CLXV. La comteffe de rétabliffe les feig Beaujeu veut qu'on neurs Bretons. crut qu'il lui étoit glorieux d'être banni à sa consiAN. 1484. deration. Il prit fans peine le chemin de Piémont; & les autres princes obtinrent leur grace chacun en particulier. Le duc de Bourbon & le comte d'Angoulême, à condition qu'ils congédieroient leurs troupes; Alain d'Albret en mettant bas les armes. Et dès-lors la comteffe de Beaujeu qui ne comptoit pas beaucoup fur la fidelité des princes, ne penfa plus qu'à détacher le duc de Bretagne du duc d'Orleans. Comme elle fe croyoit redevable de tous ces keureux fuccès, du moins en partie, à l'obstacle que les mécontens de Bretagne qui étoient le maréchal de Rieux & d'autres feigneurs, avoient mis à la jonction des troupes de leur duc à celles du duc d'Orleans, elle fit folliciter leur rétablissement d'une maniere à faire voir qu'elle ne vouloit pas être refusée; & Landais pouffé par fon mauvais génie, prefsoit de toutes fes forces la ruine de ces feigneurs & ne vouloit rien relâcher de l'arrêt qu'il avoit fait donner pour abbattre leurs têtes & leurs châteaux. On publia en France un traité que ces feigneurs avoient fait touchant la fucceffion du duché de Bretagne qui devoit revenir au roi, fi le duc mourroit fans enfans mâles; ; ce qui n'étoit que pour faire peur, puisque ces feigneurs n'étoient pas autorisez, & que d'ailleurs les filles fuccedoient en Bretagne au défaut d'hoirs mâles. CLXVI. Landais s'y oppo Landais pour s'opposer à la comteffe de Beaujeu, fe, & veut rétablir avoit befoin d'autres forces que celles du duché de Bretagne, il lui falloit un appui étranger qui fut capable de le foutenir au defaut de tous les autres le comte de Richemonc. AN. 1484. ae Bretagne,l. 12. qui lui manquoient. Il eut recours à l'Angleterre, mais Richard lui paroiffoit si mal établi sur le trône, qu'il ne crut pas pouvoir beaucoup compter fur lui. D'Argentré, hift. Il n'ignoroit pas d'ailleurs les difpofitions avantageufes où l'on y étoit en faveur du comte de Richemont, qui depuis dix-fept ans étoit prifonnier en Bretagne, où il avoit deux fois couru rifque d'être mis entre les mains d'Edouard. Et de toutes ces réflexions Landais conclut que fi ce prince pouvoit lui être redevable de la couronne d'Angleterre, ou que du moins il eut contribué par des fecours confiderables à le faire monter fur le trône, il auroit en fa perfonne un protecteur qu'il pourroit oppofer à tous les ennemis, ou qu'au pis aller, il trouveroit en Angleterre une retraite affurée où il joüiroit tranquillement des grands biens qu'il avoit acquis. Il s'addreffa d'abord à la mere du comte de Richemont qui étoit toûjours renfermée dans l'azile de Weftminster. L'exactitude avec laquelle on l'observoir, ne l'avoit pas empêché de former pour fon fils un nouveau parti, dans lequel elle avoit fait entrer la nobleffe des provinces de Surrey,deKent& d'Effex,& dont le duc de Buckingham devoit être le chef. CLXVII. Mefures qu'on prend pour rétablit le comte de Richemont en Angleter- Baron. hift. Henri- Ainfi les propositions de Landais furent reçuës a--vec plaifir; la mere du comte affura qu'elle & fes amis ratifieroient aveuglément ce qui feroit arrêté entre fon fils & le miniftre de Bretagne ; & Landais auffi- re tôt s'ouvrit au comte, & l'inftruifit du véritable état civII. de fes affaires, lui offrant de le mettre en liberté, & d'engager le duc de Bretagne à lui fournir une flotte, pourvu que lui-même s'engageât de fon côté à le pro AN. 1484. teger envers & contre tous. Le comte de Richemont promit tout ce qu'on voulut, protesta de reconnoître toute la vie Landais pour fon liberateur, & le chargea de le maintenir contre tous ceux qui l'attaqueroient par des voyes directes ou indirectes. Il ne s'agiffoit plus que d'y faire confentir le duc de Bretagne, ce qu'on obtint facilement, parce que Landais gouvernoit ce duc avec une facilité où jamais favori n'étoit parvenu avant lui. Dans le moment même la liberté fut renduë au comte, on lui équippa une flotte capable de le faire triompher de fes ennemis, fi Dieu avoit voulu qu'il en eût été redevable au favori du duc de Bretagne, & fi cet honneur n'avoit pas été réservé à la comteffe de Beaujeu. Le fecours qu'on accordoit au comte étoit de cinq mille hommes; de quantité d'armes & de munitions, & de quinze vaiffeaux des plus grands & des mieux équipez qui fuffent dans les ports de Bretagne. Avec ce fecours peu confiderable pour une fi grande entreprise; il réfolut de paffer en Angleterre; mais fon débarquement n'arriva que l'année fuivante. Fin du vingt-troifiéme tome. TABLE A Contenuës dans le Vingt- troifiéme Volume.fre A ر 261 BUS dans l'emploi de l'argent deftiné à la guerre contre les Turcs, Am pag.25 Dans la Juftice que Louis XI. veut réformer, Adolphe fils du duc de Gueldres, fon impieté envers fon pere, 321 Aneas Sylvius juftifie le pape contre les plaintes des Allemands, 22. Ses écrits pour la défenfe des droits du faint fiége, 24. Son élection au fouverain pontificat, 49. Il prend le nom de Pie II. Voyez Pie II. Le cardinal de Rouen fe déclare contre lui, 43. Son fentiment fur l'élection qu'on vouloir faire de ce cardinal, 44. Il empêche qu'on ne l'élife, 45. Son difcours au cardinal de Pavie fur cette élection qu'il détourne,.: 46 Afrique. Le toi de Portugal y porte la guerre, 187 roi d'Arragon fe rend maître, 574 Allemands. Leurs plaintes contre le pape Callixre 11. 7. Reproches qu'Æneas Sylvius leur fait, 24. Troubles qui regne parmi eux, 61. Le pape s'adreffe à eux pour contribuer à la guerre contre les Turcs, 99. Ils refufent les décimes au pa 362 pe, Alphonse roi d'Arragon fe brouille avec le pape Callixte III. 7. Défordre que fes troupes font dans le Siennois, 9. Il s'accommode avec les peuples de Sienne, 10. Sa guerre avec les Genois, 20. Il affiege Genes, & meurt à Naples, 39. Son fils naturel Ferdinand devient roi de Naples, 39 Alphonfe fils du roi de Caftille eft mis fur le trône de ce royaume, & fon frere eft dépofe, 231. Sa mort peu de tems après, 22 258 Alphonse roi de Portugal fait la guerre aux Maures d'Afrique, 37. Aire. Cette ville eft furprise par leil eft fiancé avec Jeanne de Caf Ambaffadeurs; difpute entre eux à La du pape les y fomente, 95. Ecofle, 137 371 Ancone. Le pape y va pour s'embar- 202 138 André de Chio, 'martyrifé par les Andrés évêque de faint) gouver- Angelo catto. Samprédiction fur la la même. Edouard eft rétabli fur le 73 Appel au futur concile de l'univer- fité de Paris & du clergé de Rouen mort du duc de Bourgogne, 451 2 |