant pas vêcu long-tems, eut pour fucceffeurs deux de ses enfans, Laurent & Julien, qui moins heureux que leur ayeul & leur pere, fentirent tous les effets les plus funeftes que la jalousie & l'envie peuvent inspirer à des ames ambitieuses qui veulent s'élever au-deffus des autres aux dépens de l'honneur & de l'équité.

CXLVII.

Les Pazzi forment

contre les Medicis.

Machiavel hift.

Florent. l. 8.

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Le pape n'aimoit point les Medicis, parce qu'ils une conjuration s'oppofoient à la grandeur de Jerôme Riario fon neveu: les Pazzi avoient toute fon eftime. Que n'oset'on point quand on fe fent de l'autorité & du crédit ? Onuphr. in Sixt. Les Pazzi fe trouvant dans cette fituation, confpirerent contre les deux freres Laurent & Julien. Chacun avoit cependant ses partisans, en grand nombre, & de puiffans. Cela divifa l'Italie en deux factions. Ferdinand roi de Naples s'unit au pape pour agir de concert avec les Pazzi: les Venitiens & le duc de Milan s'allierent aux Florentins en faveur des Medicis. Alphonfe fils de Ferdinand vint les attaquer avec une armée, fous prétexte de retirer quelques places du patrimoine de l'églife, occupées dans la Tofcane par

quelques

quelques-feigneurs; mais en effet pour perdre les Medicis, afin qu'après leur mort le pape pût difpofer de Florence en maître abfolu.

AN. 1478.

CXLVIII.

Ils conviennent

d'affaliner les deux freres Medicis pendant la meffe.

Le nombre des conjurez étoit grand; le neveu du pape les animoit & les protegeoit autant qu'il étoit en lui. Leur deffein étoit de faire mourir les deux freres, Laurent & Julien. Pour l'executer, ils prierent Sixte IV. qui n'étoit point informé de leur projet, de leur envoyer le cardinal de Saint George, fils de la fœur de Jerôme Riario, & petit neveu du pape, pour voir la ville de Florence par divertiffement, afin qu'à cette occafion ils puffent s'affembler fans foupçon & mieux furprendre Laurent & Julien,lorfqu'ils viendroient rendre leurs devoirs au cardinal: mais n'ayant pû réuffir ni dans la vifite que les Medicis rendirent au petit neveu du pape, ni dans le repas qu'ils lui donnerent ils réfolurent pour ne pas manquer leur coup de tuer les deux freres un dimanche vingt-fixiéme d'Avril, lorsque le cardinal iroit entendre la meffe qu'on célebreroit folemnellement dans la grande église de Florence, dite de fainte Repareco, & à laquelle les Medicis ne manqueroient pas d'affifter, L'on prit pour fignal de l'exécution le tems auquel le prêtre diroit le fanctus. Julien fut poignardé & mourut fur la place. Laurent qui étoit fon aîné, n'ayant Julien eft affaffireçu qu'une legere bleffure à la gorge se sauva dans la fauve. facriftie, où l'on ferma fur lui les portes de cuivre que fon pere y avoit fait mettre. Un ferviteur qu'il avoit tiré de prifon deux jours auparavant, lui fut d'un grand fecours dans cette occafion, & reçut plufieurs bleffures.

La faction des Pazzi qui ne fut
Tome XXIII.

pas fecondée par le
PPP

CXLIX.

né, & Laurent le

peuple autant qu'on l'efperoit, fut fort déconcertée, A N. 1478. lorfqu'elle apprit que Laurent s'étoit fauvé. Quelques conjurez qui croyoient d'abord avoir tout gagné, monterent au palais dans le deffein d'égorger les magiftrais qui étoient au nombre de neuf, mais ils ne furent point fuivis; l'on ferma la porte fur eux ; ces conjurez,qui n'étoient que quatre ou cinq, fort épouvantez, ne fçavoient quel parti prendre. Les magiftrats & leurs domeftiques fe mirent aux fenêtres, d'où ils apperçurent l'émotion de la ville, & un des Pazzi criant dans la place: Liberta, Liberta, & Popolo Popolo, qui étoient le fignal dont on étoit convenu pour exciter le peuple à la révolte. Mais tout le monde étant demeuré tranquille fans prendre aucun parti, Jacques de Pazzi commença à prendre la fuite, confus d'avoir fi mal réuffi. Les magiftrats enfermez dans le palais, fe voyant les plus forts, fe faifirent des quatre ou cinq conjurez qui étoient montez pour On pend aux fe: les furprendre, & les firent pendre fur le champ aux paux conjurez, en- fenêtres du palais. Prefque tous les autres furent auffi arrêtez & punis. François Salviati archevêque de Machiavel, ut Pife, étant du nombre des conjurez qui étoient enMem. de Comines, trez au palais, fut auffi pendu avec les autres : & c'eft ce qui fournit au pape un prétexte pour excommunier les Florentins.

CL..

nêtres les princi

tr'autres l'archevêque de Pifc.

fuprà..

lu.6.ch.S.

La plupart des Pazzi furent differemment punis, & leurs biens pillez : on traîna dans les rues les corps de ceux qui avoient été mis à mort, fans que le peuple fe mit beaucoup en peine de la liberté qu'ils lui avoient annoncée; il redoubla au contraire fon affection pour Laurent de Medicis de telle maniere,qu'on lui donna des gardes pour la fûreté de sa perfonne,

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