4. Annalium Baronii continuatio ab H. DE. anno 1197. quo is defiit ad annum SPONDE. 1640. Parif. 1639. fol. 2. vol. Il y en a eu plufieurs autres éditions depuis.

5. Ordonnances Synodales. Toulouse 1630. in-8°.

6. M. de la Monnoye dans fa. Lettre fur le prétendu Livre des trois impofteurs, attribue à Henri de Sponde un petit Livre intitulé: Le Magot Genevois 1613. in-8°. pp. 98. fans nom de lieu.

V. fa Vie par Pierre Frizon à la tête de fa continuation des Annales de Baronius, dans les éditions faites après fa mort ; & les Hommes illuftres de Perrault.

J

JEAN CHEKE.

EAN Cheke naquit à Cambrige J.CHEKE. l'an 1514. d'une très-bonne famille, originaire de l'Ifle de Wight. Après avoir fait fes premieres études, il fut admis dans le College de S. Jean à Cambrige, où il fit de grands progrez dans les Belles Let

J.CHEKE, tres, & principalement dans la Langue Grecque, quoiqu'elle für alors affez negligée. Il eut occafion de lire les Livres de Luther, dont quelques Membres de ce College avoient déja embraffé fecretement les fentimens, & il eut le malheur de fuivre leur exemple.

L'an 1540. il fut fait Profeffeur Royal en Langue Grecque à Cambrige, & commença à fe fignaler en entreprenant de corriger la mauvaife prononciation qui s'étoit introduite dans cette Langue. Plufieurs étudians avoient renoncé à l'ancienne, & Cheke voulut la rétablir; mais il y trouva bien des oppofitions. On crut que c'étoit une innovation dangereufe, & Gardiner,Evêque de Winchester & Chancelier de l'Univerfité, ordonna par un Decret du 1. Juin 1542. & fous de grandes peines, qu'on ne feroit aucun changement dans la prononciation du Grec. Les paroles du Decret font remarquables, les voici: In fonis ne philofaphator, fed utitor prafentibus. In his fi quid emendandum fit, id omne autoritati permittito.

Malgré

Malgré cette défense, la nouvelle prononciation de Cheke fut re- J.CHEKF. çue à Cambrige, après que le Chancelier & le Profeffeur fe furent écrit fept Lettres fur cette ma

tiere.

.

L'année fuivante 1543. Cheke fut fait Orateur de l'Univerfité, qui le perdit un an áprès, le Roi Henri VIII. l'ayant alors choifi, pour lui confier l'éducation du Prince de Galles.

à

On fçait que ce Prince fit de grands progrez dans fes études aufquelles il continua de s'appliquer, lorsqu'il fut parvenu à la Couronne fous le nom d'Edouard VI. Cheke eut beaucoup de` part ces progrez, & n'oublia rien pour en faire un grand Prince. Il lui fit lire, lorfqu'il n'avoit que treize ans, la Morale d'Ariftote en Grec, car il entendoit déja bien cette Langue. Il lui donna auffi une idée générale de l'Hiftoire d'Angleterre, & l'instruifit de l'Etat, des Interêts, des Loix & des Coutumes du Royaume; il lui confeilla, lorfqu'il fut parvenu à la Couronne, de dreffer Tome XI. C

J.CHEKE.

un Journal des affaires les plus importantes, & d'y marquer en peu de mots fous chaque jour les délibérations du Confeil, les dépêches des Ambaffadeurs, les Honneurs qu'il conferoit, & toutes les autres chor fes femblables, & ce confeil produifit l'excellent Journal d'Edouard, que l'on conferve dans la Bibliotheque du Roi d'Angleterre, & que M. Burnet a fait imprimer dans fon Hiftoire de la Réformation d'Angleterre.

Cheke eut auffi foin des études de la Princeffe Elizabeth, qui fut depuis Reine d'Angleterre, & à qui il apprit les Langues Grecque & Latine.

Edouard ayant fuccedé à fon pere, combla fon Précepteur de bienfaits. Il lui affigna une penfion de cent marcs d'argent, le mit en poffeffion de quelques terres & de quelques Seigneuries, & ordonna aux Membres du College du Roi à Cambrige de l'élire Principal de ce College.

Cheke eut quelque chagrin à la Cour en 1549. & fe retira dans fon College, Mais on ne Py laiffa paş

dong-tems; le Roi ne pouvoit feJ.CHEKE. paffer de lui & le rappella bientôt. Ses honneurs & fes dignitez s'accrurent depuis ce tems-là chaque année. En 1550. il fut fait Gentilhomme de la Chambre du Roi; l'année fuivante le Roi l'éleva à la dignité de Chevalier, enfin il fut fait Secretaire d'Etat en 1553.

Mais il ne poffeda pas long-tems cette derniere dignité, Le Roi Edouard mourut la même année, & Cheke fe déclara en faveur de Jeanne Grey, fille aînée du Duc de Suffolk, que quelques Seigneurs avoient élevé fur le Thrône au préjudice de Marie & d'Elizabeth foeurs d'Edouard. Cette démarche, & la Religion Proteftante, dont il avoit fait une profeffion ouverte fous le Regne de fon Difciple, lui furent funeftes. Le parti de Jeanne Grey fut bientôt diffipé, & Cheke fut envoyé à la Tour de Londres.

L'année fuivante 1554. la Reine Marie le mit en liberté, & lui permit de voyager dans les Pays Etrangers. Il alla donc en Italie, & demeura quelque tems à Pa