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Liv. 9. de

à plomb jufqu'à l'extrêmité du tuyau, qui doit être fuffifament élevé pour qu'il ne foit pas dominé, afin de prévenir par

là l'accident du feu & le refoulement de la fumée.

Delorme (4) ajoute à cela qu'il a rel'architect. connu par expérience, que les bonnes chap. 6. cheminées doivent avoir l'ouverture d'en haut auffi longue qu'elle l'eft en bas au deffus de la hotte, fans les retrécir par les côtés, qui doivent être bien perpendiculaires. Quant à la largeur, les moindres cheminées doivent avoir 9 pouces dans œuvre & les plus grandes, un pied: car fi elles étoient plus larges, elles fumeroient. La fermeture de l'extrêmité du tuyau, fe fait en se fait en portion de cercle par dedans, & on donne à cette fermeture 5 ou 6 pouces de large pour le

(A)

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paffage de la fumée; Mr. Bullet ne donne Delorme, point d'autres dimenfions que celles-là. liv. 9. de Le même Auteur (A) a expérimenté

l'architect.

chap. 6. qu'il y a certains lieux qui exigent que

le manteau de la cheminée foit très bas, pour qu'elle ne fume pas : ce qui fe peut faire facilement par le moyen d'une planche que l'on attache deffous le chambranle de la cheminée; elle renvoie par ce moyen plus de chaleur dans la chambre, pourvû qu'elle ait fes pieds droits auffi avancés que le manteau; par là le feu fe trouvant à l'abri des vents, des portes & des fenêtres qui font proches de la cheminée, la fumée ne fera point attirée dans la chambre. Savot (B) a fait dans la fuite la même obfervation.

(B) Liv. d'ar chit. Fran

23.

La conftruction des cheminées que ce coife, chap. dernier Auteur nous a laiffée, est affés femblable à celle de Delorme, excepté qu'il voudroit que le contre-cœur fût conduit depuis l'aire du foyer jufqu'à la hauteur du plancher un peu en talus » afin, dit-il, que la fumée venant à frap>> per contre, elle fe réfléchiffe plûtôt » dans le tuyau.

Enfin, tous ces Architectes s'accordent

en ce que l'intérieur de la cheminée foit conduit le plus uniment & poliment qu'il fera poffible, de peur que les inégalités qui feroient dans le tuyau, ne fuffent un obftacle à la fumée; c'eft pourquoi ils confeillent de faire nétoyer de tems en tems les cheminées, pour empêcher les inégalités que la trop grande quantité de fuie pourroit y former.

CHAPITRE

SECOND.

De la fituation des Cheminées.

Lya

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des cheminées qui font non-seulement fi mal faites, mais encore fi mal fituées, que quelque moyen qu'on emploie pour les corriger, on ne peut jamais y parvenir fans les refaire, ou du moins fans changer la difpofition extérieure de l'ouverture de leur tuyau, ce qui eft fort défagréable. Pour prévenir un mal qui n'eft que trop commun, l'Architecte devroit être un peu Phyficien, &

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connoître la nature des lieux, pour bien tourner les bâtimens & les cheminées, le tout felon que la fituation & la difpofition des vents & du Ciel le requierent; car alors il pourroit non-feulement pré

། ferver de la fumée toutes fortes d'habitations, mais encore contribuer par là à la fanté de ceux qui y demeurent, autant que le climat & la nature du lieu le pourroient permettre. De plus, il eft effentiel de bien connoître la fituation d'un bâtiment, pour fçavoir quel eft le vent qui fouffle, & qui fait fumer une cheminée tournée de telle ou de telle façon, & pour y employer à propos les moyens de l'empêcher de fumer.

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On a vû de nos jours un Architecte Italien qui a rebâti l'Abbaye de St. Seine en Bourgogne; il avoit acquis la connoiffance des vents à un tel point, qu'avec ce fecours, il a fi bien construit toutes les cheminées de cette Abbaye, qu'il

n'y en a aucune qui fume, comme il l'a

J

voit promis auparavant, quoique la fituation foit tout-à-fait ingrate pour cet objet; car cette Abbaye eft fituée dans un vallon dominé de tous côtés par des montagnes affés hautes. Il eft vrai que cet habile Architecte poffédoit les fciences analogues à fon art fur-tout la géométrie, dont il faifoit ufage pour conftruire fes cheminées, avec toutes les dimenfions & proportions néceffaires à fa fin. Mais ce qui lui a le plus fervi dans la conftruction de fes cheminées, c'eft la parfaite connoiffance des vents, comme il l'a avoué lui-même; pour cela il avoit un foin particulier de faire travailler aux cheminées, lorfque certains vents souffloient, & auffitôt que ces vents favoris ne fouffloient plus, il faifoit quitter les cheminées, & travailler au corps de Logis; ces mêmes vents fouffloient-ils de nouveau, tout de fuite il faifoit courir aux cheminées, & abandonner le corps de Logis. C'est par une conduite fi finguliere

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