1692. âgé de foixante ans, fans pof- M. Fos terité.

Catalogue de fes Ouvrages.

I. Il avoit été aggregé fort jeune à l'Academie degli Incogniti de Venife, qui s'affembloit chez le Senateur Jean-François Loredano, & il y avoit lû plufieurs Pieces de fa façon. De toutes ces Pieces il n'y a d'imprimé que deux nouvelles, qui fe trouvent dans la troifiéme partie d'un Recueil intitulé: Novelle amorofe degli Accademici Incogniti. In Venetia 1651. in-4°. Il n'avoit que 19. ans lorfqu'il les fit.

2. Il n'en avoit que vingt-un lorfqu'il parut un Ouvrage où il eut part; il eft intitulé: Honorii-Domi nici Caramella facra purpura, feu S. R. E. Cardinalium nunc viventium laudes: & Mufeum illuftrium Poëtarum qui ad hec ufque tempora Latino Carmine fcripferunt. Venetiis 1653. in-12. Cet Ouvrage eft, comme il paroît par le titre, compofé de deux parties, dont la feconde eft intitulée Honorii Dominici Caramella Panormitani Museum illuftrium Poëtarum, qui ad hac ufque tempora

CARINI.

CARINI.

M. Fos. Latino Sermone fcripferunt, cum notis Michaëlis Fofeareni mobilis Veneti. Editio fecunda. Les notes de Fofcarini contiennent quelques particularitez de la Vie & des Ouvrages de ceux dont il eft parlé dans l'Ou

vrage.

3. Hiftoria della Republica Veneta. In Venetia 1696. in-4°. Ce fut Sebaftien Foscarini fon frere qui la publia après la mort. Il s'en eft fait une autre édition à Venife en 1699. in-4°. mais en plus petite forme. Elle fait auffi le dixiéme volume du Recueil des Hiftoriens de Venife, imprimé à Venise en 1722. in -4°. Cette Hiftoire feroit parfaite, si l'Auteur avoit eu le tems de la polir & d'y mettre la derniere main; elle eft écrite d'une maniere fenfée le ftile en eft grave, & exemt de cette affectation, qui étoit affez ordinaire de fon tems, & qui fait le grand défaut de Nani fon prédeceffeur; mais il n'eft pas affez pur, affez châtié. Elle contient huit livres, & s'étend depuis l'an 1669. jufqu'en 1690.

ni

V. Pierre Ange Zeno Memorie de'

Scrittori Veneti Patritii; & fa vie par Pierre Catherin Zeno à la tête de l'édition de fon Hiftoire de 1722.

JEAN-FRANÇOIS SIMON.

J

Ean-François Simon naquit à Paris J. F.SIfur la fin de l'année 1654. de MoN. Jean Simon, Chirurgien eftimé dans -la pratique de fon art.

Les heureufes difpofitions qu'on remarqua en lui dès fa premiere jeuneffe engagerent à l'élever avec foin. Il fit une partie de fes claffes au Cóllege de Navarre, & l'autre au College du Pleffis; & comme on l'avoit deftiné à l'Etat Ecclefiaftique, il ajoûta à l'étude ordinaire des Humanitez & de la Philofophie, un cours de Theologie & un autre de Droit Canon, après quoi il reçut le bonnet de Docteur en cette derniere Faculté, n'ayant pas encore

trente ans.

Ce fut à peu près en ce tems là, c'est-à-dire en 1684. qu'il eut l'avantage d'être connu de M. le Pelletier de Souzy, qui le chargea de

MON.

J. F. SI-l'inftruction de M. le Pelletier Def forts fon fils, & qui le fit enfuite fon Secretaire. Il fe forma dans ce dernier emploi fi bien aux affaires, qu'au bout de quelques années il fut en état d'exercer la Commiffion de Contrôleur des Fortifications. Le nouveau gente d'occupations où il fe vit alors embaraffé, fembloit devoir peu à peu éteindre en lui le goût des Belles Lettres; ce fut cependant ce qui l'y entretint. Les Ingenieurs François répandus en divers endroits du Royaume, & même des Pays Etrangers, ne manquoient pas, pour faire leur cour à M. le Pelletier, Miniftre de leur Département, de lui envoyer d'exactes relations de toutes les fingularitez des lieux où ils étoient, des veftiges d'antiquitez que l'on y remarquoit, & des monumens qui s'y trouvoient; ce qui leur attiroit de fçavantes réponses, que M. Simon ébauchoit ordinairement, & aufquelles le Miniftre donnoit la derniere perfection. Il étoit auffi communément chargé de travailler aux Infcriptions que l'on demandoit

pour mettre fur les nouvelles porJ. F. SItes & autres ouvrages que l'on conf- MON. truifoit dans les Villes ou Citadelles des Frontieres. On s'adreffoit encore fouvent à lui pour les devifes des Jettons de l'Ordinaire & de l'Extraordinaire des Guerres.

C'est pour cela qu'au renouvellement de l'Academie des Infcriptions en 1701. il fut mis au nombre des Eleves; claffe dont il paffa en 1705. à celle des Affociez, & enfuite à celle des Penfionnaires.

On trouve dans les Memoires de cette Academie plufieurs Pieces de fa compofition, qui donnent une idée avantageufe de fon ftile, de fon érudition & même de fon caractere. Il ne fe piquoit pas de prendre uniquement pour objet de fes recherches ces petits fujets inconnus, qui n'ont bien fouvent rien de fingulier que la bizarrerie du choix & du titre; il aimoit beaucoup mieux s'attacher à des matieres de quelque importance, quoique déja traitées, mais aufquelles il falloit neceffairement prêter de l'ordre, de la clarté, & en quelque forte un nouveau